Par Jean-Pierre Mbelu
« Connais ton ennemi et connais-toi toi-même; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales. Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites. » – Sun Tzu
« La culture est le lieu naturel de la confrontation, puisque c’est la forge de l’identité, et qu’il n’y a pas d’identité sans un minimum d’altercation avec un autre que soi. Quoi qu’on fasse et dise, un nous se pose en s’apposant à un eux, comme le moi à un non-moi. » (R. DEBRAY, Un mythe contemporain : le dialogue des civilisations, Paris, CNRS Editions, 2007, p.32)
La culture est le lieu naturel de la confrontation, puisque c’est la forge de l’identité, et qu’il n’y a pas d’identité sans un minimum d’altercation avec un autre que soi.
De ce minimum d’altercation peut naître la co-responsabilité là où les liens dialogiques sont produits sur fond des limites éthiques mutuellement respectées et un minimum d’interculturalité promue. Elle est nécessaire à la production du monde commun.
A ce moment-là, nous devenons « solidaires et co-responsables, pour tâcher de rendre, malgré et avec toutes nos différences, notre monde commun un peu moins meurtrier qu’il n’est déjà. » (Ibidem, p.40) Néanmoins, là où les liens antagonistiques sont imposés par une hégémonie culturelle, le renversement des rapports de force en vue d’une co-responsabilité dialogique peut, malheureusement, passer par le rejet de l’altérité et la guerre.
Malheureusement…Cela peut prendre beaucoup de temps là où l’approche dialogique des rapports interhumains est frappée du viol de l’imaginaire, d’une grande naïveté, d’une grave manque de lucidité et de discernement.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961