Par Jean-Pierre Mbelu
Contrairement à l’une des thèses les plus soutenues, ce n’est pas d’abord et avant tout les matières premières qui attirent les commanditaires de »la guerre raciste de prédation et de basse intensité » menée contre le Congo-Kinshasa et toute la région des Grands Lacs, c’est »la dégradation de sa matière grise ». Ils ont peur que ce vœu de Lumumba se réalise : « Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre du rayonnement de l’Afrique tout entière. » Ceci fait très peur. Sa réalisation pourrait porter un coup dur au »complexe de supériorité » et à »la condescendance » qu’il engendre.
Depuis la guerre de l’AFDL, dénommée faussement »guerre de libération », les assassinats, les massacres et les tueries des Congolais(es) se suivent et se ressemblent. Les rapports documentés sur »ces violations des droits de l’homme » existent. Curieusement, les membres influents du réseau d’élite de prédation orchestrant ce »génocide congolais » sont connus et impunis. Tout porte à croire qu’il existe, au niveau de »la communauté dite internationale », un permis de tuer les Congolais(es).
La guerre raciste de prédation et de basse intensité perdure
En effet, »la guerre raciste de prédation et de basse intensité » livrée contre les Congolais(es) par les anglo-saxons à travers »leurs proxys » (Kagame, Kaguta Museveni et alias »Joseph Kabila ») perdure.
Elle a à la fois engendré, dans les cœurs et les esprits de plusieurs Congolais(es) la haine de soi, l’ensauvagement, l’amnésie, la larbinisme, etc. Si le temps long sur lequel se mène cette guerre rend son mode opératoire difficile à circonscrire, il met de plus en plus, sur le devant de la scène, les victimes de cet ensauvagement, de l’abrutissement néocolonial, détruisant, dans les cœurs et les esprits dégradés, toute boussole éthique. Des compatriotes congolais et africains ensauvagés tuent des Congolais(es) en leur disant : »Nudi nudifwisha tshianana » (Vous vous faites tuer sans cause) (La vidéo insérée dans cet article est très édifiant à ce sujet.
Si le temps long sur lequel se mène cette guerre rend son mode opératoire difficile à circonscrire, il met de plus en plus, sur le devant de la scène, les victimes de cet ensauvagement, de l’abrutissement néocolonial, détruisant, dans les cœurs et les esprits dégradés, toute boussole éthique.
D’où tient-il cet ordre de tuer ? De ses supérieurs hiérarchiques. Le plus haut placé dans cette »hiérarchie », c’est alias »Joseph Kabila ». Et ce monsieur est membre du réseau d’élite de prédation transnational opérant au Congo-Kinshasa depuis »la guerre de l’AFDL ». Il participe à une guerre de dépossession des Congolais(es) de leurs terres et de leur pays : mais aussi de l’extermination de sa »matière grise ». Quand les jeunes adeptes de Kamwina Nsapu sont mobilisés par leur chef coutumier, c’est pour mettre, tant soit peu, fin à l’expansion de cette guerre. (Nous pouvons décrier certaines de leurs stratégies et méthodes, sans perdre de vue »la cause » pour laquelle ils luttent.)
Quand »ce kasaïen ensauvagé » et possédant une arme de guerre tue un autre kasaïen en prétendant que ce dernier meurt sans cause, il est à côté de la plaque. Il navigue en marge de l’histoire réécrite par des Congolais(es) en reproduisant »la narration de l’histoire officielle ».
Le permis de tuer les Congolais(es)
Celle-ci nous montre les africains et congolais tuant les autres africains et congolais au point de conduire certains d’entre eux à se poser les question du genre : « Plus de six décennies après les indépendances, faut-il continuer à accuser toujours les Occidentaux comme étant seuls à la base de nos malheurs. Où sont-ils ? Ce sont là les kasaïens qui tuent d’autres kasaïens. »
Où sont passés les anglo-saxons après avoir initié leur guerre contre les Africains et les Congolais de la région des Grands Lacs Africains ? Où sont passés les Blair et les Clinton ? Qui entretient le lobbying de Paul Kagame et de Kaguta Museveni dans les pays anglo-saxons ? Pourquoi Kikaya Bin Karubi fait-il du lobbying au nom de Kabila aux USA ? Pourquoi ces anglo-saxons ont-il fait du Congo-Kinshasa l’un des pays les plus écoutés par leurs services secrets, comme en témoigne cet article ?
