Par Jean-Pierre Mbelu
« Cette fois, l’ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. » – Anatole FRANCE
Au Kongo-Kinshasa, la culture matérialiste et consumériste a fini par gagner les cœurs et les esprits au point au point d’ engager plusieurs têtes dans une course effrénée pour accumuler les espèces sonnantes et trébuchantes ! Au cours de cette course, tous les coups sont permis. Tuer, assassiner, massacrer, mentir, flatter, etc.
Le comble est que depuis les années 1990, cette culture matérialiste et consumériste fait des victimes parmi les hôtes des assoiffés d’argent et des autres biens matériels de ce monde. Qu’ils viennent des pays voisins ou d’ailleurs, qu’ils soient fils ou filles du pays, ces assoiffés d’argent sont dominés par les passions tristes que sont la volonté de dominer, la cupidité, la convoitise, l’envie et le mépris des gens et de la vie.
Une thérapie collective est indispensable
Je ne le dirai jamais assez : une thérapie collective est indispensable pour délivrer ces cœurs et ces esprits de « la sorcellerie » matérialiste et consumériste.
Le récit de l’assassinat de cette dame assassinée, Yvonne, par trois compatriotes est révélateur du gouffre sans fond où le pays est plongé. Que voulaient-ils ? Vendre sa parcelle et avoir de l’argent. En fait, cette recherche effrénée de l’argent « envoûte ». Elle rend insensible à la peine de l’autre et des autres.
Une thérapie désenvoûtante des esprits et des cœurs pourrait impulser une spiritualité promotrice de la vie. Pour rappel, cette culture de la mort est entretenue et/ou encouragée par « les kulunas » en cravate dont les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les crimes économiques sont, à quelques exceptions près, impunis jusqu’à ce jour.
Une guerre ne guérit pas les cœurs et les esprits des passions tristes susmentionnées. D’ailleurs, souvent, elle est menée pour leur assouvissement. Le Kongo-Kinshasa a un peu plus besoin d’être refondé sur la culture de la vie et la justice. D’une justice respectueuse de la dignité humaine. Il doit être refondé sur une « éthique reconstructive ».
Cette recherche effrénée de l’argent « envoûte »
Le récit de l’assassinat de cette dame assassinée, Yvonne, par trois compatriotes est révélateur du gouffre sans fond où le pays est plongé. Que voulaient-ils ? Vendre sa parcelle et avoir de l’argent. En fait, cette recherche effrénée de l’argent « envoûte ». Elle rend insensible à la peine de l’autre et des autres. Elle corrompt l’âme. (Le psaume 118b l’exprime en des magnifiques termes. Idolâtres, les assoiffés de Mammon ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent rien.)
Tuer, vendre, acheter, consommer, devenir « grands prêtres » par la tricherie, le vol, l’assassinat et le meurtre ; tel est le grand problème culturel et spirituel face auquel le Kongo-Kinshasa est confronté. Sans désensorcellement des cœurs et des esprits, même une bomba atomique ne pourrait rien changer.
Que veulent les ennemis internes et externes du pays ? Vendre le pays, vendre ses terres ou s’en emparer. Quel est le mode opératoire de ces compatriotes assassins ? Ils ont eu recours à l’étouffement et aux sachets. Chebeya et Bazana ont été tués de la même façon.
Tuer, vendre, acheter, consommer, devenir « grands prêtres » par la tricherie, le vol, l’assassinat et le meurtre ; tel est le grand problème culturel et spirituel face auquel le Kongo-Kinshasa est confronté. Sans désensorcellement des cœurs et des esprits, même une bomba atomique ne pourrait rien changer. Ce n’est qu’un point de vue.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961