Par Jean-Pierre Mbelu
De temps en temps, plusieurs d’entre nous répètent comme des mantras des bouts de phrases prononcés par certains penseurs ou hommes politiques dans des contextes bien définis. Le problème est que la remise en question de ces mantras eu égard au réel ne passe pas toujours.
L’un des mantras les plus ancrés, le voici : « Entre les Etats, il n’y a pas d’amitié, il n’y a que des intérêts ». Un mantra difficile à déboulonner dans les coeurs et les esprits. Il faut avouer que nos efforts de nous livrer au copier-coller résiste aux correctifs qu’apportent l’histoire et/ou aux modèles n’ayant pas des ancrages individualistes et mercantilistes.
Soumettre ce que nous répétons à l’épreuve du réel, d’un réel éprouvé par des contextes différents est un exercice intellectuel de salut public.
Un exemple. Dans leur lutte souverainiste ancrée dans leurs histoires et leurs traditions, le Burkina Faso et le Mali viennent d’établir un Traité d’Amitié et de Coopération, comme nous renseigne l’Agence d’information du Burkina Faso. Elle écrit : « Dans le cadre de renforcer constamment les liens entre Ouagadougou et Bamako, le Burkina et le Mali ont convenu d’établir un Traité d’Amitié et de Coopération lors du sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement des deux nations. Ce sommet se tiendra annuellement en alternance dans l’un des deux pays. »
Nier ce fait au nom du psittacisme que permet le copier-coller peut relever ou de la mauvaise foi, ou de la paresse intellectuelle, ou du refus de désapprendre ou de la volonté d’ignorer.
Soumettre ce que nous répétons à l’épreuve du réel, d’un réel éprouvé par des contextes différents est un exercice intellectuel de salut public.
Babanya