Par Jean-Pierre Mbelu
« Pour avoir des dirigeants intelligents et dévoués au renouveau de notre société à long terme, il faudrait donc avoir des citoyens pareillement intelligents et dévoués. » – J. GENEREUX
Mise en route
Lorsque nous qualifiions l’actuelle « constitution » kongolaise de ‘ »feuille de chou » pour l’occupation néocoloniale du pays, des « amis » constitutionnalistes se moquaient de nous. Ils estimaient que les maçons, les infirmiers, les sociologues, les philosophes et les autres humanistes étaient incapables de se livrer à une lecture critique de ce texte rédigé par « les experts ès constitution » ou le comprendre. Ils devraient laisser ce travail aux « spécialistes ». Ils déniaient à tous leurs compatriotes la capacité de procéder à une simple critique littéraire de cette « feuille de chou » en la situant dans le contexte de sa production ou d’en faire une lecture philosophico-politique.
Ils voulaient que nous disions tous : « Amen »
Dès qu’ils avaient parlé de cette ‘ »très bonne constitution que le pays n’ait jamais eu », ils voulaient que tous leurs compatriotes disent : ‘ »Amen' ». Ils refusaient une lecture interdiscplinaire et pluridisciplinaire de ce texte. Heureusement qu’un criminologue kongolais, têtu comme un âne, et ses proches collaborateurs, n’ont pas voulu entendre la chose de cette oreille. Ils ont poursuivi le travail de déconstruction de ce texte et en ont réécrit un autre.
Au Kongo-Kinshasa, l’urgence est de passer du néocolonialisme au souverainisme porté par une tradicratie ouverte.
Et voilà ! D’un coup, les failles de leur « gouvernement représentatif » devenant trop perceptibles à l’oeil nu, les « mêmes experts ès constitution » reviennent à la charge. Ils pensent désormais que tout texte est perfectible et que cette « feuille de chou » peut être revisitée en profondeur.
Ce qui devrait changer
Pourtant, au Kongo ce qui devrait changer, c’est le système qu’il faudrait apprendre à nommer. Le pays a besoin de passer d’une oligarchie ploutocratique et particratite, au service du néocolonialisme, au « peuple d’abord » transformé sagement et intelligemment en masse critique et en souverain primaire. De passer d’un système fondé sur la priorité accordée à l’avoir à un autre enraciné dans l’être, comme dirait l’Abbé José Mpundu.
Au Kongo ce qui devrait changer, c’est le système qu’il faudrait apprendre à nommer.
Au Kongo-Kinshasa, l’urgence est de passer du néocolonialisme au souverainisme porté par une tradicratie ouverte. Elle est un antidote contre le poison de l’hégémonie culturelle néolibérale (hédoniste) dominante. Avec des changements géopolitiques, géostratégiques et géoéconomiques que cela implique. Ce passage prendre du temps. Beaucoup de temps. Il s’agit d’un changement de paradigme. (à suivre)
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961