Par Jean-Pierre Mbelu
En absurdistan, la crise de sens est si profonde que l’usage de certains mots et de certaines expressions laisse à désirer.
Le débat rationnel et raisonnable est un acte hautement politique. En plus du fait qu’il exige des arguments fondés en raison, il est participatif et induit une délibération exigeant que les décisions communes soient consensuelles. Donc, la consensualité des décisions communes est un acte politique. Elle n’est jamais totale. Elle est toujours porteuse d’un désaccord fondateur d’autres débats. Croire, politiquement, à un consens sans désaccord est une illusion.
Le refus de penser l’impensé du discours sur le consensus « dépolitisant » peut participer de la stratégie de l’entretien de la guerre de tous contre tous, nuisible aux intérêts des citoyens et au devenir collectif. Malheureusement, la crise de sens est telle que les masses populaires assujetties, abêties, fanatisées et appauvries sont mises à profit dans cette stratégie.
La question se complique lorsque les partenaires en présence sont travaillés par des forces dominantes internes et externes ne pouvant être évoquées au cours du débat. Donc, la recherche d’un consensus sans « désaccord fondateur » est une « dépolitisation du débat » due à l’influence des « forces invisibles ». Tel est, me semble-t-il, l’impensé de la recherche d’un consensus « dépolitisant » en absurdistan.
Au cœur du mondialisme, ces « forces invisibles » opérant à partir des coulisses de l’histoire sont économiques, sécuritaires et financières. Ce sont des forces ayant usurpé le pouvoir politique et qui se sont dressées contre le maintien des Etats-nations souverains et/ou contre leur éclosion. Le refus de penser l’impensé du discours sur le consensus « dépolitisant » peut participer de la stratégie de l’entretien de la guerre de tous contre tous, nuisible aux intérêts des citoyens et au devenir collectif.
Malheureusement, la crise de sens est telle que les masses populaires assujetties, abêties, fanatisées et appauvries sont mises à profit dans cette stratégie. Les « gourous » qu’elles suivent refusent de leur parler des coulisses de l’histoire et de l’impensé d’un consensus « dépolitisant ». Pourtant, à quelques exceptions près, ils ont tous au service d’un même système : le système (néo)colonial ultralibéralisé.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961