Par Mufoncol Tshiyoyo
L’Alliance des Etats du Sahel: Plusieurs se posent la question de savoir si elle tiendra dans la durée ? Quels sont les moyens que les États sahéliens se donnent pour résister aux diverses tentatives surtout de déstabilisation de l’extérieur ? L’histoire y répondra un jour. Puisque c’est à elle que reviennent les derniers mots. Dans l’entretemps, notre observation intéressée accompagne les péripéties propres à toute mutation.
La naissance de l’Organisation des États du Sahel prend le contrepied des institutions de l’Afrique de Tintin établies. Sa particularité réside dans l’absence d’une autorisation ou d’une bénédiction extérieure auparavant sollicitée.
La prophétie de Lumumba
Avant tout, c’est l’intérêt des populations locales qui, contrairement au passé historique, assument sans ambages la charge sociale de l’autodétermination. Le processus de constitution, bien que belliqueuse, épouse la dimension morale et historique de l’époque actuellement marquée par des changements tectoniques : la mutation du monde.
Loin de constituer l’obstacle à sa réalisation, l’Afrique « utile » se construit désormais comme forteresse autour de trois piliers : le Burkina Faso, le Mali et le Niger. C’est comme si l’on assistait déjà à la matérialité de la prophétie de Lumumba…
Plusieurs se posent la question de savoir si elle tiendra dans la durée ? Quels sont les moyens que les États sahéliens se donnent pour résister aux diverses tentatives surtout de déstabilisation de l’extérieur ? L’histoire y répondra un jour. Puisque c’est à elle que reviennent les derniers mots. Dans l’entretemps, notre observation intéressée accompagne les péripéties propres à toute mutation.
Les difficultés ne manqueront pas. Loin de constituer l’obstacle à sa réalisation, l’Afrique « utile » se construit désormais comme forteresse autour de trois piliers : le Burkina Faso, le Mali et le Niger. C’est comme si l’on assistait déjà à la matérialité de la prophétie de Lumumba : « L’histoire dira un jour son mot, […]l’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité ».
La distraction institutionnelle
Aujourd’hui, le Mali, le Burkina Faso et le Niger participent à l’écriture de l’histoire de l’Afrique à laquelle Lumumba appelait de ses vœux. Pendant ce temps, le Congo demeure la terre de Tintin et de Milou. Pauvre Congo !
Aujourd’hui, le Mali, le Burkina Faso et le Niger participent à l’écriture de l’histoire de l’Afrique à laquelle Lumumba appelait de ses vœux. Pendant ce temps, le Congo demeure la terre de Tintin et de Milou. Pauvre Congo !
En s’unissant, le Niger du général Abdourahamane Tiani, le Burkina Faso du capitaine Ibrahim Traoré et le Mali sous le leadership du colonel Assimi Goïta forgent ensemble un pilier militaire. Ils s’approprient la fonction de la violence légitime. Si seulement si la Guinée Équatoriale, dans la répartition des tâches, se joignait aux trois États. Le pays du vieux Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, par sa manne pétrolière, contribuerait à l’effort économique et financier de l’Afrique utile en gestation. Certes, la comparaison n’est pas raison.
L’Asie se partage des rôles. La Russie, la force militaire. La Chine et l’Inde, la force économique dans leur lutte de survie et d’existence. Sur le sujet, je préfère encore rêver au lieu d’embrasser la perpétuité de la distraction. Surtout quand la nature et l’identité de l’adversaire restent du domaine du connu. La distraction institutionnelle participe de la déstabilisation interne et du freinage.
Du sens même de la lutte…
Dans l’esprit de ses concepteurs, chaque lutte reste avant tout un long processus. La durée impose et requiert une discipline. Souvent, on a affaire aux règles non écrites. Entre autres, la connaissance aussi bien de l’adversaire : son identité, que celle de la nature de l’adversité que ce dernier enjoint. Néanmoins, notre lutte est loin d’ignorer les subterfuges de l’adversité. Puisque nous ne perdons pas de vue à qui nous avons affaire.
La propension congolaise à l’épicurisme demeure un secret de Polichinelle. Mais, quid de l’idéal de la guerre? Par conséquent, de la mort comme conséquence qui en découle? Au Congo, ne meurt-on que de manière naturelle? Pour des causes naturelles? Pourquoi l’idée d’une mort sans sépulture du genre de Lubaya, de Lumumba, de Polo, d’Okito, de Mulele forge rarement l’admiration?
Pour clore, je souhaite savoir si une conception congolaise de la guerre existe ? La propension congolaise à l’épicurisme demeure un secret de Polichinelle. Mais, quid de l’idéal de la guerre? Par conséquent, de la mort comme conséquence qui en découle? Au Congo, ne meurt-on que de manière naturelle? Pour des causes naturelles? Pourquoi l’idée d’une mort sans sépulture du genre de Lubaya (André-Guillaume), de Lumumba, de Polo, d’Okito, de Mulele forge rarement l’admiration?
Puisque leurs causes constituent à peine l’objet d’études. Est-ce que le manque de considération à ce type de mort atteste que l’on serait encore loin d’intégrer l’équation populaire à l’esprit de révolte national ? Des questions pleuvent…
Likambo oyo eza likambo ya mabele…
Mufoncol Tshiyoyo, M.T.,
« D », 2024