Par Mufoncol Tshiyoyo
Personne ne la voit presque arriver. Et pourtant, elle est déjà là, à nos portes et devant nous.
Personne ne la voit presque arriver. Et pourtant, elle est déjà là, à nos portes et devant nous. Il y en a qui disent que nous sommes déjà en guerre. En effet, nous le serons toujours. Ce sera la même guerre, une guerre d’origine raciale, mais à connotation ethnique sur le terrain au Congo où elle se déroule. Et comme d’habitudes, le « on » dira que des nègres se battent, que ces gens vont toujours s’entretuer. Il semble même que se massacrer serait inscrit dans leur ADN.
Voilà, et tout d’un coup, les médias occidentaux se montrent généreux. Ils donnent l’air de vouloir s’intéresser à tout ce qui se passe actuellement au Congo alors qu’ils n’ont jamais parlé de plus de 6 000 000 de morts congolais tués par des États-mercenaires voisins. Non, au génocide congolais qui ne portait pas la marque nationale. Ils ne pouvaient donc en dire un mot. Et aujourd’hui, des tueries sont projetées sur leurs écrans, celles de Kananga, de Kimpese, de Kinshasa, de Beni. Elles démontrent la responsabilité du nègre congolais qui tue son semblable.
Le nègre congolais n’est même pas en guerre contre le Rwanda, contre l’Ouganda, mais c’est entre eux. Le sujet devient utile et commerciale. Pendant ce temps, le Rwanda et l’Ouganda, des alliés du puissant se lavent les mains. Les requins, dit-on, ne vont que là où coule le sang chaud même quand rien ne prouve, et ce jusque-là, que ce sont eux qui tirent les ficelles.
Je vois une manipulation, une main subtile derrière. Elle agit en soufflant comme une souris qui bouffe les pieds. Sans être attrapée. « Une intelligentsia dominante, que ce soit en Europe, en Asie ou en Afrique, traite les masses comme une matière première qu’on peut soumettre à expérimentation, manipuler et gaspiller à volonté », écrit Eric Hoffer, The Temper of Our Time, 1967, cité par Slobodan dans Le cœur du système.
Congolais, vous êtes manipulés. Et demain, le temps de reveil risque d’être trop tard.
Mufoncol Tshiyoyo