Par Jean-Pierre Mbelu
Les compatriotes kongolais seraient-ils devenus rebelles aux réflexions et propositions exigeant le débat ? Il semble que, désormais, tout doit être court et vite dit. Nous ne voulons pas de ceci ou de cela. N’allez pas posez la question du pourquoi. On dirait que dorénavant où le cru du commun doit être l’unique règle régulant le débat.
Un exemple. Le professeur Ndaywel, s’inspirant de la Conférence Nationale Souveraine, fait une proposition de la révision constitutionnelle. Il a ramassé tous les noms d’oiseaux. Un autre exemple. Un membre de l’UDPS, Paul Tshilumbu, propose que le mandat présidentiel soit illimité et que cela dépende du choix populaire. J’ai lu des messages remettant en question sa qualité de professeur. Sans plus.
Rien ne se gagne sans lutte, sans débat et sans raisons convaincantes. Rompons avec la logique paresseuse du pour ou contre et débattons.
Un terrorisme s’installe contre la pensée divergente. Discutons. Créons de l’intelligence collective au lieu de tout simplement fustiger des compatriotes qui ne pensent pas comme nous. Des compatriotes ne veulent plus poser des questions kongolaises pour éviter d’être la cible des « extrémistes » du pour ou du contre, sans plus.
Pour ma part, je crois en la culture des « masabankanyi », du « kinzonzi », du « looso ». Un compatriote avance une idée ou fait une proposition, essayons d’en discuter au lieu de nous invectiver, sans plus. Personnellement, je continue à croire que du choc des idées surgit la lumière. Ne devrions-nous pas être fiers que nos compatriotes ayant lutté pour le départ de la Monusco du pays aient réussi à faire entendre leur voie, contre vents et marées ?
Le changement des rapports de force passe aussi par la production de l’intelligence collective. C’est-à-dire par un débat permanent, par des remises en question, par des critiques constructives, par des délibérations et des décisions collectives qui en ressortent. A force de persévérance, « Geno-cost » est aujourd’hui reconnu au pays. C’est un gain. C’est une victoire. Le fruit des luttes persévérantes. Rien ne se gagne sans lutte, sans débat et sans raisons convaincantes. Rompons avec la logique paresseuse du pour ou contre et débattons. Du choc des idées surgit et surgira toujours la lumière.
Babanya
