Par Jean-Pierre Mbelu
Adepte de la créolisation et/ou de l’hybridation, j’admire énormément le travail journalistique et l’honnêteté de Michaela Wrong. Après avoir adhéré pendant longtemps à une version de la guerre raciste de prédation et de basse intensité dans les Grands Lacs Africains, elle a pris soin de corriger ses erreurs. Elle est allée à la rencontre des proches de Paul Kagame afin d’avoir leurs témoignages et leur lecture de cette guerre. Cela lui a permis d’ en avoir une vision plus ou moins correcte.
Elle est suffisamment à l’aise, actuellement, dans sa lecture de cette guerre. Et son livre intitulé « Rwanda. Assassins sans frontières » demeure une bonne référence dans la bibliographie sur la guerre raciste de prédation et de basse intensité. Il en va de même de Judi Rever, « Rwanda. L’éloge du sang ». Ces deux chercheuses nous confortent dans notre approche créolisante de la culture. Elle se démarque un peu de celle des identitaristes et culturalistes croyant qu’il n’y a que les Africains qui peuvent mener de bonnes recherches sur l’Afrique.
Cette vidéo de Michaela Wrong (Rwanda/RDC Congo : quel est le rôle de Paul Kagame ?) est un témoignage de sa véritable reconversion. Projetant l’écriture d’un essai sur la bibliographie au sujet de la guerre perpétuelle des Grands Lacs Africains depuis 1885 (et voire 1492), j’aurai recours à son livre. Je crois fermement à la nature créole de la culture. Elle est acquise. Elle n’est pas innée. Ses sources peuvent être plurielles. Elle n’a rien à voir avec la biologie. C’est petite conviction d’un homme d’un certain âge.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961