Par Jean-Pierre Mbelu
« Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales. Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites. » – Sun Tzu
Au moment où « les copains et les coquins » organisent, au niveau de leurs « états-majors » la lutte à mort pour « le pouvoir-os », un procès est en cours au Kongo-Kinshasa. Il a connu plusieurs épisodes et plusieurs rebondissements.
En principe, il ne devrait pas être mené en marge d’une juste justice transitionnelle. Les acteurs pléniers et les acteurs apparents impliqués dans ce procès sont, de près ou de loin, les mêmes que ceux qui ont orchestré la guerre raciste de prédation et de basse intensité contre le pays.
La traque organisée contre les Kongolais(es)
Malgré ses limites, ce procès est révélateur de la traque organisée contre les Kongolais(es) pendant plus de deux décennies dans leur propre pays par « les tireurs d’élite », marionnettes et proxys des vampires. Il est profondément révélateur des forces contradictoires qui se mènent la guerre en chaque être humain.
Malgré ses limites, ce procès est révélateur de la traque organisée contre les Kongolais(es) pendant plus de deux décennies dans leur propre pays par « les tireurs d’élite », marionnettes et proxys des vampires.
Des compatriotes clientélisés par les marionnettes et les proxys des vampires ont tué deux des leurs, Chebeya et Bazana, et ont gagné chacun, après »l’opération », cinquante (50) dollars, de la bière et du Whisky. En eux, le »thanatos » l’a emporté sur l’ »eros » : les forces de la mort l’ont emporté sur celles de la vie avant que celles-ci ne prennent leur revanche.
Avant que certains de ces compatriotes, se sentant menacés par le même »thanatos », ne puissent fuir le pays et chercher à sauver leur propre vie en confessant leurs forfaits. Voilà ! Tuer l’autre, lui nier son humanité et son altérité, lui ravir sa dignité et sa liberté, pour gagner des miettes et ne pas être disposé à subir le même sort ! Franchir les limites du »tu ne tueras pas », tomber dans l’hybris, avant de chercher à sauver sa peau !
Avoir peur de ces psychopathes ne sert à rien
Au cours de ce procès, l’on apprend que « les tireurs d’élite » palabraient avec « leurs chefs » sur « le prix de la mort à donner ». Il fallait par exemple trouver 40.000 dollars. D’où venait cet argent ? De la caisse de « l’Etat-raté-manqué ». De l’argent pour tuer ! Le reste de cet argent allait à l’achat des villas et des fermes, à la construction des cachettes où la mort pouvait être donnée à l’insu de tout le monde. Mais…il n’y a pas de crime parfait ! Dans ma langue maternelle, un adage dit : « Nsua ya kaya butuku, bakayimanya ! (les fourmis sorties de leurs termitières la nuit, ont fini par être découvertes!)
Il y a aussi là une révélation : avoir peur de ces psychopathes ne sert à rien même s’il ne faut pas être téméraire. L’histoire finit par les rattraper. Même à titre posthume.
Donc, le procès de Chebeya et Bazana révèle aussi combien « les escadrons de la mort » les ayant assassinés ont fait preuve d’un criant manque de sagesse. Il en va de même des commanditaires. L’humain, travaillé au plus profond de lui-même par « thanatos », peut plonger dans l’hybris et perdre sa qualité d’ homo sapiens. Et les vampires, conseillés par des fins psychologues, savent choisir les membres de leur réseau de prédation parmi ces humains vaincus par les forces de la mort et convertis en psychopathes.
En fait, ces humains vaincus par « thanatos » ne sont pas aussi puissants qu’ils le font croire. Souvent, ils opèrent à l’abri des regards interrogateurs, ils mentent et sont prêts à fuir et/ou à rentrer dans la clandestinité dès que la lumière de la vérité éclate sur leur chemin. Bref, ils sont faibles et peureux !
Donc, il y a aussi là une révélation : avoir peur de ces psychopathes ne sert à rien même s’il ne faut pas être téméraire. L’histoire finit par les rattraper. Même à titre posthume.
Mécanisme de décérébrage…
Le procès de Chebeya et de Bazana est aussi révélateur de l’incapacité de plusieurs compatriotes à penser sur le temps long dans un contexte de guerre perpétuelle au cours de laquelle ces psychopathes tuent tout en se faisant passer pour « des excellences », des « honorables », des « pères de la démocratie et de l’alternance », des « autorités morales », etc.
Des compatriotes amoureux de « la kulunerie », des « kulunaphiles », tombent facilement dans l’amnésie, dans le larbinisme et le syndrome de Stockholm. « Autodafeurs », ils sont souvent prêts à en découdre avec les leurs les invitant à sortir de cet esclavage volontaire.
« Kuluna » en costume et cravate ou en tenue militaire, présents à temps et à contretemps sur les écrans des télévisions, ils finissent par réussir à avoir des fanatiques, des thuriféraires, des tambourinaires et des applaudisseurs disposés à demander leur retour aux « affaires prédatrices et thanatophiles ». Leur présence permanente sur les écrans participe du mécanisme de décérébrage couvrant leur appartenance au réseau de la mort. Ils louent et/ou achètent des communicateurs pour cela.
Des compatriotes amoureux de « la kulunerie », des « kulunaphiles », tombent facilement dans l’amnésie, dans le larbinisme et le syndrome de Stockholm. « Autodafeurs », ils sont souvent prêts à en découdre avec les leurs les invitant à sortir de cet esclavage volontaire. Bref, il y a plusieurs leçons à tirer de ce procès. Partant par exemple de la façons dont Chebeya a été perçu au moment où il menait certaines enquêtes, il y a des questions qui peuvent surgir.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961