Par Jean-Pierre Mbelu
Il est possible de comprendre une image circulant sur Internet et les réseaux sociaux en relisant Noam Chomsky dans « Requiem pour le rêve américain ». L’enchaînement du « noir » n’est pas un fait anodin. Il peut être lu comme un rejet pur et simple de « l’altérité » sur fond duquel fonctionne depuis très longtemps l’Etat profond US et dont les conséquences sont horribles. Mais aussi comme un effet actuel de « deux péchés originels ». « Les guerres secrètes en Afrique » n’en sont pas moins un autre.
Ce texte de Noam Chomsky mérite d’être relu et approfondi :
« Aux premiers jours des Etats-Unis, on entrevoyait un avenir sans fin de richesse, de liberté, d’épanouissement et de pouvoir croissants – tant qu’on ne faisait pas trop attention aux victimes. Les Etats-Unis étaient une sociétés de colons-la forme la plus brutale d’impérialisme. Il fallait ignorer le fait qu’on s’assurer une vie plus riche et plus libre en décimant la population indigène, premier grand « péché originel » de la société américaine ; et en réduisant massivement en esclavage un autre segment de la population, second grand péché (nous vivons encore avec les effets des deux) ; puis ignorer la main-d’oeuvre cruellement exploitée, les conquêtes à l’étranger, etc. » (N. CHOMSKY, Requiem pour le rêve américain, Paris, Climats, 2017, p.21)
« Les effets de ces deux péchés » marquent les relations bilatérales et multilatérales. L’Etat profond US n’en est pas encore guéri.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961