Par Jean-Pierre Mbelu
Une pensée libératrice et émancipatrice devrait s’intéresser au principe épistémologique sur lequel est bâti le culte de la personnalité. Surtout là où il est rendu aux « gourous » quasi divinisés.
Le culte de la personnalité rendu à l' »homme providentiel » et/ou « charismatique » procède souvent d’un individualisme méthodologique dangereux et aveuglant sur la corporation et/ou le système qui le promeut ou le recrute. Cet « homme » est présenté comme étant capable, par lui-même, de relever les défis là où ses prédécesseurs ont échoué. Cette illusion confortante nie le fait que tout humain est un être fondamentalement avec soi et avec autrui, pour soi et pour autrui. Cette illusion peut conduire aux erreurs d’appréciation.
Substituer à le socialisme méthodologique à l’individualisme peut être une porte de sortie libérant du culte de la personnalité et questionnant la corporation et/ou le système produisant « l’homme providentiel » et/ou « charismatique ». L’humain est un héritier et un membre des « corps ». Il se reçoit des autres et opère avec eux dans ses différentes entreprises. Analyser ses connexions et ses interconnexions permet de pénétrer les lieux de sa fabrication et de sa promotion.
Cet exercice permet de relativiser « les hommes forts ». Pour cause. Ils ne sont forts que parce qu’ils sont fortifiés. Cet exercice pourrait dire l’importance de se concevoir comme héritier et frère, de la transmission critique de l’héritage, de la reliance (religion) dans la vie humaine et du leadership d’équipe ou collectif. Mais aussi de celle des collectifs citoyens jurant par la connexion et l’interconnexion pour une défense collective des « communs ».
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961