Par Jean-Pierre Mbelu
Amputer l’Afrique du Grand Rift est un « vieux rêve ». Il fut porté (entre autres) par Cecil Rhodes. Le Grand Rift est cette partie de l’Afrique partant du Caire jusqu’au Cape. La réalisation de certains « rêves » prend du temps. Souvent, cela passe par la maîtrise de l’histoire et la planification.
Dès que nous perdons de vue que l’Ouganda et le Rwanda servent de « sous-fifres » dans la réalisation de ce « vieux rêve » anglo-saxon, nous passons à côté de la plaque(Lire P. PEAN, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique). Patrice-Emery Lumumba en parlait déjà longtemps avant le début de « la guerre en morceaux » des années 1990.
L’une des tentations est de croire que ce « vieux rêve » n’a pas été transmis aux jeunes générations héritières des théories racialistes classifiant les Africains parmi « les êtres faisant la honte de l’humanité » et indignes d’habiter le Grand Rift comme le pensait Cecil Rhodes. Une autre tentation est de croire qu’un « rêve » dont la réalisation prend beaucoup de temps disparaît.
Sur ce point, la destruction de l’URSS devrait nous instruire. Brzezinski n’a pas eu froid aux yeux pour vanter l’Alliance de l’Oncle Sam avec Ben Laden pour réaliser ce « vieux rêve ». Se confiant au journal « Le Nouvel Observateur » en janvier 1998, il contredit la version officiel de l’aide US apportée aux moudjahidine et de l’entrée de la CIA en Afghanistan.
Savoir ceci a conduit plusieurs compatriotes « éveillés » à se méfier des « discours officiels » et/ou « officialisés » sur « la guerre de basse intensité et de prédation » menée contre le pays de Lumumba. Certains parmi eux (et « leurs amis ») ont écrit quelques livres sur ce « vieux rêve » de Cecil Rhodes et de ses héritiers. Le Cardinal Ambongo vient de toucher du doigt « le réel congolais » du point de vue du passage de ce « rêve » à la réalité en allant à l’Est du Congo-Kinshasa. Et il en témoigne.
Le non-accès à la documentation et à l’info-formation sur ce « rêve » peut être un handicap à l’appel à la solidarité afro-congolaise sur la question. Car, comme le dit si bien Andre Vltchek, « sans solidarité, il n’y a pas de victoire. Sans connaissance, il n’y a pas de solidarité ».
Voici quelques livres sur cette question :
N. CHOMSKY et A. VLTCHEK, L’Occident terroriste. D’ Hiroshima à la guerre des drones
M. COLLON et G. LALIEU, La stratégie du chaos. Impérialisme et islam
M. COLLON, Les 7 péchés d’Hugo Chavez
J. BADIDIKE (éd.) Guerre et droits de l’homme en République Démocratique du Congo. Regard du Groupe Justice et Libération,
F. DIANGITUKWA (éd.), Les Congolais rejettent le régime de Kabila,
J. KANKWENDA MBAYA et MUKOKA NSENDA(éd.), La République Démocratique du Congo face au complot de balkanisation et d’implosion,
C. ONANA, Ces tueurs tutsi. Au cœur de la tragédie congolaise
K. PINI-PINI NSASAY, L’Afrique est en danger
P. MBEKO et H. NGBAND-NZAMBO, Stratégie du chaos et du mensonge. Poker menteur en Afrique des Grands Lacs
J.-P. MBELU, A quand le Congo ? Réflexions & propositions pour une renaissance panafricaine
J.-P. MBELU, Ingeta. Dictionnaire citoyen pour une insurrection des consciences
J.-P. MBELU, Demain, après Kabila
J.-P. MBELU, C’est ça Lumumba
B. MUSAVULI, Les massacres de Beni. Kabila, Le Rwanda et les faux islamistes
B. MUSAVULI, Les génocides des congolais. De Léopold II à Paul Kagame
M. TSHIYOYO, L’heure de nous-mêmes a sonné.
Sur la question de l’occupation des terres congolaises, les miens et moi-mêmes sommes convaincus, à partir de plusieurs documents sourcés et des témoignages de terrain, qu’elle a été planifiée. Et qu’il appartient aux congolaises de planifier, à leur tour, la récupération de leurs terres et/ou plutôt la (re)conquête des terres de leurs ancêtres.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961