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Avant qu’ils nous disent : « Laissez aux économistes s’occuper de l’économie… »

Avant qu’ils nous disent : « Laissez aux économistes s’occuper de l’économie… »

Avant qu’ils nous disent : « Laissez aux économistes s’occuper de l’économie… » 1200 675 Ingeta

Par Jean-Pierre Mbelu

En mémoire du Juge Yanyi lâchement empoisonné !

Le cloisonnement des branches du savoir prôné par certains milieux congolais dévoile de plus en plus ses secrets de Polichinelle. Le refrain repris par « certains experts » de certaines branches du savoir selon lequel chacun devrait se limiter au domaine qu’il connaît et/ou a étudié (et s’en contenter) semble être un rejet d’une possible interdisciplinarité. Il peut aussi être une remise en question des  »génies » ayant la capacité d’apprendre, sur le tas, des questions et des problématiques dépassant le cercle restreint de leur domaine du savoir. Il peut encore être un refus de ce que permet « le choc des idées » : la lumière. Et de la prise en compte du débat comme moment d’un apprentissage mutuel. Il peut enfin être une farce produite et entretenue par « les gardiens du temple » de la bêtise, du patrimonialisme et du clientélisme en vue de préserver leurs privilèges et ceux du réseau mafieux transnational de prédation décidé à violer, tuer, appauvrir, assujettir, abâtardir, soumettre et/ou esclavagiser les masses entières des populations congolaises.

Obéir à ce refrain (et le propager) peut signifier une capitulation, un refus de penser collectivement le pays et une renonciation au patriotisme éclairé.

Bien que doutant des surprises que peuvent réserver « la justice congolaise » , « le procès dit des 100 jours » éveille beaucoup de curiosité et permet de comprendre davantage le fonctionnement d’un « Etat-raté-manqué » au cœur de l’Afrique.

Le procès des 100 jours et le fonctionnement du réseau transnational de prédation

Produit d’une guerre perpétuelle de basse intensité visant l’accaparement des terres congolaises et l’appauvrissement anthropologique des populations, elle a réussi, par des proxies et des marionnettes interposés à engager le pays dans un processus affairo-esclavagiste. Ceux-ci ont organisé des « élections-pièges-à-cons » afin de prendre toutes les institutions du pays en otage et l’affaiblir de l’intérieur en vue de sa balkanisation.

Comment ce réseau transnational de prédation procède-t-il pour prendre le pays en otage ? Il favorise et/ou promeut à la tête de toutes les institutions du pays ses fantoches, ses proxies, ses marionnettes ou ses clients. Ceux-ci se démultiplient à tous les niveaux de l’organisation sociétale.

Avec ces « élections-pièges-à-cons », ils ont suscité chez les masses populaires congolaises « le goût de la démocratie ». Des compatriotes ayant accueilli cela comme « une bonne nouvelle » et ayant cru que dorénavant l’espace public pouvait être ouvert et devenir celui du débat et d’échange libre des idées ont vite désenchanté. Plusieurs ont été tué. Certains ont choisi le chemin de l’exil. Certains autres ont été emprisonnés. Et petit à petit, le pays pris en otage par ce réseau maffieux de proxies et de marionnettes s’est transformé en « une prison à ciel ouvert ».

Comment ce réseau transnational de prédation procède-t-il pour prendre le pays en otage ? Il favorise et/ou promeut à la tête de toutes les institutions du pays ses fantoches, ses proxies, ses marionnettes ou ses clients. Ceux-ci se démultiplient à tous les niveaux de l’organisation sociétale.

Cette redistribution des tâches au sein de toutes ces institutions fragilisent celles-ci et les vident de tout contenu sensé. C’est-à-dire d’un contenu porteur d’une éthique de responsabilité collective et de l’intérêt général.

La ruse, le mensonge et la mort

Ces proxies, ces fantoches, ces marionnettes et ces clients ont, souvent, de beaux et grands diplômes. Ils maîtrisent certaines théories politiques, économiques, financières, etc.

Économiquement et financièrement, ces proxies, ces marionnettes et ces clients mammonites amassent de bonnes sommes d’argent. Où les prennent-ils ? Ils fabriquent des marchés n’obéissant à aucune règle édictée par les institutions qu’ils évident. Le financement de ces marchés par leurs clients interposés alimentent leurs comptes en banque au pays, à l’étranger ou tout simplement dans les paradis fiscaux. Ils se servent dans les caisses de l' »Etat-manqué-raté ».

Qu’en font-ils ? Ils les mettent au service de la ruse, du mensonge et de la mort. Ils brandissent leurs diplômes pour couvrir leur prédation et leur capacité de nuisance institutionnelle et se créer des applaudisseurs et des thuriféraires. Ils vident le pays et ses habitants de toute leur substance. Ils fabriquent la peur et terrorisent certains responsables institutionnels « hérétiques », accrochés à « la justice juste », au beau, au vrai et au bien. La mort pèse constamment sur leur tête comme une épée de Damoclès. Ces récalcitrants finissent par être tout simplement trucidés.

