Par Jean-Pierre Mbelu
« L’histoire nous apprend que nous ne savons pas apprendre de l’histoire. » M. Jean
« La CENI » est un mot corrompu. Depuis qu’elle a été mise en place, elle n’a joui d’aucune indépendance. Pourquoi ? Parce qu’au Kongo-Kinshasa, « les élections-pièges-à-cons » s’inscrivent dans un processus vicieux et vicié par la guerre raciste de prédation et de basse intensité imposée au pays par les élites anglo-saxonnes et leurs proxys. Un pays en pleine guerre néocoloniale n’est pas indépendant. Ses institutions ne peuvent pas être indépendantes. Ou plutôt, souveraines. Elles sont vides de contenu. D’un contenu souverainiste. Elles appartiennent à un « Etat-manqué ».
Le Mali, un pays africain en guerre néocoloniale, a organisé les élections et elles n’ont rien produit de bon pour ses filles et fils. Ceux-ci sont descendus dans la rue. Ils ont mis l’agent de la néocolonisation de côté ; changer de partenariat stratégique et les choses sont en train de prendre une autre orientation au pays de Modibo Keita.
Le statu quo
Au Kongo-Kinshasa, c’est le statu quo. A voir le beau monde que mobilise ce faux débat sur « la CENI », il faut avoir perdu toute lucidité et tout esprit de discernement pour ne pas comprendre que ce n’est pas de « la dépolitisation » de ce « machin » qu’il s’agit. Non. Mais de l’ouverture de « la mangeoire néocoloniale » aux copains et aux coquins qui se sentent exclus. Une ouverture se faisant sous le contrôle des « décideurs » et des « agences de sédition » made in USA.
A voir le beau monde que mobilise ce faux débat sur « la CENI », il faut avoir perdu toute lucidité et tout esprit de discernement pour ne pas comprendre que ce n’est pas de « la dépolitisation » de ce « machin » qu’il s’agit. Non. Mais de l’ouverture de « la mangeoire néocoloniale » aux copains et aux coquins qui se sentent exclus.
Une fois cette ouverture faite, les masses populaires assujetties se contenteront d’applaudir et d’attendre le ramassage des miettes tombant des tables des copains et coquins après 2023.
Elles mettront beaucoup de temps à comprendre que « contrôler la CENI » ne suffit pas. Ce sont les copains et les coquins, agents de la néocolonisation du Kongo-Kinshasa, qu’il faut mettre hors d’état de nuire au bonheur collectif à partager.
Rompre avec le processus vicié et vicieux
Corrompus dans leurs têtes et leurs cœurs, à quelques exceptions près, les copains et les coquins ont perdu le sens de l’intérêt général, ont fait un choix résolu pour « l’esclavage volontaire » et les espèces sonnantes et trébuchantes. . « Contrôler la CENI » ne va pas les guérir de cette corruption. Donc, « dépolitiser la CENI » n’est pas un débat de fond. Celui-ci est ailleurs. Il s’agit de la mobilisation et de la conscientisation des collectifs citoyens afin qu’ils s’impliquent sur le court, moyen et long terme dans la rupture avec l’ordre néocolonial.
« Ce n’est pas en faisant la même chose, toujours la même chose et avec les mêmes qu’on arrivera à des résultats différents », disait quelqu’un. 2006, 2011 et 2018 n’ont pas transformé le Kongo-Kinshasa en un pays réellement souverain.
Bien que les grands changement puissent être moléculaires, rompre avec le processus vicié et vicieux dans lequel le pays est engagé depuis la guerre de l’AFDL pourrait passer par la mise de côté – à l’exception des (re)convertis- de ses initiateurs, de leurs clients et de leurs proxys. Cela pourrait rendre le changement de paradigme politique possible. Le Mali est en train de s’engager sur cette voie. La République Centrafricaine aussi. L’Algérie, mêmement.
Plusieurs pays de l’Amérique du Sud ont compris cela. « Ce n’est pas en faisant la même chose, toujours la même chose et avec les mêmes qu’on arrivera à des résultats différents », disait quelqu’un. 2006, 2011 et 2018 n’ont pas transformé le Kongo-Kinshasa en un pays réellement souverain.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961