Dans cette vidéo qu’ils présentent, les jeunes de la Lucha interpellent le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, de passage à Goma. Par ailleurs, dans un document intitulé « Aidez le peuple Congolais à se construire un Etat viable », La Lucha et la société civile de Goma reviennent sur :
1. Brigade d’intervention : nous sommes impatients de la voir lancer effectivement ses opérations de neutralisation de TOUS les groupes armés, à commencer par le M23.
2. Armée congolaise et secteur de sécurité : la Brigade d’intervention et la MONUSCO sont une aide temporaire. Il faut que la communauté internationale soutienne la RDC dans la construction rapide de SA PROPRE ARMEE professionnelle et républicaine. Nous soutenons que le Congo ne sera jamais mieux défendu que par nous-mêmes, et que la solidarité internationale n’a de légitimité que si elle va dans le sens de nous aider à y arriver rapidement. Nous croyons en nous.
3. MONUSCO : réduction des effectifs de 17.000 Casques Bleus inutiles ou presque de cette « force » onusienne, qui gaspillent des millions de dollars chaque jour, sans pouvoir protéger la population. La Brigade est l’essentiel. Les autres, on peut s’en passer (du moins à 70 ou 80%). L’argent ainsi épargné devrait être orienté dans des projets de développement de la RDC comme ce qui vient d’être annoncé par la Banque mondiale, ou de soutien aux réformes institutionnelles prévues dans l’Accord-cadre.
4. JUSTICE et RAPPORT MAPPING : la paix sera impossible sans la justice pour tous les crimes commis en RDC depuis 1993 jusqu’à ce jour (génocides, crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crimes d’agression, crimes économiques). Nous demandons à la communauté internationale de mettre en oeuvre les recommandations du Rapport Mapping en appuyant rapidement la création de Chambres mixtes pour juger ces crimes et en s’assurant que tous les criminels (y compris des étrangers, essentiellement des militaires rwandais) soient jugés. Idem pour les Congolais, dont des officiers comme Tango Four et John Numbi, contre qui il existe des soupçons de crimes. Nous demandons aussi la remise à la RDC de Runiga, Baudouin Ngaruye et leurs compagnons qui se trouvent au Rwanda, en vue de leur jugement.
5. DEVELOPPEMENT : nous demandons à la communauté internationale d’appuyer l’exécution d’un vaste plan de reconstruction de l’Est de la RDC, avec des routes pour connecter différents territoires et provinces entre eux, des infrastructures sociales, etc. Le tout devrait permettre d’absorber la main d’oeuvre de la jeunesse qui est la proie des groupes armés à cause du chômage et de la pauvreté. Les contacts entre les populations permettront aussi de dissiper leur méfiance mutuelle, tout en développant l’économie.
6. GOUVERNANCE et DEMOCRATIE : la communauté internationale doit faire pression sur nos autorités (à commencer par le président de la République) pour que les réformes promues dans l’Accord-cadre et d’autres encore soient mises en oeuvre rapidement : décentralisation, gestion orthodoxe du trésor public et des ressources naturelles, fin de la corruption et sanction de ceux qui y trempent, … Elle doit également faire la pression pour le redressement de la démocratie qui est en panne depuis les dernières élections. Ce n’est pas tout, la pression doit être faite sur le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi pour se démocratiser et résoudre leurs conflits politiques et de justice pour nous éviter leurs aigris (FDLR, FNL, ADF NALU, LRA, …) qui participent à notre déstabilisation.