Il y a, à travers cette façon de faire, un souhait porté par ce réseau mafieux : s’imposer comme référence indépassable dans un pays de plus de 70 millions d’âmes voué à disparaître au travers de leur mode kleptocratie gangstérisée.

Économiquement et financièrement, ces proxies, ces marionnettes et ces clients mammonites amassent de bonnes sommes d’argent. Où les prennent-ils ? Ils fabriquent des marchés n’obéissant à aucune règle édictée par les institutions qu’ils évident. Le financement de ces marchés par leurs clients interposés alimentent leurs comptes en banque au pays, à l’étranger ou tout simplement dans les paradis fiscaux. Ils se servent dans les caisses de l' »Etat-manqué-raté ». Ils prennent donc l’argent du contribuable congolais qu’ils se redistribuent. Il arrive qu’ils sollicitent des emprunts bilatéraux en feignant de construire des « éléphants blancs » avant d’empocher cet argent une fois arrivé au pays.

Maîtriser le mode opératoire de la « minorité kleptocrate »

Ces proxies, ces fantoches, ces marionnettes et ces clients font du blanchiment de cet argent volé au pays leur sport favori. Ce blanchiment se fait sur place au pays ou à l’étranger. Personne ne doit en parler sous peine d’être tué ou empoisonné. Jean-Jacques Lumumba en a eu pour son compte. Menacé de mort, il est devenu un homme à abattre pour avoir chercher à concilier son boulot et le bonheur collectif partagé.

Comprendre et connaître en conscience le mode opératoire, les tactiques et les stratégies cette « minorité kleptocrate » et le partager autour de soi, c’est déjà un pas important. Apprendre à nommer ses membres (et leurs parrains) et à en parler dans de nouvelles associations, de grands mouvements patriotiques sans un esprit partisan et dans les médias alternatifs sans céder au culte de la personnalité pourrait servir à la production d’un nouveau rapport de force en vue du changement de paradigme.

Il le dit sans ambages sur cette vidéo : Quand Jean Jacques Lumumba désamorce la Kleptocratie au Congo. Au pays de Lumumba, vol et blanchiment d’argent, kleptocratie et gangstérisme, clientélisme et fanatisme, diplômolatrie et bêtise, kleptocratie, menace de balkanisation et d’implosion marchent toujours de pair.

Il est plus que temps de penser à ce qui peut être fait collectivement avant que « les experts de ce réseau » ne nous intiment l’ordre de « laisser aux économistes s’occuper » pendant que leurs travers sont en train d’être mis sur la place publique.

Comment faire pour échapper dorénavant à cette bêtise, pour rompre avec le statu quo ? Il me semble qu’il n’y ait pas à inventer la roue ! Comprendre et connaître en conscience le mode opératoire, les tactiques et les stratégies cette « minorité kleptocrate » et le partager autour de soi, c’est déjà un pas important. Apprendre à nommer ses membres (et leurs parrains) et à en parler dans de nouvelles associations, de grands mouvements patriotiques sans un esprit partisan et dans les médias alternatifs sans céder au culte de la personnalité pourrait servir à la production d’un nouveau rapport de force en vue du changement de paradigme.

L’option pour le patrimonialisme et le désir d’une justice « juste »

« Le procès dit des 100 jours », bien que n’étant que la face visible de l’iceberg, vient de nous révéler que « certains partis politiques congolais » sont comparables aux associations des malfaiteurs. Ils ont marqué leurs limites et dit leur incapacité de servir le bonheur collectif partagé. Ils ont levé l’option pour le patrimonialisme.

Espérons que ce « procès dit des 100 jours » puisse être pour les majorités silencieuses congolaises éveillées et organisées le début d’une nouvelle ère au cours de laquelle le désir d’une « justice juste », de redevabilité et de reddition des comptes dans le chef des gouvernants dignes de ce nom pourrait être la chose la plus partagée.

Ce matin, Madame Kumbi Bénédicte Ndjoko partage un tweet d’une gravité inouïe : « On espère que les Congolais prennent la mesure de ce que veut dire se rendre complice d’un pouvoir de fraudeurs. A la fin, nous payons tous. Combien de personnes sont mortes depuis l’installation de cette bande trop occupée à savoir comment voler, au lieu de s’occuper du pays. ?» Et je lui réponds : « « Prendre la mesure » passe, me semble-t-il, par « des cerveaux à l’endroit ». Mais s’ils sont à « l’envers », majoritairement, j’en doute fort. Espérons, Madame! »

Porter une espérance vivante est une responsabilité pouvant être assumée collectivement par des connaissances lucides et consciencieuses, par « des cerveaux à l’endroit » dans l’action patriotique.

Espérons que ce « procès dit des 100 jours » puisse être pour les majorités silencieuses congolaises éveillées et organisées le début d’une nouvelle ère au cours de laquelle le désir d’une « justice juste », de redevabilité et de reddition des comptes dans le chef des gouvernants dignes de ce nom pourrait être la chose la plus partagée. Oui, le plus dure reste à faire…Il s’agit d’un choix existentiel des « survivants », du « to be or no to be »…

Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961

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