Par Jean-Pierre Mbelu
Pour éviter de s’empoigner, disait quelqu’un, il faut commencer par donner leur sens aux mots. Que signifie, simplement, la politique ? C’est l’art de gouverner la cité par la parole partagée et des actions collectives et volontaristes pour le bien collectif ; pour le bien-vivre ensemble. A entendre les débats orchestrés par certains « politiciens » kongolais, il y a lieu de se poser la question de savoir s’ils ont, réellement, réellement une idée plus ou moins claire de ce que signifie le mot politique.
C’est vrai. Depuis la guerre de l’AFDL, je suis d’avis que le pays s’est embourbé dans un processus vicié et vicieux apolitique, mafieux et mortifère entretenu par un réseau transnational raciste de prédation. Je considère les élections organisées au cours de ce processus de néocolonisation comme étant des « pièges-à-cons » destinés à le consolider en créant des fractions kongolaises opposées les unes aux autres et obéissant à la politique du « diviser pour régner ». Consciemment ou inconsciemment. Ou par ignorance. Ou par volonté d’ignorer et refus d’apprendre ce qui se trame au cours de notre histoire immédiate.
Ils ne font pas la politique. Ils gèrent leurs ligablos au profit du mieux offrant. Qu’est-ce que l’histoire nous a-t-elle fait ? 2006, 2011, 2018 : « des élections-pièges-à-cons » pilotées par « la société civile ». Pour quels résultats ? L’amnésie aidant, cela est vite oubliée.
De plus en plus, des compatriotes « politiciens » semblent apporter de l’eau à mon moulin. Comment peuvent-ils vouloir travailler avec des institutions « dépolitisées » s’ils faisaient de « la bonne politique » telle que je viens d’en donner une définition sommaire ? Ils semblent corroborer mon approche de leur « politique » comme étant « le Tshididi », c’est-à-dire le recours à la ruse pour des coups tordus et mensongers donnés aux masses populaires appauvries et assujetties dans leur dos pour « la belle vie » des « Kulunas en costume et cravate » décidés à demeurer à tout jamais des « nègres de service ».
« Tshididistes », ils ont raison de vouloir aller aux « élections-pièges-à-cons » de 2023 en étant portées par des « institutions dépolitisées » financées en sous-main par les forces dominantes d’argent pouvant plébisciter à l’avance leurs candidats et leur offrir le soutien des médias mainstream afin qu’une fois aux affaires, ils leur soient toujours soumis et que le Kongo-Kinshasa demeure à tout jamais une « néocolonie ». Bualu bua dikema ! Kokamwa !
Malheureusement, ces « Tshididistes » profitent du décérébrage des masses populaires kongolaises pour pouvoir continuer à se présenter comme des politiciens dignes de ce nom, devenus une « denrée rare ». Kokamwa ! Cherchons l’erreur ! Ils ne font pas la politique. Ils gèrent leurs ligablos au profit du mieux offrant. Qu’est-ce que l’histoire nous a-t-elle fait ?
2006, 2011, 2018 : « des élections-pièges-à-cons » pilotées par « la société civile ». Pour quels résultats ? L’amnésie aidant, cela est vite oublié. Ces « Tshididistes » en redemandent ! Mawa ! Comme si un pays peut facilement s’émanciper de la domination du fait économique transnational en recourant au « soft power » que celui-ci maîtrise et utilise. Mawa !
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961