Apparemment, ce raisonnement est judicieux. Notre part de responsabilité dans ce qui nous arrive est grande. Le recours au bouc émissaire ne suffit pas. N’empêche que nous puissions poser des questions du genre : « Où sont passés les anglo-saxons après avoir initié leur guerre contre les Africains et les Congolais de la région des Grands Lacs Africains ? Où sont passés les Blair et les Clinton ? Qui entretient le lobbying de Paul Kagame et de Kaguta Museveni dans les pays anglo-saxons ? Pourquoi Kikaya Bin Karubi fait-il du lobbying au nom de Kabila aux USA ? Pourquoi ces anglo-saxons ont-il fait du Congo-Kinshasa l’un des pays les plus écoutés par leurs services secrets, comme en témoigne cet article ?
« Tshikuipata, nka tshiye, tshidi tshiasa musumba dishiyi » répondrait un adage de ma langue vernaculaire. (Ce qui te pourchasse n’est pas parti, ça se trouve démultiplié sur l’autre bord (de la rivière). Oui, »la guerre raciste de prédation et de basse intensité » menée contre le Congo-Kinshasa a encore ses commanditaires sur »l’autre bord » des frontières du Congo-Kinshasa et même au cœur du pays. Ce sont eux qui semblent avoir délivré »le permis de tuer les Congolais(es) ». Pourquoi ? Ils ont peur des »Lumumba démultipliés ». Ils ont tué Lumumba en croyant avoir tué son esprit. Cet esprit a échappé à l’acide sulfurique où sa chair fut plongé et il vit dans plusieurs Congolais(es).
Ils ont peur de Kimpa Vita, de Kimbangu, de Kasa Vubu et de leur héritage redécouvert par leur progéniture.
Contrairement à l’une des thèses les plus soutenues, ce n’est pas d’abord et avant tout les matières premières qui attirent les commanditaires de »la guerre raciste de prédation et de basse intensité » menée contre le Congo-Kinshasa et toute la région des Grands Lacs, c’est »la dégradation de sa matière grise ». Ils ont peur que ce vœu de Lumumba se réalise : « Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre du rayonnement de l’Afrique tout entière. » Ceci fait très peur. Sa réalisation pourrait porter un coup dur au »complexe de supériorité » et à »la condescendance » qu’il engendre.
Cette guerre n’est pas une nouveauté dans le chef des anglo-saxons. Celle menée contre l’esprit slave et chinois perdure jusqu’à ce jour. La diabolisation perpétuelle de Poutine y participe.
Pour la promotion de la vie et du Bomoto
Et au Congo-Kinshasa, la disqualification du travail de l’intelligence et l’esclave volontaire dans lequel plusieurs »élites intellectuelles formées à l’école occidentale » sont tombées indiquent que la guerre contre »la matière grise » avance lentement ; mais sûrement.
L’urgence est à la refondation de l’école dans »le maquis », autour du »feu » (Tshiota) pour préserver et entretenir »la matière grise ». Celle-ci aidera les Congolais(es) à s’inventer et à imaginer les voies de leur émancipation politique quoi qu’il arrive.
De l’école refondée renaîtra un pouvoir politique refondé sur la sagesse, la justice, la vérité, l’amour et la coopération. Un pouvoir politique capable d’affronter la mort avec courage pour la promotion de la vie et du »Bomoto ».
Dieu merci ! Certains de nos anciens ont compris cela et sont au travail ! Plusieurs parmi eux sentent, plusieurs années après la publication de la thèse de Bimwenyi que »le bosquet du sens » est attaqué par les flammes d’un grand feu dévastateur. Il n’a pas encore, en tout et pour tout, flambé.
De l’école refondée renaîtra un pouvoir politique refondé sur la sagesse, la justice, la vérité, l’amour et la coopération. Un pouvoir politique capable d’affronter la mort avec courage pour la promotion de la vie et du »Bomoto ». Sur le temps long. Une école où la narration de l’histoire privilégie les médias et les livres alternatifs pour échapper »au contrôle de la pensée » et à son évidement.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba