Par Jean-Pierre Mbelu
Comment celui qui disait que »l’Afrique n’est pas rentrée dans l’histoire » est-il rentré dans l’histoire de la France ? Si les accusations portées contre Nicolas Sarkozy au sujet de sa corruption par la Libye venaient à être confirmées par les juges français, les Africains devraient en tirer quelques conséquences possibles et imaginables. En voici quelques-unes.
Insulter et vilipender l’Afrique serait une tactique. Elle servirait à cacher l’appauvrissement de ce continent par des alliances non-publiques de certains de ses enfants avec leurs »complices occidentales ». Cette tactique servirait aussi à cacher le vol orchestré contre l’Afrique. Un vol anthropologique accompagné de sa rationalisation. C’est-à-dire de la fabrication des règles et des principes le gommant mais dont la publicité à travers l’école et l’université est assurée.
Quand l’histoire de la corruption de Nicols Sarkozy par la Libye de Kadhafi revient sur le devant de la scène, je me suis mis à relire La République des mallettes. Enquête sur la principauté française de non-droit de Pierre Péan. Ce que Robert Bourgi révèle dans ce livre (après Jacques Foccart) est ahurissant.Mais pour les lecteurs d’Eva Joly (dans Est-ce dans ce monde-là que nous voulons vivre ?(2003), Notre Affaire à tous (2000), La force qui nous manque (2007) ) ou d’Antoine Glaser (Arrogant comme un français en Afrique (2016) ou de Nicolas Vescovacci et Jean-Pierre Canet (dans Vincent tout-puissant. Enquête que Bolloré a voulu empêcher (2018), il n’y a rien de surprenant.
La françafrique a toujours pignon sur rue et nous sommes plusieurs africains à croire que « nous ne sommes pas rentrés dans l’histoire » pendant que c’est l’Afrique qui, à travers certains de ses enfants, alimente l’histoire de l’autre. Cette inversion anthropologique est tellement ancrée dans les esprits et les cœurs de plusieurs compatriotes africains qu’ils ont du mal a changé de paradigme ; à croire que ce ne n’est pas l’Europe qui aide l’Afrique et que c’est l’inverse. Dans les coulisses de l’histoire.
Oui. Nicolas Sarkozy est un signe à décrypter pour en tirer toutes les leçons possibles et imaginables afin que, collectivement, nous, Africains, puissions sortir de notre naïveté.
Oui. Pour imposer sa rationalisation de l’inversion anthropologique, l’Europe et certains de ses enfants n’hésitent pas à organiser la guerre et la mort.
La françafrique a toujours pignon sur rue et nous sommes plusieurs africains à croire que « nous ne sommes pas rentrés dans l’histoire » pendant que c’est l’Afrique qui, à travers certains de ses enfants, alimente l’histoire de l’autre. Cette inversion anthropologique est tellement ancrée dans les esprits et les cœurs de plusieurs compatriotes africains qu’ils ont du mal a changé de paradigme ; à croire que ce ne n’est pas l’Europe qui aide l’Afrique et que c’est l’inverse.
Dieu merci ! Cette même Europe a d’autres filles et fils croyant en la vie plus forte que la mort, en la fraternité et en la justice plus fortes que le racisme, le mépris, la cupidité, l’avidité, l’instinct de domination, la colonisation et la néocolonisation.
De plus en plus, je partage à 1000% l’avis que Simon Bolivar qui, parlant des Yankee et de l’Occident, soutient qu’ « ils nous dominent plus par l’ignorance que par la force ». Lire tous ces occidentaux cités et continuer à croire que l’Europe de Sarkozy aide l’Afrique, c’est de la sorcellerie.
Son aide humanitaire, c’est du bluff. Elle cache les magouille de Sarkozy et ses semblables. Elle est nuisible à l’évolution des mentalités. L’aide intellectuelle dit l’interdépendance entre l’Europe et les autres continents. Son ethnocentrisme relève du bluff. Relire Jacques Attali serait intéressant (dans 1492) est indispensable. Il nous dit comment l’Europe « fait l’histoire » depuis 1492.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961