Source : Congoindependant.com. Par Jean-Pierre Mbelu.
Marcher ensemble en mettant en récit la misère anthropologique dont souffre notre peuple, en indiquer les causes lointaines, proches et immédiates, en identifier les auteurs agissant en réseau transnational, tout cela semble agacer «les maîtres du monde ». Habitués à opérer dans l’ombre, ils sont très mal à l’aise quand leurs stratégies sont dévoilées au grand jour et leurs marionnettes rejetées par la majorité de nos populations. La mascarade électorale de novembre 2011 et ses conséquences ont mis à nu le fonctionnement de tout un système fondé sur le mensonge, la violence et le non-droit. Les exigences de la vérité, de la justice et de la paix dans l’unité mettent mal à l’aise « les oligarchies d’argent » exploitant l’amoralité de la politique au cœur de l’Afrique. Le relais passé à nos enfants à Paris et dans les autres rues occidentales est venu mettre le feu aux poudres.
Samedi dernier (21 janvier 2012), nos enfants ont marché à Paris. De plus en plus, partout en Occident, ils s’habituent à rejoindre les patriotes-adultes-debout pour marcher et protester contre l’injustice faite à leur pays. Cet acte apparemment anodin est symboliquement plein de signification : il s’agit de la politisation de nos enfants. C’est-à-dire de leur implication dans la lutte citoyenne pour l’édification d’un autre Congo, débarrassé de tous les vampires assoiffés de sucer le sang de ses filles et fils. Les patriotes-adultes-debout dispensent un cours de civisme à nos enfants dans la rue. Ils leur apprennent à se lever pour défendre leur terre-mère, mains nues, en lançant des cris d’indignation et des chants orientant la politique populaire. A l’endroit de nos enfants, ces compatriotes jouent le rôle des relayeurs de la résistance et de la lutte pour des causes justes. Ils passent le relais aux enfants et aux jeunes. Ce faisant, ils inscrivent la lutte dans la durée. En effet, une lutte d’autodétermination et d’émancipation de forces impérialistes et néocolonialistes se gagne sur le temps. Surtout, si elle est assumée par les jeunes générations. Ici, les patriotes-adultes-debout Congolais sont en train de marquer le monde à partir de la rue. La tâche est tellement immense et ardue que plusieurs d’entre eux sont loin de s’imaginer la grandeur de ce qu’ils sont en train de créer collectivement.
Sortir la politique de son enfermement partisan en choisissant la rue comme lieu de son expression et de son apprentissage est un exploit historique. L’enfermement partisan de la politique, qu’on le veuille ou pas, profite aux adeptes de la politique du « diviser pour régner ». Ils sont les spécialistes des « mots séparateurs ». L’enfermement partisan de la politique conduit, à tort ou à raison, à identifier les membres d’un parti politique à partir de l’appartenance tribale ou ethnique de son président ou de ses membres les plus influents.
Dans les rues occidentales, les Congolais et les Congolaises ont dépassé cette division partisane. Unis comme un seul homme, tous, indifféremment, plaident la cause de leur terre-mère. Ils parlent des femmes violées, du génocide Congolais, des tricheurs à la mascarade électorale de novembre 2011, du changement dans leur pays, etc. Tous, d’une seule voix, parlent du Congo qui doit devenir un espace de paix, de justice et de vérité.
Les artisans de l’idéologie du « diviser pour régner » ont du mal à appliquer leur politique face à la rue congolaise unie. Pour les uns, elle est occupée par des partisans de Tshisekedi. Pour les autres, elle est menée par les anti-kabilistes. Pour d’autres encore, elle est aux ordres des « sans-papiers » Congolais, etc. Ils ont de la peine à se faire à l’idée que les Congolais(es) occupant les rues occidentales se veulent tout simplement des Congolais(es) luttant, mains nues, pour leur terre-mère. Cette difficile réduction partisane des Congolais(es) énerve ses idéologues. Elle les met très mal à l’aise. Ils se rendent compte que ceux et celles qui étaient qualifiés hier des BMW peuvent avoir d’autres options vitales et y tenir ensemble. Et pendant longtemps.
