Par Jean-Pierre Mbelu
La vérité n’est qu’ une question de temps. Elle finit par triompher. C’est elle qui rend libre et pousse à prendre des risques.
Souvent, au réveil, j’aime écouté la RTBF. Je l’ai fait le 30 juin 2020. Une émission passait sur l’indépendance du Congo-Kinshasa. J’ai entendu un journaliste remettre en question le discours du Roi Baudouin en disant qu’il était dans le déni et que Lumumba disait la vérité. Là, j’ai fondu en larmes. Je posais cette question sans un réel besoin d’avoir une réponse : « Pourquoi l’avoir tué pour apprendre 60 ans après qu’il disait la vérité. Pourquoi ? » J’ai eu deux réponses dans ma tête. L’une est de Jésus de Nazareth disant à certains de ses interlocuteurs : « Vous construisez les tombeaux des prophètes que vos pères ont tués. » La deuxième est celle d’un musicien congolais, Koffi Olomide : « Lokuta eyaka na ascenseur. Vérité eyaka na escalier, ekomi ».
Oui, les prophètes peuvent être tués au nom de la vérité par les Pères. Longtemps après, la vérité peut atterrir par l’escalier. Dans l’entre-temps, d’autres prophètes sont tués avant que la vérité ne descende par l’escalier 60 ans après ! Terrible ! Mokili eza bongo ! C’est ça la vie.
Qui aurait cru que « l’immature politique » du discours officiel ait, 60 ans après, une rue en Belgique dénommé « Patrice Lumumba » et ayant ceci comme commentaire : « Liberté d’Afrique, j’écris ton nom ». Qui aurait cru ?
Le comprendre revient à s’engager sur la voie de la vérité malgré les vents et les marées.
Qui aurait cru que « l’immature politique » du discours officiel ait, 60 ans après, une rue en Belgique dénommé « Patrice Lumumba » et ayant ceci comme commentaire : « Liberté d’Afrique, j’écris ton nom ». Qui aurait cru ? La plaque est là :
En fait, sa lutte n’était pas que congolaise. Elle était panafricaine. Oui, le 30 juin 2020, j’ai pleuré en me disant dans ma langue vernaculaire : Bulela kabuena kuona, nansha mudine nabu mu mayi ! Oui, la vérité n’est qu’ une question de temps. Elle finit par triompher. C’est elle qui rend libre et pousse à prendre des risques.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961