Par Mufoncol Tshiyoyo
Qu’est-ce qui fait courir Joao de l’Angola et Paul Kagame du Rwanda, deux pions majeurs de l’échiquier anglo-saxon et son nouveau jeu d’échecs en pleine exécution au Congo?
A voir comment Joao de l’Angola et Kagamé du Rwanda se déplacent ce dernier temps dans les capitales occidentales, particulièrement en France et en Belgique, et sont reçus presqu’au même moment par Macron, en France , et par les Belges, le commun des mortels croirait que quelque chose de sérieux serait en train d’être boutiqué pour le Congo, et qui serait non seulement différent de ce que le Congo a déjà subi jusque -là , mais également pour le « bien- être » de la femme et de l’homme congolais. À chacune de leur séjour, à Paris comme à Bruxelles, Joao et Kagamé, le premier est un sujet angolais, tandis que l’autre est rwandais. Je le dis pour souligner qu’ils ne sont pas congolais, et de ce fait, ne sont pas habilités à parler du Congo, sans mandat du Congo et en l’absence de l’homme congolais.
La continuité de l’esprit de Berlin en 1885…
En effet, c’est depuis 1997 qu’il ne se passe pas un jour sans que des dirigeant des pays, autres que le Congo lui-même, ne parlent du Congo. Une pratique un peu biscornue, mais banalisée, sauf qu’elle s’inscrit dans la continuité de l’esprit de Berlin en 1885. À Berlin, lors du partage de l’Afrique entre les Colons, ces derniers n’y avaient convié aucun sujet « noir », aucun nègre. Aujourd’hui, pour faire distraction, les capitales occidentales citées, considérées et à juste titre par Serge Halimi comme les « paillassons de Washington », font semblant d’inviter à leur messe noire, dont l’objet est le Congo, quelques « nègres » bien triés du continent.
Pour ce qui est de ces nègres africains, l’Angola, hier avec Edouardo Dos Santos à sa tête, avait avancé comme raison, pour justifier sa participation militaire et son soutien à l’avènement du règne de l’AFDL au Congo, dont il est un des membres permanents, que Mobutu, selon les Angolais, avait soutenu Savimbi et l’Unita, en oubliant que c’était à la demande et avec le soutien matériel et financier des USA. Après Mobutu et le pillage du Congo qui s’en est suivi, les Angolais, qui devraient être instruits par ce passé qu’ils ont d’ailleurs raison de dénoncer, auraient été mieux inspirés en laissant les Congolais libres et décider seuls de leur devenir.
À Berlin, lors du partage de l’Afrique entre les Colons, ces derniers n’y avaient convié aucun sujet « noir », aucun nègre. Aujourd’hui, pour faire distraction, les capitales occidentales citées font semblant d’inviter à leur messe noire, dont l’objet est le Congo, quelques « nègres » bien triés du continent.
Mais l’Angola ne tire aucune leçon et toujours en compagnie des USA, acceptent de parler du Congo en France, aux USA et en Belgique en l’absence de la femme et de l’homme congolais. Ce n’est pas que l’homme congolais souhaiterait y prendre part. La seule absence du congolais devrait attirer attention sur le genre de relations que les Angolais voudraient un jour tisser avec le peuple noir et congolais habitant sur le territoire du Congo. On ne sait pas se plaindre lorsque le Congo est déclaré « raté » ou rendu raté pour son exploitation et l’assujettissement de son peuple.
Le Congo, comme en 1997…
Le même principe s’applique à Paul Kagame et au Rwanda. Pour le Rwanda et Paul Kagame, il ne s’agit plus du droit de poursuite, tant vanté par ce dernier contre les Interahamwe, mais désormais, c’est Mobutu que Kagame accuse d’avoir été le premier à intervenir au Rwanda. Certainement, Il pensait à l’intervention militaire de la DSP de Mobutu sous la conduite de Mahele, Budja Mabe et autres à Kigali.
En l’espace de quelque temps, Kagame se contredit et croit que nous avons tous une mémoire courte. Et que comme tous les autres, nous oublions facilement ses mensonges et ceux de la propagande de la presse mainstream occidentale qui relaye son écho. Tout n’était que prétexte pour justifier son agression. Que des Congolais qui ont eu à faire semblant interrogent leur propre conscience.
Rien de bon, ni de sérieux ne se produira , tant que l’Occident , qui est soumis aux élites anglo-saxonnes, n’aura pas rencontré un adversaire sérieux et déclaré comme tel au Congo. Les complaisants font le jeu des créateurs de Kagame et de Joao.
Dans tous les cas de figure possibles, ce qui risque de se dérouler au Congo-Kinshasa a beaucoup de chance de ressembler à ce qui s’est déjà passé en mai 1997 dans le même pays. Aujourd’hui comme hier, l’acteur unique et principal reste l’AFDL. À la tête de l’AFDL trône un mercenariat noir et africain. Celui-ci sous la houlette de ses maîtres renégocie son nouveau virage. Il se fera par les armes et par la violence. Les armes ont eu raison de Mobutu en 1997. La violence s’en est suivie avec l’assassinat de Laurent Désiré Kabila en 2001. Un événement majeur de son tournant. Le contraire est aussi possible. Le régime du cheval de Troie se poursuivra, quelle que soit sa forme si seulement à la place du projet en cours, le « nous » congolais conscient et audacieux n’intervienne par ses propres voies.
Rien de bon, ni de sérieux ne se produira , tant que l’Occident , qui est soumis aux élites anglo-saxonnes, n’aura pas rencontré un adversaire sérieux et déclaré comme tel au Congo. Les complaisants font le jeu des créateurs de Kagame et de Joao.
Mufoncol Tshiyoyo
MT & Associates Consulting Group