Par Mufoncol Tshiyoyo
Qui a « commandité » la récente rencontre, elle continue de faire couler d’encre, entre le mercenaire Ouattara et Laurent Gbagbo, ancien détenu et libéré par ses bourreaux : parrains et faiseurs du roitelet Ouattara ?
Les forces de l’ordre naturel centré uniquement sur la domination et la soumission, opposé à l’ordre politique : « un système d’exercice de pouvoir et de distribution d’intérêts basé sur la rationalité », ont-elles conditionné la libération du prisonnier Laurent Gbagbo dont les faits et gestes actuels dénotent le comportement d’un lion qui a non seulement été apprivoisé, mais qui est également maintenu dans sa cage?
Le tout premier voyage…
Déjà après sa libération, le premier séjour de Laurent Gbagbo à l’extérieur de sa Côte d’Ivoire natale est réservé, quelles que soient les raisons, au Congo. Alors que Mandela, pour qui je n’ai aucune estime, l’homme est de loin notre genre d’animal politique préféré, visita Cuba. Bien sûr que comparaison n’est pas raison. À Havane, Mandela rencontra Fidel Castro. Et, sa visite lui rendit suffisamment hommage.
Le tout premier voyage, politique ou pas, pour un leader qui représente l’espoir d’un peuple, est souvent porteur de message. C’est un signal fort. Mais, Laurent Gbagbo ne s’est pas rendu à Kinshasa pour rendre hommage aux peuples frères du Congo martyrisé.
Le tout premier voyage, politique ou pas, pour un leader qui représente l’espoir d’un peuple, est souvent porteur de message. C’est un signal fort. Mais, Laurent Gbagbo ne s’est pas rendu à Kinshasa pour rendre hommage aux peuples frères du Congo martyrisé. Le Congo actuel croupit sous le commandement du mercenariat rwandais et des fonctionnaires congolais, nègres de service et agents à la solde d’un Occident, bien qu’affaibli, mais dont le statut reste celui du vainqueur.
La visite de Kinshasa constituait déjà un mauvais présage. Les images de sa rencontre avec le mercenaire Ouattara à Abidjan s’inscrivent dans une suite logique.
Une réconciliation se fondant sur quelle base ?
Des témoins ordinaires qualifient d’historique la rencontre entre deux frères noirs et Africains longtemps déclarés comme « ennemis ». Beaucoup y voient même une réconciliation dont l’Afrique n’a pas l’habitude. Oui, mais une réconciliation se fondant sur quelle base ? Surtout quand on sait que Ouattara ne divorcera jamais de ses parrains à qui il doit tout.
Beaucoup y voient même une réconciliation dont l’Afrique n’a pas l’habitude. Oui, mais une réconciliation se fondant sur quelle base ? Surtout quand on sait que Ouattara ne divorcera jamais de ses parrains à qui il doit tout.
L’entente entre Gbagbo et Ouattara signifie que les Africains en ont assez d’être opposés les uns aux autres, pendant que leurs maîtres de toujours tirent à jamais profit de la misère distribuée à travers des guerres inventées et imposées. On le croirait si seulement c’était vrai. Or, les principes qui sous-tendent la réconciliation obéissent à l’ordre naturel (Hobbes). Ils échappent au contrôle des forces intérieures. Même si ses objectifs tendent à contredire le sort d’une histoire sous contrôle.
Le doute persiste. La paix ne se décrète pas si elle n’est gagnée au départ contre un adversaire qui, défait, aura déposé les armes. Le conflit en Côte d’Ivoire dont les causes sont exogènes ne connaîtra une issue heureuse que si les enfants de la Côte d’Ivoire désignent un adversaire unique et commun. Cette possibilité n’est pas pour aujourd’hui. Un lion qui, dans la forêt vous montre ses dents, ne vous sourit guère, dit l’adage. Après la rencontre d’Abidjan, demain est un autre rendez-vous.
Nous écrirons l’histoire avec la sueur de notre front.
Mufoncol Tshiyoyo, MT