Par Jean-Pierre Mbelu
Dès que nous tombons dans le piège de l’individualisme méthodologique, nous perdons de vue que la politique relève de la pluralité comme matrice organisationnelle.
Elle est le lieu où les paroles et les actes des compatriotes dialoguant s’accueillent dans ce qu’ils ont en commun et acceptent leurs différences dans un processus patient de gestion de leurs différends. Les passions hédonistes ayant mangé les coeurs et les esprits ont produit la guerre de tous contre tous nuisible à la production d’une intelligence collective et aux luttes souverainistes.
S’engager dans la démarche collective du rejet de l’individualisme méthodologique est une option intelligente pour notre devenir collectif.
Victimes de l’individualisme méthodologique, la recherche d’un bouc émissaire sur fond du rejet du fondement pluriel de la politique devient notre seule et unique consolation. Elle nous ensorcelle et rend notre émancipation souverainiste illusoire.
L’individualisme méthodologique nous pousse à rejeter tous les lieux, où la pluralité est première, tels que la famille, la tribu, le clan, la tribu et l’ethnie. Les reconnaître comme lieux politiques originaires nous aurait conduit aux « amitiés » inter-familiales, inter-tribales, inter-claniques et interethniques pouvant conduire à élever ces lieux originaires de la politique au niveau patriotique, à l’amour commun de la patrie.
Mobutu était sur le point de réussir ce pari amical avec sa nomination des « non-originaires » dans les provinces qui n’étaient pas les leurs. Néanmoins, cela restait une affaire d’une « petite élite » et non celle du fondement philosophique de la politique populaire sur la pluralité. Redécouvrir cette matrice organisationnelle est indispensable au devenir souverain de notre pays. S’engager dans la démarche collective du rejet de l’individualisme méthodologique est une option intelligente pour notre devenir collectif.
Babanya