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Quand le président angolais João Lourenço parle de Paul Kagame

Quand le président angolais João Lourenço parle de Paul Kagame

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Par Mufoncol Tshiyoyo

Quand João parle de Paul Kagame, faut-il en pleurer ou en rire ?

Le président angolais João, dont le pays est membre de la SADC, a récemment accordé une interview à France 24. Avant de dire rapidement un mot sur le contenu de l’interview, je me fais un devoir de rappeler que João avait séjourné aux USA bien avant sa prise de fonction. À l’époque, il assumait la fonction du ministre de la Défense de la République d’Angola. Sauf si mémoire ne me trahit.

L’Angola et les Anglo-saxons

À sa sortie de Pentagone, João avoua qu’il avait signé des accords au nom de son pays, l’Angola, avec les Anglo-saxons. De la teneur desdits accords, l’homme ne s’était longuement pas étendu. Cependant, nous apprendrons de lui-même que ses interlocuteurs anglo-saxons et lui avaient parlé du Congo-Kinshasa. Dans quel sens ?

João accepte de parler du Congo en l’absence du Congo. Alors que l’homme n’est officiellement ni à la tête du Congo ni il n’a reçu mandat pour ce faire. Le secret de délibération sur le Congo est jalousement gardé. Quand bien même que l’on sait comprendre aujourd’hui, et ce devant des faits, que l’Angola s’est engagé dans le type de contrat de mercenariat que celui signé par Paul Kagame au service de l’élite anglo-saxonne.

Ici, lui-même le sait. Même si l’on s’étonne à peine que les Anglo-saxons s’attribuent le pouvoir de discuter de tout et de rien avec n’importe lequel de leur interlocuteur. Résultat, João accepte de parler du Congo en l’absence du Congo. Alors que l’homme n’est officiellement ni à la tête du Congo ni il n’a reçu mandat pour ce faire. Le secret de délibération sur le Congo est jalousement gardé. Quand bien même que l’on sait comprendre aujourd’hui, et ce devant des faits, que l’Angola s’est engagé dans le type de contrat de mercenariat que celui signé par Paul Kagame au service de l’élite anglo-saxonne.

Voilà pourquoi, je suis le dernier à être surpris lorsque João renvoie dans son interview la politesse à un autre mercenaire comme lui. La mémoire de l’AFDL me revient à l’esprit. C’est une manière d’affirmer que rien n’a changé. La guerre contre l’AFDL doit impérativement être achevée.

Lourenço, un homme déçu

En accusant les Congolais de tous les maux, le discours de João ressemble par malheur à celui d’un homme déçu. Comment l’Angola ne le serait pas lorsque le Congo laisse le Soudan du Sud prendre ses quartiers dans l’est du Congo ? Même le Soudan du Sud ! Alors que le Soudan du Sud est un État qui à peine existe. C’est un pays fraîchement issu de la fabrique anglo-saxonne. Son armée n’a jamais gagné une guerre. Elle n’a jamais remporté une victoire militaire acquise sur un terrain de lutte. Est-ce que le Congo n’avait-il pas de choix de décider sur des pays appelés aussi bien à apporter leurs secours qu’à protéger des populations congolaises endeuillées ?

En accusant les Congolais de tous les maux, le discours de João ressemble par malheur à celui d’un homme déçu. Comment l’Angola ne le serait pas lorsque le Congo laisse le Soudan du Sud prendre ses quartiers dans l’est du Congo ?

Apparemment, le sud-Soudan serait membre de l’empire de l’EAC. C’est seulement à ce titre qu’il prend part à la messe noire organisée et célébrée dans l’est du Congo. On oublie encore l’histoire puisque déjà en 1960, chaque général à la tête des armées composant l’ONU obéissait aux autorités qui l’avaient mandaté. Le général Alexander déclarait ainsi être « l’interprète des volontés de Nkrumah ». Les Casques bleus ghanéens avaient reçu la mission de ne protéger que Lumumba. « Le 10 octobre, Patrice Lumumba se retrouve prisonnier de fait, assigné dans sa résidence privée, gardée par un cordon de Casques bleus ghanéens, lui-même ceinturé par les soldats congolais ».

Par ailleurs, le Congo devrait convaincre l’opinion nationale et internationale que compte tenu de la nature de l’holocauste qui frappe le pays, il ne ferait appel qu’aux armées capables de soulager les douleurs d’un peuple meurtri. Est-ce encore une occasion manquée ? La présence et la diversité des armées dans l’Est du Congo signifie que la gestion du pays échappe au contrôle de ses filles et ses fils ? Pourrait-on librement parler du Congo sans que des individus désignés ou pas ne sentent froisser ? Sans que l’on vous accuse de mauvaise foi ? Dans tous les cas, le concept de mauvaise foi reste à définir. Puisque la question qui nous engage tous est celle de Likambo ya mabele.

Entreprendre « sa » guerre

Rarement, le type de guerre hybride telle qu’elle a été imposée dans l’est du Congo ne se termine jamais parce que les proxys appelés à l’entretenir auraient décidé de sa fin. En effet, ce serait mal comprendre le sens de la fameuse doctrine anglo-saxonne dite doctrine Rumsfeld/ l’amiral Arthur Cebrowski. La cible à déstabiliser n’a jamais été ce que Cebrowski appela le Grand Moyen-Orient en dessinant la carte du projet Grand Moyen-Orient. Dans la foulée, c’est « toutes les régions non intégrées à l’économie mondialisée ». Des pays autrement désignés par le qualificatif pauvre.

Pourquoi le Congo devrait-il entreprendre « sa » guerre ? Est-ce pour réaliser le projet de commanditaires, justifier la guerre hybride ? Ou bien c’est une opportunité en vue d’éduquer les masses populaires en les rassemblant loin de partition politique.

Le projet devrait s’assurer que les puissances exploitent sans entraves politiques les ressources naturelles de pays déstabilisés et à déstabiliser. La stratégie du chaos chère Naomi Klein reste d’actualité. Le chaos orchestré a l’avantage de renfermer les pays désignés dans le carcan de la division ethnique. Voilà que chaque fois que l’on croit mieux faire, on retombe de la division, du séparatisme établi. D’où, la question de l’essence de la guerre pour le Congolais s’impose.

Pourquoi le Congo devrait-il entreprendre « sa » guerre ? Est-ce pour réaliser le projet de commanditaires, justifier la guerre hybride ? Ou bien c’est une opportunité en vue d’éduquer les masses populaires en les rassemblant loin de partition politique. Tout ceci pour les conduire vers la libération nationale.

 

Mufoncol Tshiyoyo, M.T.
Au nom de la « Dissidence congolaise » « D »

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