Par Jean-Pierre Mbelu
« On ne peut pas avoir le pouvoir sans savoir contre qui on lutte. Tant qu’on ne sait pas l’origine des choses, on ne sait pas contre qui lutter. » – V. BUGAULT
Depuis quelques années déjà, plusieurs compatriotes Kongolais de partout célèbrent, le 2 août, la commémoration du »génocide » de leurs compatriotes. Ils se rappellent qu’en plus de ceux tombés sous les balles des proxys des anglo-américains, acteurs apparents de la guerre perpétuelle et raciste de prédation et de basse intensité orchestrée contre le pays de Lumumba, le retournement d’ alliance entre Laurent-Désiré Kabila et ses alliés ougando-rwandais l’ a intensifiée à partir du 2 août 1998.
Le RCD/GOMA et plusieurs autres groupes de mercenaires soutenus principalement par le Rwanda et l’Ouganda ont perpétué cette guerre en faisant plusieurs millions de morts sur les terres kongolaises. (Lire Guerre et droits de l’homme en république démocratique du congo -… – Librairie Eyrolles ) En marge des rapports des « experts de l’ONU », plusieurs témoignages des compatriotes kongolais ont fait de du 2 août 1998 une date inoubliable dans la continuité de notre calvaire collectif.
Tenir sur le temps long
Une Justice Juste tarde à établir la Vérité sur toute période sombre de notre histoire collective, à punir les criminels et à réparer les dégâts causés. Pourtant, elle est un élément indispensable dans la quête incessante de la refondation du Kongo-Kinshasa sur une bonne Ethique reconstructive.
Tenir sur le temps long sera une façon de prendre en compte les rapports de force qui sont encore défavorables à « l’Etat-raté-manqué » kongolais.
Dieu merci ! Un mouvement kongolais est (déjà) né. Le Kopax milite, à temps et à contretemps, contre vents et marées, pour l’avènement de cette Justice et la sortie des tiroirs de l’ONU des noms de tous les complices ayant participé, de près ou de loin, au « génocide kongolais » afin que l’impunité prenne, tant soit peu, fin au Kongo-Kinshasa.
Plusieurs autres compatriotes, bien que n’étant pas membre de ce mouvement cher au Docteur Mukwege, sont engagés dans cette même lutte pour une Justice Juste. Tenir sur le temps long sera une façon de prendre en compte les rapports de force qui sont encore défavorables à « l’Etat-raté-manqué » kongolais. De leur renversement dépendra un réel avènement de cette Justice.
Persévérer dans les efforts
C’est vrai. Une bonne part de la Vérité déjà dite sur notre histoire collective pourrait devenir la chose la mieux partagée collectivement. Et la petite victoire sur l’amnésie, le larbinisme et le syndrome de Stockholm pourrait participer du changement du paradigme politique au cœur de l’Afrique.
Attendre des « négriers des temps modernes » encore aux affaires au pays qu’ils instituent officiellement cette date commémorative du « génocide kongolais » serait une erreur. Ils ont peur des »décideurs » qui les gèrent.
Attendre des « négriers des temps modernes » encore aux affaires au pays qu’ils instituent officiellement cette date commémorative du « génocide kongolais » serait une erreur. Ils ont peur des »décideurs » qui les gèrent. Il appartient aux patriotes et souverainistes kongolais de persévérer dans les efforts qu’ils conjuguent depuis quelques années déjà pour instituer eux-mêmes cette date du 2 août 1998 comme étant, à la fois, celle de la perpétuation du « génocide » et celle de la manifestation de la résistance kongolaise contre la coalition des forces mondialistes et de leurs sous-fifres.
Qu’ils fassent cela, en attendant qu’un jour, une Assemblée Constituante se débarrassant de « la Constitution de Liège » inscrive officiellement cette date dans une nouvelle Loi Fondamentale. Ces efforts pourraient participer, petit à petit, des initiatives de la base contribuant au reversement de la pyramide hiérarchique et à la récupération du pouvoir politique par les collectifs citoyens.
Babanya Somba Manya
Génération Lumumba 1961