Par Jean-Pierre Mbelu
Il semble qu’alias Joseph Kabila aurait choisi de devenir »le bouvier de Kingakati » après sa »présidence-mercenariat ». L’aisance avec laquelle il échange avec »les bouviers venus de Kigali » (sur une photo partagée sur les réseaux sociaux) devrait pousser »les minorités congolaises organisées et éveillées » à relire le plan Tutsi de l’occupation du Congo-Kinshasa. Sur ce point, l’amnésie et l’enfermement dans »l’instant présent » sont des obstacles à combattre. A court, moyen et long terme.
Décoloniser les imaginaires est une entreprise très coûteuse en temps, en énergie et en argent. Décoloniser les imaginaires est un acte hautement culturel. Il exige des investissements sérieux dans la culture sous toutes ses formes. L’école, l’université, l’église, le théâtre, le cinéma, la musique, les réseaux sociaux, le gouvernement de l’ Etat et la bonne administration de ses fonctions régaliennes doivent être mobilisés à temps et à contretemps par des »minorités agissantes et éveillées » afin que cette œuvre réussisse. A court, moyen et long terme.
Le sens du passé, du présent et de l’avenir collectifs
Là où, comme au Congo-Kinshasa, règnent le non-Etat et la prison à ciel ouvert, la bêtise prend des proportions inimaginables. La culture (comme les repas) devient un problème de gestion de l’instant présent. Elle se réduit à la gestion des questions dites d’actualité. Cela jusqu’au jour où les faits vont s’imposer d’eux-mêmes aux incrédules pour les réveiller de leur torpeur. Hélas ! Pour combien de temps ! L’amnésie efface rapidement des faits historiques importants !
Tenant compte du »réveil instantané » de plusieurs compatriotes, »les minorités organisées et éveillées » ont décidé d’archiver certains textes, de publier des livres, de constituer et d’entretenir des bibliothèques. Elles croient en un avenir de l’humanité fondée sur la connaissance de l’histoire et sur une bonne maîtrise du savoir sous toutes ses formes.
Là où, comme au Congo-Kinshasa, règnent le non-Etat et la prison à ciel ouvert, la bêtise prend des proportions inimaginables. La culture (comme les repas) devient un problème de gestion de l’instant présent.
Il y a quelques semaines, une ASBL dénommée BPL (Bibliothèque Patrice Lumumba) est née. Elle assume sa dimension interculturelle et est présidée par une équipe chapeautée par l’un des meilleurs d’entre »les minorités organisées et éveillées » congolaises.
Des livres décriant l’abrutissement, l’assujettissement, la médiocrité, les crimes organisés et »le génocide congolais » sont publiés. Un groupe de jeunes dames congolaises a proposé que le 02 août de chaque année soit le jour de la célébration du »génocide congolais » et il a eu un appui conséquent dans les milieux congolais avertis.
Il y a, donc, des Congolais et des Congolais(es) ayant refusé de s’enfermer dans l’instant. Ils ont encore le sens du passé, du présent et de l’avenir collectifs. Un livre comme »Demain, après Kabila » s’inscrit dans cette perspective.
Des compatriotes enfermés dans l’instant…
Néanmoins, des compatriotes enfermés dans »l’instant » existent encore. Ils viennent de remettre sur les réseaux sociaux une photo d’alias Joseph Kabila, sans gilet pare balle, à l’aise à côté des éleveurs rwandais. Ils semblent avoir oublié le rôle joué par ce monsieur dans »le génocide congolais » et dans les crimes économiques commis sur le sol congolais. Certains parmi eux en ont fait »le père de la démocratie congolaise » négligeant ses crimes à Kasika et à Makobola, son enrichissement illicite à travers ses 120 permis miniers, ses 70 sociétés ; sa »libération » de Gédéon Kyungu Mutanga, ce criminel ayant éventré des mamans congolaises, sa complicité avec le criminel Tutsi Bosco Ntanganda, etc.
compatriotes enfermés dans « l’instant présent » ont refusé d’apprendre que l’occupation du Congo-Kinshasa et de ses terres a été planifiée bien longtemps avant la chute du mur de Berlin en 1989. Et que les Tutsi, bien que jouant le rôle des proxies dans la guerre raciste de prédation menée contre le pays de Lumumba, avaient leur propre projet datant des années 1960.
