Par Jean-Pierre Mbelu
La balkanisation et l’implosion du Congo-Kinshasa sont l’un des objectifs poursuivis par les initiateurs de cette guerre de basse intensité et leurs proxys. A cette étape de notre collective lutte d’émancipation politique, l’amnésie collective est un danger à conjurer.
A force de faire face à l’adversité au cours d’une guerre perpétuelle de prédation, raciste et de basse intensité, plusieurs compatriotes congolais ont développé une grande capacité de résistance. Elle s’exprime de mille et une manières. Les unes plus ordonnées que les autres. Les unes portant plus de signes prêtant flanc aux appels séparatistes que les autres. Le temps de pourrissement que connaît le Congo-Kinshasa depuis bientôt plus de décennies exige de ses filles et fils beaucoup d’intelligence et de sagesse pour qu’ils évitent de céder aux démons de la balkanisation et l’implosion du pays.
Il est urgent de rappeler que la balkanisation et l’implosion du Congo-Kinshasa sont l’un des objectifs poursuivis par les initiateurs de cette guerre de basse intensité et leurs proxys. A cette étape de notre collective lutte d’émancipation politique, l’amnésie collective est un danger à conjurer.
Les initiateurs de la guerre raciste de basse intensité contre le Congo-Kinshasa et leurs proxys recourent de manière permanente à »la politique du diviser pour régner ». Certaines nominations aux »postes de responsabilité » qu’ils facilitent sont des pièges porteurs des germes de divisions.
Elle pourrait conduire les différents groupes de résistants à se recroqueviller sur un petit espace congolais à protéger contre cette »guerre par morceau » au point de tuer l’esprit patriotique et nationaliste hérité de la deuxième République de douloureuse mémoire.Il est aussi urgent de rappeler que le pays est confronté à une guerre d’usure. Elle est faite sur le temps long. Elle est éprouvante. Elle pourrait conduire certains d’entre nous à baisser la garde et à dire : »Toteka eloko wana ; Bakongo, Bangala, Baswahili, Baluba, Bayaka, Bampende, etc. ; moto na moto, ethnie na ethnie azua part na ye. » Tel est l’un des dangers qui nous guettent.
Les initiateurs de la guerre raciste de basse intensité contre le Congo-Kinshasa et leurs proxys recourent de manière permanente à »la politique du diviser pour régner ». Certaines nominations aux »postes de responsabilité » qu’ils facilitent sont des pièges porteurs des germes de divisions.
Avoir un »Premier ministre » Muluba pendant que les »Bakongo » sont en train d’être assassinés par »la police politique » du »Cheval de Troie » de Paul Kagame peut créer un précédent fâcheux entre les Baluba et les Bakongo au service du principe de »diviser pour régner ». L’histoire du Congo-Kinshasa est riche en instructions sur cette question. L’appât des postes ministériels (vidés de leur sens) et d’enrichissement sans cause ne devrait pas éviter aux plus avides d’entre nous de reconsidérer leur acte de foi à l’endroit du faux processus politique ayant lieu dans notre pays depuis plus de deux décennies. Le diable est tapi à la port de la »maison Congo-Kinshasa ».
L’enjeu congolais est à la fois complexe et dangereux. Ses manipulateurs sont, à tout moment, capables de retourner les Congolais les uns contre les autres afin qu’ils s’épuisent mutuellement et ne soient pas capables de résister à l’imposition d’un oiseau rare formaté pour poursuivre la guerre d’usure sous les apparences du »démocrate ». Rappelons-nous ces paroles de Frantz Fanon :
« Notre tort à nous, Africains, est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas. Notre tort est d’avoir cru que l’ennemi a perdu de sa combattivité et de sa nocivité. Lumumba gêne, Lumumba disparaît. L’hésitation dans le meurtre n’a jamais caractérisé l’impérialisme. »
Pour échapper à cette amnésie, nous avons besoin d’un grand mouvement citoyen capable de coordonner les luttes congolaises par-delà les couleurs ethniques qu’elles peuvent revêtir tout en apprenant »l’impuissance de la puissance ». Les efforts déployés par La Nouvelle Conscience Congolaise sur ce plan sont louables. Elle peut avoir des »sœurs » pouvant l’aider dans ce travail de coordination des luttes congolaises et d’éviter aux Congolais(es) la bêtise d’être eux-mêmes -elles-mêmes – les exécutants du plan de balkanisation et d’implosion de leur propre pays à la grande satisfaction des initiateurs de »la guerre par morceau » qui lui est imposé.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba