Par Jean-Pierre Mbelu
«Aucune société digne de ce nom ne peut se développer sur une rupture entre le pouvoir et la responsabilité.» – Valérie Bugault
Le Kongo-Kinshasa a cette spécificité ; dès qu’une élection-piège-à-cons a livré certains de ses secrets, « les gourous » des « partis politiques » kongolais commencent à parler de la présidentielle à venir. Aujourd’hui, au Kongo-Kinshasa, tout le monde veut devenir « président ». Le débat actuel sur « de mère et de père » se focalise trop sur « la présidence ». Il entraîne des menaces de l’embrasement du pays. L’ONU et les USA s’y mêlent sans aucun respect pour le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat (raté) tiers ! Pourquoi ?
Avant de répondre à cette question, il est important de relever la rapidité avec laquelle « les secrets » de l’élection-piège-à-cons passée sont traités. Cette rapidité ne permet pas de dire collectivement à quoi servent toutes ces « élections-pièges-à-cons » et qui, en dernière analyse, décide du choix du « président ». Les politicards entretiennent l’illusion mensongère selon laquelle « le président » est issu des urnes. Ce qui n’est pas du tout vrai au Kongo-Kinshasa. Les tractations ayant eu lieu après les élections-pièges-à-cons de 2018 ne sont pas du tout prises en compte. Il y a là un effort politicard de prendre trop de liberté avec l’histoire contre les faits. Eza pasi ! Eza mawa !
Ailleurs, en Afrique du Sud par exemple, l’ex-président, Jacob Zuma, est en train de rendre des comptes. Il pourrait même connaître la prison. Au Kongo-Kinshasa, les fossoyeurs de « la res publica » du régime de « Shina Rambo » sont, pour plusieurs d’entre eux, avec leur chef en tête, récompensés. Ils sont bien payés. Et trop bien même. Où se trouve l’erreur ?
Mais pourquoi « la présidence » au Kongo-Kinshasa est-il au cœur de tous les débats ? Pour quelques raisons hypothétiques. « Le président » kongolais est souvent un sous-fifre des milieux d’affaires anonymes et transnationaux. Il bénéficie de leur protection et des avantages matériels liés à « sa fonction ». Il ne sent pas qu’il a le devoir de redevabilité devant les masses populaires que les politicards appauvrissent et abêtissent. Après son mandat, il ne peut pas être poursuivi pour les crimes commis lorsqu’il était en fonction. Bref, cette fonction est enviée, entre autres, à cause de l’impunité dont elle jouit et des intérêts égoïstes et étrangers qu’il sert en vue de sa protection. Or, comme le dit si bien Valérie Bugault, « aucune société digne de ce nom ne peut se développer sur une rupture entre le pouvoir et la responsabilité. »
Donc, continuer à avoir des masses populaires prêtes à applaudir une « assemblée nationale » consacrant l’impunité du « président » sans une seule possibilité d’envisager un referendum révocatoire ou un referendum d’initiative populaire pouvant « désacraliser » la fonction « présidentielle », c’est participer à creuser le gouffre sans fond de la régression anthropologique dans lequel le pays est en train de plonger. Eza pasi ! Eza mawa !
Ailleurs, en Afrique du Sud par exemple, l’ex-président, Jacob Zuma, est en train de rendre des comptes. Il pourrait même connaître la prison. Au Kongo-Kinshasa, les fossoyeurs de « la res publica » du régime de « Shina Rambo » sont, pour plusieurs d’entre eux, avec leur chef en tête, récompensés. Ils sont bien payés. Et trop bien même. Où se trouve l’erreur ???? Bualu bua dikema !
Babanya Kabudi
Somba Manya
Génération Lumumba 1961