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Au sujet des Institutions Financières Internationales, Mulumba Kabuayi sera-t-il écouté ?

Au sujet des Institutions Financières Internationales, Mulumba Kabuayi sera-t-il écouté ?

Au sujet des Institutions Financières Internationales, Mulumba Kabuayi sera-t-il écouté ? 720 395 Ingeta

Par Jean-Pierre Mbelu

« Nous pouvons vous dire tout ce que nous faisons et nous savons que vous n’en ferez rien. »

En une dizaine de minutes, sur cette vidéo, Mulumba Kabuayi dit l’essentiel sur les relations entre les Institutions Financières Internationales (IFI) et les autres pays du monde. Il finit par citer quelqu’un qui connaît la machine de l’intérieur : Joseph Stiglitz. Je le re-cite : « En tant que professeur, j’ai consacré beaucoup de temps à la recherche et à la réflexion rigoureuse sur les problèmes économiques et sociaux dont je me suis occupé pendant ces sept ans à Washington. Il me paraît important de les aborder sans passion. En laissant de côté l’idéologie, en examinant les faits pour déterminer le meilleur parti à prendre. Durant mon séjour à la Maison-Blanche en qualité de membre, puis président du Council of Economic Advisers, et à la Banque mondiale, j’ai malheureusement constaté – ce n’était évidemment pas une surprise- que les décisions étaient souvent prises sur des bases idéologiques et politiques. D’où de nombreuses initiatives malvenues, bien incapables de résoudre les problèmes mais conformes aux intérêts ou aux convictions des dirigeants. L’intellectuel français Pierre Bourdieu a conseillé aux responsables politiques d’agir davantage en universitaires- d’engager un débat scientifique fondé sur les faits et les chiffres. Hélas, on voit trop souvent le contraire : les universitaires qui font des recommandations se politisent, ils déforment les réalités en fonction des idées chères aux dirigeants politiques. » (J. E. STIGLITZ, La grande désillusion, Paris, Fayard, 2002, p. 18).

En écoutant Mulumba Kabuayi, je me suis souvenu de ces paroles d’un ami travaillant avec « les globalistes ». Un jour, ils lui ont dit ceci: « Nous pouvons vous dire tout ce que nous faisons et nous savons que vous n’en ferez rien. » Il semble qu’il a raison. Il pourrait encore avoir raison quand les conseils prodigués par Freddy ne seront pas suivis par « les petites mains » des « fondés de pouvoir du Capital » au Congo-Kinshasa.

Bien que n’étant pas toujours d’accord avec Freddy Mulumba Kabuayi sur son approche de « la kabilie », j’ai toujours admiré sa grande capacité d’ouvrir le livre. Il lit comme « un fou ». C’est comme si il avait envie de démentir cette blague selon laquelle pour cacher quelque chose aux Africains (et aux Congolais), il faut le mettre dans les livres. Lui achète et dévore les livres. Ses arguments sont souvent sourcés. Le rêve serait que plusieurs filles et fils de notre peuple se mettent à son école : ouvrir et lire le livre avant de le fermer.

Je lui conseille d’aller plus loin que Joseph Stiglitz en lisant John Perkins (s’il ne l’a pas encore lu). Lui, John Perkins, qualifie les IFI de « tueurs à gages ». Il en parle de l’intérieur. Il a écrit : Confessions d’un assassin financier et il en est à sa deuxième édition. Lisant John Perkins, Freddy pourrait comprendre pourquoi il risque de ne pas être suivi par « les petites mains » des « fondés de pouvoir du Capital ». Il y va de leur vie et de leur survie. Elles sont tétanisées par les assassinats de Lumumba et de Laurent-Désiré Kabila. Oui, « les tueurs à gages » ne badinent pas. En lisant les grandes lignes de Confessions d’un assassin financier, on peut savoir comment ils procèdent. En voici un bon résumé.

Il y a aussi ceci : paraître comme « hommes d’Etat » dépend de la servilité des « petites mains du Capital » et de leur attachement aux IFI. Un lien en témoigne. Il est là :Les Confessions d’un assassin financier – John Perkins (2005). Rompre tous ces liens de servitude n’est pas facile. Cela d’autant plus que « les esclaves forgent continuellement leurs propres chaînes », comme dirait Horkheimer. Et ils appellent cela « diplomatie » et « faire de la politique ».

Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961

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