L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu décrypte la distraction autour des enjeux de la démocratie et des droits de l’homme au Congo, interroge le rôle et l’efficacité des ONG en RDC, rappelle comment la guerre se poursuit et explique pourquoi les déclarations de Barack Obama et le contenu des échanges qu’il a eu avec Kabila ne sont que du bluff.
Sur la commission nationale des droits de l’homme et la démocratie au Congo
Quand le Congo aura-t-il une commission ayant comme matière le droit des congolais à s’auto-déterminer ? La lutte que mènent différentes ONG des droits de l’homme, malgré certains efforts qu’ils déploient pour que la dignité de l’homme congolais puisse être respectée, va à l’encontre de la lutte que nous devrions mener de concert pour le droit des congolais à leur auto-détermination.
La lutte pour les droits de l’homme a son pesant d’or, mais à un certain moment, elle constitue une distraction. Il y a tellement de focalisation sur les droits de l’homme qu’on n’oublie que si les peuples ne s’autodéterminent pas eux-mêmes, il leur sera difficile de pouvoir faire respecter leurs droits et leurs libertés.
Qui finance toutes ces ONG des droits de l’homme? Ce sont des agences de sédition instrumentalisées par les grandes puissances. Quelque part, la lutte que mènent les ONGs de droits de homme est une lutte contrôlée de l’intérieur, c’est une lutte orientée de l’intérieur. Parce qu’on ne peut pas uniquement pour les droits de l’homme dans un pays qui n’a pas encore réussi depuis les années 1960 à s’autodéterminer, à devenir un Etat souverain, politiquement, économiquement, culturellement et même spirituellement.
Sur l’efficacité des ONG des droits de l’homme
A la publication du rapport Mapping, il a été convenu qu’on mette sur place, des chambres mixtes pour pouvoir juger, les crimes commis au Congo depuis 2001. Si les ONGs des droits de l’homme avaient été efficaces, nous aurions déjà vu ces chambres mixtes, mises en place au Congo. Il n’en est rien.
Il y a une tendance qui se dégage, c’est le commentaire des ONG quand tel ou tel droit a été violé, mais ces ONGs des droits de l’homme semblent oublier, dans leur immense majorité, que le Congo est dans un processus de déshumanisation et que ce pays n’ira pas de l’avant tant que la justice et la vérité n’auront pas été faites sur la guerre que connaît le Congo depuis les année 1996/97.
Nous devons opérer une rupture qui nous aide à mettre tout à plat et à travailler pour qu’il y ait justice. Pour que les victimes des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes économiques puissent être indemnisées.
Mais si les choses continuent ainsi, l’avenir du Congo sera bouché.
Si on ne revient pas sur les questions essentielles (Pourquoi il y a-t-il eu guerre dans ce pays ? Qui ont été les commanditaires de cette guerre ? Pourquoi jusqu’à ce jour ceux qui ont été impliqués dans cette guerre n’ont pas encore été jugés ?), le Congo-Kinshasa va poursuivre sa descente dans le gouffre sans fond dans lequel il se retrouve aujourd’hui.
Sur la morte lente du peuple congolais
Il y a urgence qu’on puisse arrêter tout ce cinéma là.
On dénombre plus de 600 ONGs au Congo, est-ce normal ? Est-ce normal qu’un pays qui se veut souverain puisse fonctionner avec plus de 600 ONGs extraverties ? Qu’est-ce que l’extérieur poursuit en finançant les ONG au Congo ?
Le droit de l’hommisme est en train de devenir une distraction face aux questions de souveraineté que se posent certains Etats.
Sur l’inversion sémantique
On devrait travailler d’arrache-pied pour pouvoir combattre de manière assidue, toute cette inversion sémantique. On parle de démocratie, on parle de liberté, on parle de ceci et de cela, alors que le Congo n’en veut pas. C’est un régime mortifère. Depuis que ce régime est là, il poursuit la guerre qui a été faite au Congo sous d’autres formes.
Nous sommes dans un processus vicié et vicieux, et nous nous y conformons. On tombe dans l’inversion sémantique, alors que nous devrions davantage travailler à redonner leur sens aux mots.
Dans un Etat manqué, la justice n’existe pas. Le signe qu’il est un Etat manqué est qu’il est incapable de protéger ses propres populations contre la violence. Et il provoque lui-même la violence contre sa propre population.
Nous sommes dans une inversion sémantique et dans une inversion de valeurs qui ne dit pas son nom. Comment est-ce que des gens normaux peuvent aller prêter serment devant un faussaire ? Et on appelle cela réalisme ? Non, c’est de la bêtise.
Sur l’entretien téléphonique entre Obama et Kabila
Ce sont les anglo-saxons qui ont fait la guerre au Congo, qui ont détruit le Congo, qui ont chassé Mobutu et qui ont placé ceux qui sont venus après Mobutu. Voilà pourquoi ils leur sont redevables.
L’un des enjeux au Congo est que Kabila peut partir mais Africom va s’installer au Congo. Qu’est-ce que cherche Africom ? Africom cherche à contrôler les matières premières stratégiques, contrôler la pensée politique, économique et culturelle des congolais à partir des agences de sédition installées au Congo de façon que ce pays se transforme de plus en plus en un marché autorégulé et que l’Afrique, à partir du Congo n’arrive pas à constituer une grande unité et que, ce que les amis, partenaires et maîtres de Barack Obama estiment être les ennemis n’aient pas accès aux matières premières stratégiques.
