Par Jean-Pierre Mbelu
Le viol des femmes, des filles et des hommes congolais est précédé d’un autre : celui de l’imaginaire. « Le viol de l’imaginaire congolais », produit, entre autres, des paradigmes négatifs et de l’indignité (traite négrière, colonisation, la néocolonisation) ayant réduit les populations congolaises au rang des « non-personnes » et « d’indigents ». Ces paradigmes négatifs et de l’indignité ont fini par inscrire la haine de soi dans les cœurs et les esprits congolais.
Une (in)justice gérée par « les négriers des temps modernes » travaille à la perpétuation de l’un et de l’autre. Une thérapie collective passant par l’opération Justice (historique et vraie), Vérité et Réconciliation peut constituer un début de solution à ces deux formes de viol. L’un est plus décrié que l’autre. Mais l’un ne peut pas être éradiqué sans l’éradication de l’autre, du « viol de l’imaginaire ». Les deux sont toxiques et nocifs pour le devenir collectif au pays de Lumumba.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961