Par Jean-Pierre Mbelu
Ils sont debout, les Congolais. Ils viennent de gagner une bataille. Mobilisés comme un seul homme, ils ont rejeté en bloc l’érection de Minembwe en commune rurale. Ils n’en sont pas à leur première victoire. Comment faire pour que leur détermination ne puisse pas faiblir ?
Gagner des batailles et gagner la guerre perpétuelle menée contre le Congo-Kinshasa, c’est deux choses différentes. La deuxième et grande victoire ne peut advenir qu’ au bout d’une lutte acharnée contre la perte de la mémoire, contre l’amnésie et pour la production des « consciences éveillées ».
Minembwe n’est qu’un signe
En effet, à plusieurs reprises, de grandes mobilisations populaires ont soutenu des luttes collectives. A plusieurs reprises, les politicards assoiffés du « pouvoir-os » ont réussi à dynamiter ce dynamisme en opposant les populations congolaises les unes aux autres avant de s’en servir comme marchepied.
Ce qu’elles viennent de produire au sujet de Minembwe n’est qu’un signe. Ce signe signifie ceci : mobilisés comme un seul homme les Congolais sont trop forts. Néanmoins, ils devraient savoir que Minembwe est une vieille question actualisée par les élites anglo-saxonnes et leurs proxys africains et congolais abusivement appelés « politiciens ».
Cette fois-ci pourrait-elle être la bonne ? Ces grandes mobilisations peuvent-elles se poursuivre de façon à mettre à nu la nocivité des alliances mortifères conclues sur le dos de nos populations jusqu’au point de les défaire pour une véritable renaissance congolaise et africaine ?
Ce qu’elles viennent de produire au sujet de Minembwe n’est qu’un signe. Ce signe signifie ceci : mobilisés comme un seul homme les Congolais sont trop forts. Néanmoins, ils devraient savoir que Minembwe est une vieille question actualisée par les élites anglo-saxonnes et leurs proxys africains et congolais abusivement appelés « politiciens ».
Connaître en conscience notre histoire et la partager
Cecil Rhodes, l’un des ancêtres des élites anglo-saxonnes, disait des noirs peuplant la vallée du Grand Rift allant du Caire au Cap qu’ils font la honte de l’humanité et qu’ils devraient en être exclus afin que ses énormes richesses soient mises au service de « la machinerie mondialiste ».
Minembwe est donc une très vieille question (avec les Kivu et le Katanga). Ils ont fait le choix du militarisme, du matérialisme et du racisme instrumentalisant les minorités. Cette trilogie est mortifère. Elle s’inscrit dans le temps long.
Ses héritiers n’ont pas renoncé à cette approche raciste des peuples du Grand Rift et à la guerre pour sa conquête. Minembwe est donc une très vieille question (avec les Kivu et le Katanga). Ils ont fait le choix du militarisme, du matérialisme et du racisme instrumentalisant les minorités. Cette trilogie est mortifère. Elle s’inscrit dans le temps long.
Au début de la guerre de prédation et de basse intensité menée contre le Congo-Kinshasa par « l’impérialisme intelligent », cette partie du Grand Rift congolais était dénommé « le Congo utile ». C’est ce « Congo utile » qui était à conquérir dans une guerre livrée sans merci contre « les instruits ».
Connaître en conscience cette histoire et la partager le plus possible pourrait être bénéfique pour les grandes mobilisations populaires et pour les prochaines victoires congolaises. Tout comme la déconstruction du vocabulaire politique dans un pays où les proxys de l’ordre néocolonial ont conquis plusieurs cœurs et plusieurs esprits souffrant du syndrome de Stockholm et de celui du larbin.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961