Par Jean-Pierre Mbelu
Des compatriotes éveillés et avertis ne se sont pas laissés impressionner par la campagne électorale de la présidentielle aux USA. Cela étant, certaines sorties médiatiques de Donald Trump sont venues confirmer une certaine approche qu’ils ont du pays de l’Oncle Sam. Quand le FBI décide de ne pas poursuivre Hillary Clinton pour ses e-mails, Trump crache un secret de Polichinelle : Elle est soutenue par un système frauduleux et corrompu.
Oui. Les lecteurs de Noam Chomsky, d’André Vltchek, de John Pilger, de John Perkins, de Paul Craig Robert, de Pater Dale Scott, etc. n’apprennent rien de neuf. Tout comme ceux de Danielle Mitterrand (dans Le livre de ma mémoire). Les curieux peuvent lire ou relire les »Confessions d’un assassin financier » de John Perkins (téléchargeable sur Internet), »La route vers le nouveau désordre mondial. 50 ans d’ambitions secrètes des Etats-Unis » et »La machine de guerre américaine. La politique profonde, la CIA, la drogue, l’Afghanistan, … » de Peter Dale Scott. En 2002, Emmanuel Todd publiait un »Essai sur la décomposition du système américain » intitulé »Après l’empire ». Plusieurs thèses et hypothèses de ces auteurs sont reprises dans notre livre « A quand le Congo ? Réflexions& propositions pour une renaissance panafricaine ».
Disons que tous ces intellectuels ont, depuis plus de cinq décennies, décrié un système corrompu dont la plus grave des prétentions est d’imposer »un nouvel ordre mondial » aux Etats-nations qu’il ne cesse de détricoter. L’occasion faisant le larron, un candidat à la présidentielle américaine enfonce le clou. Avec lui, un numéro du journal belge (du 5 au 6 novembre 2016), Le Soir, a recueilli des témoignages dans une rubrique dont le titre est plus que parlant : »Le déclin du rêve américain. Les écrivain témoignent p. 19 à 32. ». Plusieurs de ces témoignages corroborent l’approche de Trump. Et répondant à la question de savoir comment les citoyens américains continuent-ils à porter et à supporter ce système, plusieurs de ces témoignages justifient cela en évoquant l’ignorance.
Que se passera-t-il demain à l’issue de cette campagne présidentielle ? Rien ou pas grand-chose. L’Etat profond US se choisira parmi les deux, Hillary et Trump, celle ou celui qui pourra exécuter son agenda pour les huit ans à venir. Démocrate ou républicain, c’est blanc bonnet bonnet blanc. Rappelons-nous. En 2000, Bush fut préféré à Al Gore au cours d’un coup d’Etat fomenté par cet Etat profond.
Cette réponse interpelle. Elle interpelle surtout ces compatriotes congolais fanatiques des »décideurs internationaux » et des »sanctions américaines ». Leur fanatisme ne serait-il pas fondé sur leur méconnaissance du fonctionnement du système corrompu US ? Vont-ils continuer à s’afficher publiquement avec »les petites mains » de ce système corrompu aux fins de se mettre en vedette ?
Il est curieux que »les politicards congolais », fanatiques US, ne commentent presque pas les débats entre Trump et Hillary….Nous aurons souhaité qu’ils soient invités par le FBI pour donner leurs points de vue sur les e-mails d’Hillary, eux qui, pour un oui ou pour un nom, appellent au secours »les décideurs internationaux ».
Que se passera-t-il demain à l’issue de cette campagne présidentielle ? Rien ou pas grand-chose. L’Etat profond US se choisira parmi les deux, Hillary et Trump, celle ou celui qui pourra exécuter son agenda pour les huit ans à venir. Démocrate ou républicain, c’est blanc bonnet bonnet blanc. Rappelons-nous. En 2000, Bush fut préféré à Al Gore au cours d’un coup d’Etat fomenté par cet Etat profond. (Lire L. CANFORA, L’imposture démocratique. Du procès de Socrate à l’élection de G.W.Bush, Paris, Flammarion, 2003)
Si Donald Trump avait été un Congolais ou une Congolaise, il y aurait eu des compatriotes qui l’auraient accusé d’antiaméricanisme primaire. La haine de soi et l’ignorance aidant.
Les plus éveillés et avertis d’entre nous devraient dorénavant travailler à désarmer la haine de soi et l’ignorance dans les cœurs et les esprits de ceux d’entre nous que le fanatisme US conduit à la servitude volontaire. La mémoire collective congolaise devrait enregistrer la remise en question de l’Etat profond US pour la suite des événements chez nous.
Mbelu Babanya Kabudi