Par Jean-Pierre Mbelu
Le culte de la personnalité a tellement la peau dure au Congo-Kinshasa que certains compatriotes se permettent d’identifier les provinces de notre cher et grand pays aux individus. Il est compréhensible que « les politiciens » aient leurs fiefs « électoraux ». De là à vouloir en faire les propriétés privées des quelques individus, il y a un pas que le bon sens interdit de franchir.
Malheureusement, pour les Mammonites, ces « fous de l’argent facile », le bon sens n’est pas la chose la mieux partagé. Au nom de « leur pouvoir-os » acquis après des « élections-pièges-à-cons », ils tirent un trait sur l’histoire et s’imaginent que tous les Congolais ne savent pas comment certains « Chevaux de Troie » ont acquis « leur nationalité congolaise » et leurs patelins. Pourtant, les vidéos existent. Et eux-mêmes, ces Mammonites, témoignent.
Guerres-racket et politique du « diviser pour régner »
Bon ! Dans un pays où le courant électrique et les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication font cruellement défaut, ces »politicards » étant les rares à prendre souvent la parole publiquement en profitent pour manipuler et assujettir les masses populaires afin de pouvoir les opposer les unes aux autres. Ils voudraient, à tout jamais, que les compatriotes congolais n’aient d’autres identités que celles les liant à leurs tribus et à leurs ethnies afin de mieux les instrumentaliser dans les guerres-racket et dans la pratique de la politique du « diviser pour régner ».
Les politicards voudraient, à tout jamais, que les compatriotes congolais n’aient d’autres identités que celles les liant à leurs tribus et à leurs ethnies afin de mieux les instrumentaliser dans les guerres-racket et dans la pratique de la politique du « diviser pour régner ».
Pour ces « politicards Mammonites », la citoyenneté congolaise gêne énormément. Elle pourrait faciliter l’union des patriotes souverainistes de toutes les provinces contre leurs ennemis internes ainsi que contre les infiltrés de la guerre perpétuelle de prédation et de basse intensité menée contre le pays de Lumumba.
S’appuyant sur les jeux des coulisses entretenus par « leurs parrains », ils ne jurent que par « le chaos organisateur » d’un ordre congolais qui leur soit à tout jamais favorable et cela au détriment du plus grand nombre. Ils évitent d’aborder les questions liées à la fierté congolaise, à la dignité humaine, à la justice sociale, à la justice redistributive, à l’équité, à l’injustice sociale, à la reddition des comptes, à l’Ethique reconstructive du pays, à la mise en place d’une structure faîtière coordinatrice du pouvoir sur le temps long, à la verticalité de ce pouvoir, au contrôle de la monnaie, de la justice et des forces de sécurité, etc. Tout ce qui importe pour eux, c’est d’être les fanatiques, les thuriféraires et les applaudisseurs des « nègres de service », cette mafia implantée au Congo-Kinshasa depuis plus de trois décennies, au point d’en arriver à en faire un sous-système incontournable.
Le Congo ne sera pas toujours faible
Avec de tels individus croyant que tout leur est permis, il y a péril en la demeure. Ces « politicards » sont très dangereux. Ils veulent, en conscience, transformer le Congo-Kinshasa et ses provinces en des propriétés privées de quelques individus. D’où tire-t-il cette audace effrénée ? De l’abrutissement et de l’appauvrissement de nos masses populaires ? C’est possible. De leur capacité de commettre des crimes et de ne pas en répondre ? C’est aussi possible. Néanmoins, ils devraient savoir, comme le disait le Professeur Ekofo, que le Congo ne sera pas toujours faible.
Les filles et fils du Congo devraient comprendre qu’ils doivent faire de la lutte pour une citoyenneté congolaise une et indivisible l’un de leurs chevaux de bataille pour un Congo-Kinshasa plus beau qu’avant.
Ils ont des preuves que ces masses populaires dont ils veulent se moquer ont déjà montré, à plusieurs reprises, de quoi elles sont capables. S’amuser à instrumentaliser la fibre tribale ou ethnique pour gagner la guerre des masses populaires congolaises contre « les politicards Mammonites » est une entreprise très dangereuse. Il est possible de savoir comment elle commence et non comment elle prendra fin. Elle peut tout balayer sur son passage.
Non. Le Congo-Kinshasa et ses provinces ne sont pas et ne seront jamais la propriétés de quelques individus. Cette bêtise est une démesure. Oui, ce pays appartient à toutes ses filles et à tous ces fils. Celles-ci et ceux-ci devraient comprendre qu’ils doivent faire de la lutte pour une citoyenneté congolaise une et indivisible l’un de leurs chevaux de bataille pour un Congo-Kinshasa plus beau qu’avant. Lutter contre l’identification des provinces congolaises à quelques individus est l’une des voies que devrait emprunter cette bataille.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961