Par Jean-Pierre Mbelu
Il semble que la justice kongolaise est « sélective ». C’est possible.
Si elle ne l’était pas, un mercenaire et « un Cheval de Troie » aurait été jugé et condamné au pays de Lumumba pour ses crimes de guerre, ses crimes contre l’humanité et ses crimes économiques (présumés). Il lui aurait été demandé de restituer tout l’argent que ces crimes lui ont permis d’amasser. Il ne serait pas seul. Ses dépendants, ses complices proches et éloignés seraient, eux aussi, appelés à la barre.
C’est possible que la justice kongolaise soit encore « sélective ». Néanmoins, le Kongo-Kinshasa ne sera pas toujours faible. Certains procès finiront par avoir lieu. Même à titre posthume.
La plainte déposée par les compatriotes dont les maisons ont été détruites à Mbobero serait prise en compte. Le commanditaire de l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana répondrait de leur sang. Paul Mwilambwe retournerait au pays en homme libre. Et fouiner dans le passé de « la guerre raciste de prédation et de basse intensité » serait un acte de salut public. Le rapport Mapping serait mis à la disposition des cours et tribunaux.
Des criminels présumés ne se moqueraient pas impunément de leurs victimes en retournant régulièrement sur les lieux de leurs crimes pour retourner le couteau dans les plaies encore béantes. « Les voleurs de poules » seraient libérés des prisons kongolaises pour les désengorger et faire de la place aux « frappeurs » et autres « kulunas » en cravate.
Oui. C’est possible que la justice kongolaise soit encore « sélective ». Néanmoins, le Kongo-Kinshasa ne sera pas toujours faible. Certains procès finiront par avoir lieu. Même à titre posthume.
Le 02/08, « les minorités éveillées » allumeront leurs bougies pour (re)vivifier la mémoire de tous ces crimes commis sur le sol kongolais et l’espoir de voir un jour leurs auteurs en répondre. Cette bougie sera la flamme qui participera de l’éclairage de leurs luttes présentes et à-venir.
Babanya Somba Manya
Génération Lumumba 1961