Par Mufoncol Tshiyoyo
Des Chinois ne sont pas démocrates, mais l’Occident les respecte et compose même avec eux. Et alors, vous ?
« Trois choses peuvent soulever des montagnes : le temps, la patience et la conviction » a dit Sony Labou Tansi.
Voilà ce qui me permet d’introduire mon texte. La Chine et des chinois ne sont, à ce que je sache, ni «démocrates», ni «démocratiques». Des Chinois n’organisent ni élections, ni droits-de-l’hommisme de pacotille. Mais l’Occident, tout « Blanc » et anglo-saxon qu’il est, compose et traite avec eux sans même en faire une exigence morale, un préalable tout court. Alors, je me demande pourquoi certains d’entre « vous », je m’adresse à vous, à ceux d’Afrique, en particulier aux Congolais, vous vous montrez incapables d’être vous -même, de dire et d’asseoir notre identité en lieu et place de vouloir tout le temps et de chercher en la matière la ressemblance à votre maître de toujours?
Presque tous ne chantent que « démocratie ». Et au-delà, vous parlez d’organisation d’élections, de multipartisme et du nombre de partis politiques qui vont avec. C’est ce qui oblige le Continent et la RD-Congo à trouver des moyens pour les financer. Et faute de les sponsoriser seuls, avec vos propres moyens, ce que je ne souhaite pas non plus dans une situation de domination qui reste la nôtre, des Congolais se tournent vers l’Occident à qui ils empruntent de l’argent pour ce faire. Ce type d’hommes trouve même normal et justifié l’emprunt auprès de Wall Street et d’autres « bienfaiteurs ».
Et pour avoir conscience tranquilles, ces diplômés et autres, non seulement ils vont défendre leur projet économique qui à Washington, qui à Bruxelles, et ce avant même qu’ils ne soient connus des Congolais, mais ils s’avouent également à eux qu’il en a toujours été ainsi alors que tout leur commande de s’en passer. Je le dis parce que l’emprunt a par le passé, et l’histoire le renseigne, un coût qui est à la fois humain, social et négatif pour le client. Et de là dire que des Congolais perpétuent et font entretenir leur propre esclavage, en toute gaieté et naïveté, ne pas une insulte à soi.
La Chine et des chinois ne sont, à ce que je sache, ni «démocrates», ni «démocratiques». Des Chinois n’organisent ni élections, ni droits-de-l’hommisme de pacotille. Mais l’Occident, tout « Blanc » et anglo-saxon qu’il est, compose et traite avec eux sans même en faire une exigence morale, un préalable tout court. Alors, je me demande pourquoi certains d’entre « vous », je m’adresse à vous, à ceux d’Afrique, en particulier aux Congolais, vous vous montrez incapables d’être vous -même, de dire et d’asseoir notre identité en lieu et place de vouloir tout le temps et de chercher en la matière la ressemblance à votre maître de toujours?
La Chine, elle, a fait autre choix à la place, celui de ne pas organiser d’élections, celui de créer un nouvel homme, un autre. Pourtant, elle vit. Et elle est même dynamique. Elle est traitée d’égal à égal avec les colons d’Afrique, les colons de son nègre sans que cela ne vexât l’Occident qui fait bloque et construit un monde à part avec ces asiatiques qui ne sont ni démocraties, ni droits-d’hommistes.
Je m’interroge, et ce à haute voix, pourquoi tous ces Congolais partent et construisent leur imaginaire à partir d’un paradigme mental d’emprunt, celui établi et dominé par l’autre qui se définit et se dit différent et opposé aux Congolais. Ne sommes-nous pas, et nous-mêmes, responsables du malheur qui arrive et frappe la RD-Congo. Voilà que les nôtres, et ce contrairement aux Chinois, se « négrifient », se « négritudent », parce qu’ils consentent à se faire de gauche et à droite, d’un coin d’Afrique à un autres, alors juste pour des miettes, en fait pour un rien.
Désolé, mais à partir de cet instant même, le peu de respect que j’avais à votre endroit s’effrite. Et plus rien ne sera comme avant.
J’ai brisé mes chaines dans mes relations avec vous.
Mufoncol Tshiyoyo
En effet, le plus important et même, le plus urgent, aujourd’hui, est le travail sur soi. Il faut commencer par renforcer notre identité culturelle (allègrement et volontairement perdue) et savoir nous respecter nous-mêmes, avant d’espérer être respecté sur l’échiquier international. De même, nous devons être capable de règler nos problèmes internes avant de réussir ailleurs. Nos anti-valeurs ou valeurs à l’envers sont notre principale cause de souffrance. Quoi qu’on veuille faire au pays demande 10x plus d’efforts et de temps que partout ailleurs dans le monde à cause de la mauvaise foi des nôtres. Même avec nos proches, le pourcentage de chaos et de perte totale est extravagant.
La Chine est un excellent exemple, non pas seulement par sa politique internationale ou nationale mais aussi par la personnalité du Chinois qui travaille dur, s’adapte facilement et respecte l’autorité non par crainte ou par espoir de tomber dans ses bonnes grâces mais par devoir civique et parce qu’il comprend son rôle dans la société. L’avantage de cette nation sur la nôtre est qu’elle a des plans nationaux et régionaux de développement bien ancrés dans le gouvernement (et non liés à personne) … et ils avaient déjà beaucoup de routes … condition sine qua none du développement.
La Chine a été très diplomate et stratégique : elle a travaillé sur elle-même calmement et s’est ouverte au monde lorsqu’elle devenue forte et incontournable ! Les Occidentaux et les autres Orientaux ne peuvent que collaborer avec elle … et recevoir des milliards de dollars de crédit …