Franchement, ces compatriotes enfermés dans »l’instant présent » ont refusé d’apprendre que l’occupation du Congo-Kinshasa et de ses terres a été planifiée bien longtemps avant la chute du mur de Berlin en 1989. Et que les Tutsi, bien que jouant le rôle des proxies dans la guerre raciste de prédation menée contre le pays de Lumumba, avaient leur propre projet datant des années 1960.
Pour rappel, voici deux ou trois points de ce plan : »1. Tous les Tutsi doivent savoir que les Hutu sont apparentés aux Congolais et que notre plan de colonisation doit s’appliquer aux deux groupes ; 2. Tous les Tutsi doivent connaître parfaitement les méthodes utilisées avec succès pour conquérir le Rwanda et les appliquer aux Congolais et aux autres groupes ethniques qui les entourent. Il faut procéder progressivement, avec méthode, et ne pas verser dans la précipitation (…). 18. Nous devons lutter contre les Wanandes et les Hutu (…) en nous servant des Hutu naïfs. Profitons de cette cupidité des Hutu. Offrons-leur de l’alcool et de l’argent. Ne regardons pas ce que nous dépensons car nous avons suffisamment d’argent. » (Lire C. ONONA, Ces tueurs Tutsi. Au cœur de la tragédie congolaise, Paris, Duboiris, 2009, p.93-95).
Dans ce plan, il y a des expressions importantes telles que »notre plan de colonisation », »les méthodes utilisées avec succès », »lutter contre les Wanandes », »en nous servants des Hutu naïfs », »profitons de cette cupidité », »offrons-leur de l’alcool et de l’argent », »ne regardons pas à ce que nous dépensons », etc. Ces expressions dévoilent des idées ayant précédé ce qui se passe au Congo-Kinshasa depuis les années 1960 jusqu’à ce jour. L’infiltration des institutions congolaises par des éléments Tutsi ne date pas de la chute du mur de Berlin.
Demain, après Kabila est encore possible…à planifier
A mon avis, tant que les compatriotes ne comprendront pas que les Congolais(es) doivent avoir un plan alternatif à celui des Tutsi, »le bouvier de Kingakati » se moquera d’eux. En effet, il ne s’agit pas, avec lui, d’une question de démocratie. Non. Mais de colonisation des Hutu et des Congolais.
Les Congolais(es) devraient faire très attention. Tant qu’ils n’auront pas leur plan à eux et qu’ils compteront sur « le bouvier de Kingakati » et ses fosses communes (FCC) pour « démocratiser le Congo », ils n’auront plus que leurs yeux pour pleurer pendant longtemps. Alias Joseph Kabila ne s’en cache pas. Il s’affiche avec « les siens » en sachant que des compatriotes ont déjà fait de lui « le père de la démocratie (inexistante) congolaise ».
Actuellement, le fait est là que les violons ne semblent presque plus s’accorder entre Kampala et Kigali au sujet du »gâteau Congo ». Ils n’en sont pas à leur premier désaccord. Ils se sont affronté à Kisangani, sur le sol congolais pour des motifs similaires à ceux qui les opposent.
Et puis, au cœur même de l’ethnie Tutsi rwandaise, la conception hégémonique du »pouvoir » par Kagame ne fait plus l’unanimité. Bon ! Sur ce point, les Congolais(es) devraient faire très attention. Tant qu’ils n’auront pas leur plan à eux et qu’ils compteront sur »le bouvier de Kingakati » et ses fosses communes (FCC) pour »démocratiser le Congo », ils n’auront plus que leurs yeux pour pleurer pendant longtemps. Alias Joseph Kabila ne s’en cache pas. Il s’affiche avec »les siens » en sachant que des compatriotes ont déjà fait de lui »le père de la démocratie (inexistante) congolaise ».
Cela étant, son manque d’assise populaire finira par lui coûter cher. A court, moyen et long terme.
Bon ! Disons aussi que »les minorités organisées et éveillées » du Congo-Kinshasa n’ont pas encore dit leur dernier mot. A court, moyen et long terme. Elles ne sont pas fanatiques de l’enfermement dans »l’instant présent ». Demain, après Kabila est encore possible…à planifier…Des Congolais(es) y travaillent. Contre vents et marées…
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961
[…] sommes convaincus, à partir de plusieurs documents sourcés et des témoignages de terrain, qu’elle a été planifiée. Et qu’il appartient aux congolaises de planifier, à leur tour, la récupération de leurs […]