Donc ne vous leurrez pas en croyant que Barack Obama peut souhaiter que le Congo devienne un Etat libre et souverain. Le jour où le Congo va devenir un Etat libre et souverain, il deviendra davantage l’ennemi du pays de Barack Obama qui se qualifie comme étant une nation exceptionnelle et indispensable.
Sur la poursuite de la guerre au Congo
Le Congo n’est pas sortie de la guerre. Le Congo s’enfonce dans la guerre. Les congolais sont tués chaque jour. Les filles et fils du Congo sont enfermés dans des prisons occultes et n’ont pas le droit à la parole libre.
La guerre a plusieurs visages. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas tellement d’armes qui crépitent qu’on peut dire que la guerre est terminée.
Sur les 425 cadavres retrouvés à Kinshasa
La fosse commune avec les 425 cadavres n’est que la face visible de l’iceberg. Et comme vous pouvez le remarquez, il n’y a rien de la part de cette communauté internationale qui est complice de ces massacres.
Il y a là une histoire qui se perpétue et malheureusement, pour la plupart d’entre nous, nous sommes incapables de travailler sur le long terme pour comprendre que c’est une même histoire. On peut ne pas tuer avec les armes au vu et au su de tous, on va enfermer dans des cachots, éliminer et aller enterrer nuitamment…
Cette fosse commune révèle la véritable nature et mission du régime en place que certains estiment être démocratique.
Et si les congolais ne comprennent pas que nous devons pouvoir nous mobiliser, comme un seul homme, par delà, nos appartenances philosophiques, religieuses, spirituelles et partisanes, pour pouvoir redonner vie à cet espace qu’est le Congo, nous allons disparaître comme peuple.
Merci pour cette réflexion lucide et sérieuse. On nous a tant distrait avec des mots comme, démocratie, communauté internationale, droit de l’homme, l’ONU ou MONUSCO, élection, et que sais-je encore. Le Congo est un pays sous occupation. Et selon mon humble avis, l’occupant de notre pays n’est ni Kabila, ni les Rwandais, qui ne sont juste que les marionnettes d’un théâtre dirigé derrière la scène par des mains occultes, qui sont les pays occidentaux, les Etats Unies, les Européens, et sans oublier Israél, qui tirent profit de nos ressources minières par des signatures de contrats de pacotilles qui n’ont jamais profité au peuple.
Il n’existe pas de cas dans le monde d’une telle aberration. On peut nous citer les pays comme l’Iran, la Libye; la Syrie et d’autres encore qui subissent l’injustice des hégemonistes occidentaux et sataniques. Mais la chosification du peuple Congolais n’a pas son pareil. Nous sommes plus bas que bas. Nous ne sommes même comparable à des parias ou les intouchables de l’Inde. La situation du peuple Congolais n’a pas de nom.
Mais voilà, ma question est celle ci; qui à ce jour est en mesure de proposer de manière concrète une conduite et une marche à suivre pour sortir notre pays de ce gouffre? Ne me dites pas que vous croyez en l’opposition Congolais. Car à ce jour personne de ceux qui se présentent comme opposant au Congo n’est digne pour nous servir de modèle et nous sortir de ce piège diabolique. Il faut les voir et les écouter répéter à tout bout de champ; communauté internationale; les USA; l’Union Européenne.. comme s’ils étaient tellement bête pour comprendre ce que même le petit jeune de la rue à déjà compris.
Sommes nous capable de nous décider à faire la révolution en ayant de manière claire à l’esprit la personne à qui nous allons demander de prendre la tête de cette marche et d’engager un processus de changement radical dans notre pays?
Je veux vous choquer peut être; et il faut bien commencer quelque part. Je proposerai MR Honnoré Gwanda comme ce leader, tout en lui soumettant des conditions préalables à son acceptation de la mission que lui confierai le peuple.
Le pourquoi de la proposition de MR Gwanda, est une autre discussion.
Parlons des conditions; Une des conditions peut être; un seul mandat à la tête de notre pays pour 5 ans, et durant cette période, travailler et préparer notre pays à redevenir un Royaume. Un Royaume dont il sera exclu de proposer sa candidature ou celle d’un de ses descendants. Oui une action patriotique désintéressée, s’il veut accepter la charge suprême de diriger la nation durant cette période de préparation. Un travail sérieux pourra se faire durant ces années préparatoires pour établir une liste des personnes, qui servira à la fin, non aux élections, mais au tirage au sort, pour ne pas frustrer le perdant et créer des nouvelles animosités par la jalousie.
Pourquoi je parle d’un Royaume? C’est simple, le modèle démocratique occidental est un l’heur. Car c’est même à cause de cette parodie que nous sommes là ou nous sommes aujourd’hui. Sans parler du cas du Congo seulement, les démocraties occidentales modernes sont de simples dictatures camouflées. Tous ceux qui sont au pouvoir en Occident aujourd’hui sont des despotes. Des hommes comme Obama, Hollande et tous les autres à la solde de la maison blanche, qui elle même est à la solde de lobistes et des banquiers. Aller fouiller pour découvrir le dessous de ces soi-disant démocraties.
Bref, notre pays avant d’être ce qu’il est aujourd’hui, c’est à dire un désastre, ce pays était Royaliste. Revenons à ce modèle, faisons confiance à nos ancêtres dont jusqu’à ce jour, nous avons refusé d’honorer la mémoire et le modèle à cause du complexe de l’homme blanc.
Je sais que plusieurs vont rigoler sans toute fois avoir un modèle vraiment convaincant, qui ne soit la réplique de ce qui nous a détruit depuis maintenant plusieurs décennies.