Par Mufoncol Tshiyoyo
Pour le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, « L’Afrique ne veut pas être pris en pitié ». Il dit, par ailleurs, que « Nous ne voulons pas être une cicatrice sur la conscience de personne. Nous ne voulons pas être pris en pitié. Nous ne voulons pas non plus être ni des pions ni des victimes ». Dans les propos du président ghanéen, il y est également question du Congo, la RDC.
En parlant de l’Afrique, Nana Akufo évoque le cas de la RD Congo « un pays situé au centre du continent ». « Peut-il y avoir un pays plus riche et mieux que la RDC sur cette planète ? ». C’est la question que se pose le président ghanéen. Eh bien que je m’oppose à ce type de discours, qui consiste à réduire le Congo aux seuls minerais dits richesse que contient sa terre, je le reprends quand même, non seulement parce que c’est Nana Akufo qui le déclare, mais c’est parce qu’au de-là de ce discours, il souligne que « nous », l’Afrique, « ne voulons pas être pris en pitié… Nous ne voulons pas non plus être ni des pions ni des victimes ». Au Congo, il y a encore mieux que lesdits minerais, il y a un peuple, des femmes et des hommes congolais. On en parle peu, alors qu’il s’agit de la plus grande richesse dont dispose le Congo. Et non pas ce que la propagande occidentale a mis dans certaines têtes par le type d’éducation que le public consommateur a été soumis. Nana Akufo explique que « tous les métaux précieux que l’humanité ait connus et recherche se retrouvent en RDC. Tous les minéraux nécessaires au bon fonctionnement de l’industrie moderne se retrouvent en RDC. Pourquoi la RDC a-t-elle le plus grand nombre de demandeurs de statut de réfugié aux États-Unis ? Pourquoi la RDC figure-t-elle parmi les pays les plus pauvres du monde ? » [This is not right », en anglais dans le texte]. Ce n’est pas juste ! »
C’est comme si les élites africaines actuelles ont peur contrairement à leurs aînés d’assumer la libération du peuple d’Afrique, qui ne peut se réaliser qu’en lui indiquant son ennemi ou si on veut un adversaire. Comment combattre celui-ci, mener à bien son projet quand on fait semblant de ne pas le citer nominalement. C’est aussi cela toute la différence entre l’Occident (y compris les autres puissances) et nous. L’Occident ne s’empêche de se fabriquer un ennemi et des adversaires.
Les réponses de Nana à ses propres questions ne rencontrent pas mon adhésion. Même si au départ il dit refuser de la pitié de la part de qui que ce soit, il sous-estime un peu l’adversaire que son discours ne désigne nommément. Pour lui, « il est temps de gagner, de bien gérer nos ressources pour générer de la richesse pour notre population ». Je trouve que c’est quand même mettre la charrue devant le bœuf, c’est aller vite en la besogne car on ne sait le faire sans nommer la cause ou les causes. Non, ce n’est pas que nous ne savons les gérer. Et c’est tout faux de le croire ainsi, alors que la nature de l’adversité qui nous est imposée en Afrique empêche de combattre un adversaire dont l’identité est totalement ignorée. C’est comme si les élites africaines actuelles ont peur contrairement à leurs aînés d’assumer la libération du peuple d’Afrique, qui ne peut se réaliser qu’en lui indiquant son ennemi ou si on veut un adversaire. Comment combattre celui-ci, mener à bien son projet quand on fait semblant de ne pas le citer nominalement. C’est aussi cela toute la différence entre l’Occident (y compris les autres puissances) et nous. L’Occident ne s’empêche de se fabriquer un ennemi et des adversaires. Puisqu’il n’y a pas combat ou victoire où il y a absence d’un adversaire déclaré. C’est aussi mal connaître qui est en face. Libérons d’abord et avant tout nos peuples avant d’entreprendre quoi que ce soit. J’y crois fermement.
Mufoncol Tshiyoyo, MT
Un homme libre