Par Jean-Pierre Mbelu
« Retirez vos mains de la République Démocratique du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser » – Pape François
Un bon observateur de »la classe politique » kongolaise depuis plus ou moins trois décennies, peut se dire qu’elle ne change pas beaucoup du point de vue de son jeu, de ses tactiques et de ses stratégies. A quelques exceptions près, elle a opté pour le mammonisme, le cynisme et le vampirisme. D’où cette double question : « Et si plusieurs Kongolais se rendaient compte qu’ils se battent pour la promotion d’une caste de leurs supposés »bienfaiteurs » et non pour »la démocratie » et »l’Etat de droit » ? Et s’ils étaient des victimes consentantes d’un malentendu auto-entretenu ? »
Se rendre individuellement et collectivement compte demande un peu de temps de recul et le refus vivre comme des moutons de Panurge.
L’achat des terres kongolaises et les moutons de Panurge
Depuis le début de la guerre raciste de prédation et de basse intensité au Kongo-Kinshasa, les terres kongolaises sont achetées et/ou vendues. Souvent, aux dépens de leurs propriétaires coutumiers et au profit de »nouveaux riches », pantins et/ou larbins des globalistes apatrides ayant orchestré ladite guerre. Cette guerre perpétuelle prend régulièrement des formes soft, smart et hard. Si certaines filles et certains fils du pays s’y engagent pour défendre leurs terres, plusieurs suivent, comme des moutons de Panurge , la nouvelle caste de »gourous », toutes tendances politiques confondues, pour des objectifs flous poursuivis sur fond des malentendus auto-entretenus.
Depuis le début de la guerre raciste de prédation et de basse intensité au Kongo-Kinshasa, les terres kongolaises sont achetées et/ou vendues. Souvent, aux dépens de leurs propriétaires coutumiers et au profit de »nouveaux riches », pantins et/ou larbins des globalistes apatrides ayant orchestré ladite guerre.
Ces moutons de Panurge ont fait l’option pour la culture de la mort et du néant. Nihilistes, ils tuent et/ou se font égorger pour protéger les intérêts de la nouvelle caste au détriment de leurs propres intérêts. Cette caste démultiplie »les partis politiques » sans idéologie ou adopte tout simplement les mots d’ordre de ses marionnettistes. La démultiplication des »partis politiques » sans idéologie se fait au nom d’un malentendu dénommé »démocratie ». Comment des pantins, des larbins et des marionnettes peuvent-ils être des »démocrates » ? Non. La démocratie présuppose les valeurs de liberté et d’égalité. Or, des pantins, des larbins et des marionnettes des globalistes apatrides et du capitalisme ensauvagé ne sont pas des sujets libres. Ils ne sont pas égaux à ceux qui les téléguident. Ils sont des vassaux. Ce sont des assujettis et des soumis à l’ordre du capital financier. Comment peuvent-ils prétendre être des démocrates ?
Souvent, lorsqu’ils parlent de la démocratie, ils cachent les enjeux en cause tout en se mettant inutilement en vedette. Et de quoi s’agit-il ?
« L’enjeu ne se limite pas à l’hégémonie américaine et à son contrôle dollarisé de la finance internationale et de la création monétaire. Sur le plan politique, ce qui est en cause, c’est l’idée de « démocratie » qui est devenue un euphémisme pour une oligarchie financière agressive cherchant à s’imposer par un contrôle financier, économique et politique prédateur soutenu par la force militaire. » (M. HUDSON)
Donc, cette nouvelle caste congolaise est au service d’une »oligarchie financière », raciste et militariste. Son mammonisme et son vampirisme se comprennent dans ce contexte. Elle accumule de l’argent pour s’accaparer des terres kongolaises qu’elle met au service de l’oligarchie financière et à son propre service. Elle utilise aussi cet argent pour acheter les coeurs et les esprits des masses populaires abruties, avilies et appauvries qu’elle sait convertir en moutons de Panurge et envoyer à l’abattoir quand bon lui semble avant d’ appeler au secours la force militaire de l’oligarchie financière ou celle qu’elle se constitue sur place à coup de billets de banque.
Une bonne division du travail
Dans son cynisme, elle procède à une bonne division du travail. Certains de ses membres sont »aux affaires » et d’autres dans »l’opposition ». Et cela change tous les cinq ans. Et tous les cinq ans, elle fabrique des moutons de Panurge à envoyer à l’abattoir au nom de »la démocratie », de »l’Etat de droit », des »élections libres, démocratiques, limpides, transparentes », etc.
Jusqu’à ce jour, elle a la chance de trouver des moutons de Panurge disponibles.
Et tous les cinq ans, certains de ses membres changent de camp et se réconcilient publiquement. Certains autres le font en catimini. D’autres encore versent dans la haine corsée. Et ils appellent ce jeu de dupes »la politique dynamique ». Pourtant, ils ne font pas de la politique. Ils pratiquent du »tshididi », cet art de duper les masses populaires pour s’enrichir illicitement sur leur dos, les assujettir et les soumettre au nom des idéologies inexistantes.
Un éveil et/ou réveil possible
Dans ces conditions, un éveil et/ou un réveil politique est-il possible ? Bien sûr que oui. Cela pour une raison simple : »Le mensonge vient souvent par l’ascenseur et la vérité par l’escalier. Celle-ci finit toujours par triompher. » La prise en charge des masses populaires par la masse critique fonctionne sur le temps long. A ce point nommé, il faut avouer que les réseaux sociaux ont été d’un grand apport. Plusieurs vidéos de certains membres de cette nouvelle caste sont archivées. Leur mise en valeur permet, aux plus naïfs d’entre les Kongolais, de découvrir le jeu auxquels se livrent les mammonistes vampires. L’usage sage et intelligent de ces archives peut être un antidote contre la production des moutons de Panurge.
Savoir que le Kongo-Kinshasa a besoin d’un grand mouvement populaire composé de patriotes, de souverainistes et de résistants de tous les bords est important. Un mouvement au sein duquel les collectifs citoyens aux intérêts différents coopèrent solidairement pour un Kongo à bâtir et qui soit plus beau.
Les livres produits par les Kongolais(es) et leurs amis étrangers peuvent aussi sérieusement jouer un rôle majeur. D’où l’urgence qu’il y a à refonder l’école et l’université et de les doter des bibliothèques dignes de ce nom.
Une autre voie utilisable est celle de la création des lieux de la pensée et du débat que peuvent être les centres culturels kongolais.
Savoir que le Kongo-Kinshasa a besoin d’un grand mouvement populaire composé de patriotes, de souverainistes et de résistants de tous les bords est important. Un mouvement au sein duquel les collectifs citoyens aux intérêts différents coopèrent solidairement pour un Kongo à bâtir et qui soit plus beau.
Une petite conclusion : avant qu’il ne soit trop tard
Donc, une bonne connaissance du jeu de la nouvelle caste kongolaise infiltrée, une prise de conscience de l’urgence qu’il y a à créer un »nous collectif » capable de courage patriotique pour bâtir dans la justice, la vérité et la paix un pays plus beau qu’avant, cela est important. Avant qu’il ne soit trop tard.
La nouvelle caste, depuis bientôt trente ans, a créé et entretenu ses mauvaises habitudes. Elle cache sa nature de marionnette, met de l’huile sur le feu de la marche déjà chaotique du pays, l’embrase, sacrifie sur l’autel de son vampirisme quelques compatriotes avant de se retrouver pour le partage équitable du »pouvoir-os » à son profit personnel et au profit de l’oligarchie financière militariste.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961