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L’assassinat de Lumumba et les joueurs des coulisses

L’assassinat de Lumumba et les joueurs des coulisses

L’assassinat de Lumumba et les joueurs des coulisses 512 288 Ingeta

Par Jean-Pierre Mbelu

« On ne tue pas les idées » – Fidel CASTRO

Ils montent un plan pour l’assassiner. Ils y impliquent les Kongolais pour rester cacher dans les coulisses. Les Kongolais manipulés et/ ou complices passent au premier plan. Ils maltraitent et tuent leur compatriote ainsi que ses compagnons. Ces tueurs s’exécutent tout en étant aidés par les joueurs des coulisses. Après, l’assassinat est caché pendant quelques mois. Les Kongolais manipulés et/ou complices sont retournés les uns contre les autres. Ils s’entre-déchirent, se font la guerre, détruisent leur pays. Ils s’installent dans la haine perpétuelle de leur identité et de leur devenir nation.

Quelques mois après, les médias des joueurs des coulisses annoncent la triste nouvelle en replaçant cet odieux assassinat du 17 janvier 1961 dans le contexte de la guerre contre le communisme.

Les joueurs de coulisse à la conquête du marché kongolais

Longtemps après, ils avouent leur plan diabolique en soutenant que Lumumba devait absolument mourir. Ils avouent qu’ils ne reculent pas devant le crime lorsque leur pensée unique est contrarié. Surtout par « un nègre autodidacte ». Et ils sont applaudis par certains compatriotes de Lumumba.

Ils avouent qu’ils ne reculent pas devant le crime lorsque leur pensée unique est contrarié. Surtout par « un nègre autodidacte ».

Ceux-ci reprennent le service de compradores avec ces joueurs des coulisses jusqu’au moment où ils vont dire à l’un d’entre eux : « C’est fini. Tu dois partir (du pouvoir-os) si tu ne veux pas que ton cadavre soit traîné dans la rue par les chiens. » Ils le lâchent après avoir affirmé, pendant plusieurs années, que ce compradore était leur ami. Ils le lâchent après avoir rendu son nom insupportable pour plusieurs de ses compatriotes ayant passé une bonne partie de leur vie à danser pour lui. Ils le lâchent sans quitter les coulisses. Les kongolais aveuglées par leur haine de leur identité et de leur devenir nation refusent de fouiller les coulisses jusqu’au moment où un autre monte sur le devant de la scène.

A qui le tour ? A Mzee ! Quelques quatre ans après 1997, ils s’en débarrassent le 16 janvier 2001 en se servant des Kongolais et des africains, sans quitter les coulisses où ils s’apprêtent à jouer avec « une jeune inoffensif ». Pendant plus ou moins deux décennies, ce jeune les sert en leur offrant des « territoires économiques » qu’ils désirent et il veut, lui aussi, devenir un autre « Léopold II » en disposant du pays de Lumumba comme d’un bien privé et en payant très cher le lobbying pour rester calife à la place du calife.

Ses brouilles vraies ou supposées avec ses maîtres, « les décideurs », n’ont pas chassé les joueurs des coulisses à la conquête du marché kongolais après des millions des morts, victimes des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes économiques. Ils ont joué sa carte en adoptant l’un de ses choix pour faire comme s’ils l’avaient lâché…

La renonciation à l’indépendance et la servilité

Mais ils ont aussi brouillé les cartes en faisant croire à plusieurs kongolais qu’ils ont quitté les coulisses et/ou sont devenus des « partenaires sûrs ». Le culte de la personnalité poursuit son cours normal et les candidats à la mangeoire se bousculent…Ils parlent de tout sauf de l’héritage de Lumumba et de sa lutte pour la justice, l’indépendance économique, la liberté et la dignité du Kongolais et de l’africain. Ils parlent de tout sauf du panafricanisme à la Nkrumah ou à la Lumumba.

Dans ce contexte morbide et mortifère, les véritables héritiers de la pensée et des idées de Lumumba sont face à un défi : se lever comme un seul homme pour poursuivre sa lutte contre vents et marées.

Tous ou presque ne jurent que par « l’amélioration du climat des affaires » et « le partenariat public-privé », c’est-à-dire par la renonciation à l’indépendance économique et la servilité. Ils sont vaincus en désertant la lutte qu’a menée notre « héros national ». Pourtant, ils mentent en disant qu’ils travaillent pour le bien du peuple kongolais qui ne lit pas leurs cahiers des charges. Mawa !

Les joueurs des coulisses ne les quittent pas et ils s’en moquent éperdument. Ils savent qu’ils paient « leurs traîtres » en monnaie de singe au grand dam des Kongolais mis les uns contre les autres dans une haine mortifère entretenue par « le pouvoir-os » et sa « stratégie du chaos constructeur » d’un ordre kongolais ensauvagé. Eux, dans les coulisses savent que pour imposer leur hégémonie culturelle et économique, ils ne reculent pas devant le crime.

Dans ce contexte morbide et mortifère, les véritables héritiers de la pensée et des idées de Lumumba sont face à un défi : se lever comme un seul homme pour poursuivre sa lutte contre vents et marées.

Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961

INGETA.

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