Par Jean-Pierre Mbelu
« Botama congolais oyoka elengi »
Il y a des jours où être congolais est une fierté. Hier, samedi 24 octobre 2020, au cours d’un Webinaire organisé par un comité de soutien au Dr Mukwege, géré à partir du Japon par notre compatriote Jean-Claude Maswana en complicité avec Madame « Ngalula » Bénédicte Kumbi (à partir de Genève), j’ai eu la chance de me rendre compte de la capacité qu’ont certains de mes compatriotes à analyser en profondeur les effets psycho-traumatiques et juridiques de la guerre raciste de prédation et de basse intensité dont le Rapport Mapping rend insuffisamment compte.
Franchement, mes compatriotes participant à ce Webinaire m’ont épaté. La gestion technique faite par Jean-Claude Maswana était sans faute. La gestion des exposés par Madame « Ngalula » était d’une très grande qualité. Le contenu de ces exposés était d’une profondeur inimaginable. Bénéficiant à la maison de l’aide technique de l’un des miens, je l’ai entendu dire : « Oh ! Le niveau est au top. » Le Dr Achille Bapolisi, le Dr Kwakya et Emmanuella Zandi m’ont aidé à comprendre ce dont les Congolais sont capables quand ils peuvent « libérer la parole » et après avoir acquis le savoir et les connaissances nécessaires pouvant leur permettre d’analyser les faits. Oui, les faits et rien que les faits. Ces quelques compatriotes et les deux qui nous ont gérés m’ont permis de comprendre davantage pourquoi cette guerre raciste de prédation et de basse intensité a dans sa ligne de mire « les instruits ».
Nous avons utilisé le Rapport Mapping comme « un révélateur », comme « un prétexte » pouvant nous aider à comprendre le processus de néantisation en cours en Afrique et dans les Grands Lacs Africains depuis 1885 jusqu’à ce jour sur fond de racisme, de militarisme et de matérialisme.
Ces compatriotes ont confirmé mes vieilles analyses appelant à une thérapie collective. Ils ont prouvé, à partir des analyses intelligentes des faits, que le Congo-Kinshasa est composé de plusieurs citoyens et citoyennes malades. Ensemble, nous avons utilisé le Rapport Mapping comme « un révélateur », comme « un prétexte » pouvant nous aider à comprendre le processus de néantisation en cours en Afrique et dans les Grands Lacs Africains depuis 1885 jusqu’à ce jour sur fond de racisme, de militarisme et de matérialisme. Le dépit d’Emmanuella Zandi au sujet de la façon dont « la justice » est rendue au Congo-Kinshasa m’a personnellement fait comprendre que mettre en place une Justice Transitionnelle au pays de Lumumba est une entreprise risquée. Et que rendre une véritable justice aux Congolais exige un préalable : une thérapie à l’endroit des « gouvernants » souffrant profondément des traumatismes liés à ladite guerre.
Après de Webinaire, quand j’entends parler de « la consultation des forces politiques et sociales représentatives », j’ai envie de dire : « Avant cela, allez chez les Docteurs Achille Bapolisi et Kwakya » afin que vous soyez soignés. Vous êtes des malades. Sans ces soins préalables, vous ne saurez pas remettre le pays de Lumumba sur les rails. » Qui peut écouter un tel appel ? Une minorité éveillée et avertie. Les fanatiques, les tambourinaires et les applaudisseurs des « gouvernants malades » sont aussi malades – comme plusieurs d’entre nous – et ils les poussent à enfoncer le pays dans une destruction en profondeur. Oh ! Le pays de Lumumba n’est pas sortie de l’auberge ! Une thérapie mentale est indispensable !
Merci à Jean-Claude Maswana, à Madame « Ngalula » et au « mien » pour leur professionnalisme. Ils ont fait fort : le Congo profond (et kinois) a suivi ce Webinaire. Oh ! Il fallait le faire ! Merci à ces compatriotes qui, pendant moins de deux heures, m’ont appris plein des choses. Je leur suis très reconnaissant. Le discours vrai d’Emmanuella Zandi m’a convaincu qu’il y a encore des compatriotes prêts à mourir pour le beau, le vrai, le juste et le bon. Il n’y a aucune raison de désespérer du pays de Lumumba. Aucune.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961