Par Jean-Pierre Mbelu
L’attachement à l’événementiel peut participer de l’entretien de notre amnésie collective. Même s’il n’est pas exclu que les anciens chocs provoqués par les paradigmes négatifs de la traite négrière, le colonialisme et le néocolonialisme ainsi que la guerre raciste de prédation et de basse intensité imposée au Kongo-Kinshasa depuis les années 1990 y contribuent énormément.
Les procès Chebeya et Rossy Mukendi, malgré leurs limites, devraient, en principe, aider les plus naïfs d’entre nous à mieux comprendre ce qui se passe au pays depuis plus de deux décennies. Ce que plusieurs d’entre nous ont écrit et publié comme articles et livres pendant tout ce temps.
Une guerre perpétuelle qui s’autofinance
La guerre perpétuelle de basse intensité a facilité l’infiltration du pays par des proxys afin qu’ils s’emparent de toutes les institutions et structures du pays, qu’ils y créent des clients afin qu’ils la poursuivent de l’intérieur assez aisément.
Financer les escadrons de la mort et corrompre « la justice », tuer et exterminer les Kongolais(es), s’emparer de leurs terres (et de leurs Zoos), telle est la tragédie que les procès Chebeya, Rossy Mukendi et les enquêtes de Congo hold-up sont en train de mettre à nu.
Cette infiltration a permis à ces proxys, à leurs « Chevaux de Troie » et à leurs clients de faire main basse sur tous les services producteurs d’argent -les banques et les mines- afin que la guerre de prédation et de basse intensité se poursuive de l’intérieur. L’argent a servi au financement des escadrons de la mort et leurs »chefs » décidés à transformer le pays de Lumumba en un simple butin de guerre voué à sa balkanisation et à son implosion.
Financer les escadrons de la mort et corrompre « la justice », tuer et exterminer les Kongolais(es), s’emparer de leurs terres (et de leurs Zoos), telle est la tragédie que les procès Chebeya, Rossy Mukendi et les enquêtes de Congo hold-up sont en train de mettre à nu. Donc, cette guerre perpétuelle s’autofinance.
La crise de sens est très profonde
Malheureusement, les chocs successifs, l’amnésie qu’ils ont induite et la corruption rampante ont fini par »manger » plusieurs cœurs et plusieurs esprits kongolais au point de les dévoyer sur l’identité des infiltrés, de leurs clients et du réseau transnational de prédation décidé à faire du Kongo-Kinshasa un champ des ruines. Donc, la crise de sens est très profonde. Elle a besoin d’être jugulée pour sauver le pays de sa balkanisation et de son implosion.
Si une masse critique ne se lève pas pour corriger cette approchée dévoyée de notre devenir collectif, les discours ponctuels de ces infiltrés et de leurs clients ne seront d’aucun secours pour le pays. Il risque tout simplement de disparaître.
Donc, croire que ces infiltrés et leurs clients peuvent aujourd’hui être considérés comme des acteurs politiques, utiles au devenir collectif du pays, est une bêtise partagée par plusieurs compatriotes et leurs amis « décideurs ».
Si une masse critique ne se lève pas pour corriger cette approchée dévoyée de notre devenir collectif, les discours ponctuels de ces infiltrés et de leurs clients ne seront d’aucun secours pour le pays. Il risque tout simplement de disparaître.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961