Par Jean-Pierre Mbelu
Le déplacement de la question des terres congolaises de l’Est au Centre permet de comprendre la nature de la guerre menée au Congo-Kinshasa depuis les années 1990 chez »les incrédules ».
Quand nos populations sont attaquées à l’Est du pays, c’est pour qu’ils partent des terres fertiles, des terres où les agresseurs trouvent du coltan et de l’or. Il arrive que des alliances puissent se conclure entre ces agresseurs et des compatriotes congolais. Et que ces alliances donnent une autre tournure à cette guerre raciste et de prédation. Souvent, ces alliances transforment cette guerre »par morceau » en guerre ethnique. Toutes les ethnies congolaises résistant à cette agression chassant les Congolais(es) de leurs terres sont assimilées aux ennemis et aux terroristes.
Et les alliés des agresseurs oeuvrant au cœur des institutions congolaises sont capables de démultiplier, à leur corps défendant, »les groupes de résistants » en créant »des résistants à leur service ». Ils les arment pour le besoin de la cause. Les provinces du Kasaï et du Kasai Central, disons, la province du Kasaï Occidental est tombé dans ce cas de figure. Les alliés d’alias Joseph Kabila arment les Tshokwe et les Pende afin qu’ils s’en prennent à leurs frères et sœurs Luba et Luluwa identifiés aux frères et sœurs des adeptes de Kamwina Nsapu. Le phénomène Kamwina Nsapu récupéré, dans une certaine mesure, par »la kabilie » sert d’alibi pour »cette guerre ethnique ».
Quand nos populations sont attaquées à l’Est du pays, c’est pour qu’ils partent des terres fertiles, des terres où les agresseurs trouvent du coltan et de l’or. Il arrive que des alliances puissent se conclure entre ces agresseurs et des compatriotes congolais.
A la longue, les kasaïens risquent d’oublier qu’au départ des attaques des adeptes de Kamwina Nsapu contre »la police politique de Kabila », il y a un problème de gestion du pouvoir traditionnel, celui des terres (des ancêtres du Kasaï Central) et celui de la justice sociale.
Que plusieurs adeptes de Kamwina Nsapu aient mal géré leurs revendications, cela est un fait. Mais que cette »guerre pour les terres congolaises » devienne une guerre entre les ethnies kasaïennes et congolaises, il y a là une instrumentalisation du conflit à maîtriser pour pouvoir en tirer les Kasaïens et les Congolais manipulés par »les chasseurs de matières premières » et de la matière grise.
La situation est grave à Tshikapa. Pendant ce temps, les politicards, à Kinshasa et à Bruxelles, parlent de »l’arrangement particulier » et de »l’accord de la Sainte Sylvestre ». Quelle irresponsabilité ?
Babanya Kabudi
Génération Lumumba