Par Jean-Pierre Mbelu
« Ils nous dominent plus par l’ignorance que par la force » – S. BOLIVAR
L’interview d’Albert Yuma au micro d’Alain Foka a livré un secret de Polichinelle : la guerre entre les mondialistes (globalistes) et les patriotes souverainistes se perpétue au Kongo-Kinshasa.
Plusieurs compatriotes kongolais ont suivi l’interview d’Albert Yuma au micro d’Alain Foka. Ils ne cessent de le commenter. Il me semble bon de participer à ce débat.
Les objectifs de la guerre raciste de prédation et de basse intensité
En effet, le début de cette interview fait allusion à l’erreur fatale commise par le Kongo-Kinshasa. Il s’est laissé confisquer ses mines par les entreprises étrangères après avoir été conseillé par le FMI et la Banque mondiale. Ce qu’elle ne semble pas dire clairement est ceci : la guerre raciste de prédation et de basse intensité menée contre le pays de Lumumba avait cela parmi ses objectifs principaux. Elle a servi de moyen pour arriver à cette confiscation. Les conseils prodigués aux « gouvernants kongolais » font partie des tactiques et des stratégies de confiscation, d’appauvrissement anthropologique et de lutte contre toute résistance politique et populaire.
Le Kongo-Kinshasa s’est laissé confisquer ses mines par les entreprises étrangères après avoir été conseillé par le FMI et la Banque mondiale. Ce que cette interview ne semble pas dire clairement est ceci : la guerre raciste de prédation et de basse intensité menée contre le pays de Lumumba avait cela parmi ses objectifs principaux.
Pour arriver à l’objectif susmentionné, un réseau transnational de prédation est mis en place ainsi que « les assassins financiers » ; cela depuis l’assassinat de Lumumba et au début de la guerre dite « de libération ».
La perpétuation de cette guerre de basse intensité passe par ses trois variantes : la « soft », « la hard » et « la smart ». Beni, Ituri, Minembwe, Goma, etc. sont souvent pris dans les affres de « la hard » pendant que les ONG dites de droits de l’homme mène « la soft » ailleurs. Et de temps en temps, à Mbobero, à Kenge ou à Kananga, « la soft » et « la hard » sont combinées pour donner « la smart ». Les élections-pièges-à-cons peuvent servir de détonateur par les cupides et les avides du « pouvoir-os ».
Savoir tout ceci et entretenir la mémoire collective et la conscience historique par des commémorations autour de cette guerre, cela peut dessiner, petit à petit, une autre voie possible pour le Kongo-Kinshasa. C’est dans ce contexte que le retour réflexif au rapport Mapping est très dérangeant !
La couleur des luttes présentes et à-venir
Personnellement, je reste convaincu que l’ignorance, le travail psychologico-culturel d’assujettissement (et de la manducation des cœurs et des esprits) et l’enfermement dans l’immédiatisme ou le courtermisme jouent pour beaucoup dans la non-compréhension de ce qui se passe au pays de Lumumba. Pourtant, il y a déjà du très bon travail intellectuel fait sur ces questions de la guerre perpétuelle, de ses tactiques, de ses stratégies et de ses objectifs.
Le travail psychologico-culturel d’assujettissement (et de la manducation des cœurs et des esprits) et l’enfermement dans l’immédiatisme ou le courtermisme jouent pour beaucoup dans la non-compréhension de ce qui se passe au pays de Lumumba.
Plusieurs livres expliquent tout ceci et clairement. A titre illustratif, j’en cite deux : « Les confessions d’un assassin financier » de John Perkins (dont les lignes essentielles sont résumées sur ce lien :Les “confessions d’un assassin financier”: quand la mémoire libère.) et « Les réseaux soros à la conquête de l’Afrique. Les réseaux d’influence à la conquête du monde » de Stéphanie Erbs, Vincent Barbe et Olivier Laurent.
Lire peut être libérateur de la mémoire collective critique et de la créativité au sein des mouvements populaires souverainistes et patriotes. Les bonnes lectures partagées peuvent constituer un instrument de résistance contre « la politique du diviser pour régner » destructrice des identités et des autres »murs porteurs » que sont la souveraineté, la sécurité et l’autorité.
L’interview d’Albert Yuma au micro d’Alain Foka a livré un secret de Polichinelle : la guerre entre les mondialistes (globalistes) et les patriotes souverainistes se perpétue au Kongo-Kinshasa. Les mots, les expressions et les orientations économiques utilisés peuvent être trompeurs au sujet de cette guerre. Les minorités éveillées et organisées devraient bien réécouter cette interview et l’archiver. Elle dit la couleur des luttes présentes et à-venir.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961