Les idéologues du « diviser pour régner » sont dans tous leurs états quand ils se réalisent, tout à coup, que les Congolais(es) réussissent, de plus en plus, à identifier les acteurs majeurs et les acteurs mineurs de leur misère anthropologique et qu’ils sont disposés, dans leur immense majorité, à se battre contre les uns et les autres jusqu’au martyre. Voilà ce qui les effraie : cette politisation de tout un peuple dans un monde où la lobotomisation médiatique a conduit à la prise en otage des citoyens par des oligarchies d’argent cupides et égoïstes.
La politisation du peuple Congolais est un phénomène général. Les images de nos enfants calculant eux-mêmes les votes des candidats de leur choix ou regardant par les claustras des bureaux de vote pour éviter la fraude et la tricherie ou encore de ceux qui ont risqué leur vie en allant accueillir leur leader à N’Djili le 26 novembre 2012 parlent d’elles-mêmes.
La politisation de nos masses populaires, celle de nos jeunes et de nos enfants semble constituer un affront pour « les maîtres du monde ». Cela dans la mesure où elle a permis de mettre en récit notre commune misère anthropologique et de nous la raconter en en indiquant les causes profondes proches, lointaines et immédiates. Mais aussi en esquissant des solutions dépendant d’abord de nous-mêmes et en posant des questions qui nous rassemblent.
Il serait important de penser à certaines structures faîtières pour la sauvegarde de la vigilance citoyenne et de l’unité politique de notre peuple. Multiplier « les partis pour l’unité et/ou l’union » ne serait pas d’une grande aide. Une structure faîtière coordonnant tous les mouvements, toutes les associations et tous les partis (ou leurs représentants) militant pour l’unité non-négociable de notre pays serait indispensable à l’heure qu’il est. Nous avons besoin des Gardiens de l’unité Congolaise dont nous avons témoigné tout au long de notre lutte d’autodétermination. (Les Patriotes-Résistants de Paris, de Bruxelles, de Londres, de Washington, de Berlin, de Kinshasa, de Beni-Lubero, etc. pourrait par exemple se servir du site www.ingeta.com pour s’adonner à ce travail de structuration du gardiennage de l’unité.)
Avancer lentement mais sûrement dans notre lutte nous exige de capitaliser nos acquis et au besoin de les institutionnaliser pour leur permettre de durer contre l’usure du temps. Les minorités organisées et agissantes devraient s’occuper de ce côté institutionnel des acquis de notre lutte commune.
J.-P. Mbelu
© Congoindépendant 2003-2012
très bon texte qui m’a fait vibré, il est vrai que l’image négative des congolais est entrain de changer en bien et c’est tant mieux, car contrairement à ce qu’on veut nous faire croire,le peuple congolais est un peuple courageux, qui résiste et combat.
Chaque jour est un combat pour la majorité des congolais, combat pour la vie, combat pour la dignité, combat pour que les choses changent, pour que les choses bougent! C’est avec une grande admiration que les congolais du pays suivent les marches non violentes qui s’organisent dans tous les continents par les patriotes. Félicitations, car ce que la population ne peut faire au pays, vous avez pris le relais et vous le faites à l’extérieur et c’est cela qui déconcerte nos ennemis!Au pays,il y a eu trop de morts et le sang a tellement coulé mais à l’extérieur, je vous en prie continuez la lutte et le peuple congolais est à vos côtés,ne l’oubliez jamais.INGETA!
Ingeta léonie!la lutte continue!la lutte,rien que la lutte jusqu’à la liberation totale du congo zaire.Ils se sont trompé d’analyse.Baloba omoni ndoki belela noki mongongo ekufa.Basalaki ba calculs ya mabe,lelo baza obligé ya ko revoir copie na bango pcq plus rien ne sera comme avant!Congolais congolaise telema pona ko prouver le contraire na baloki ya mboka kongo.La lutte!chèrs compatriotes,nous allons le mettre à genoux ces enculés qui se croient maitre du monde,nous les déscendants de simon kimbangu,lumumba et autres disons NON à l’occupation,NON à la domination et à l’injustice.Le complot à été demasquer!Mes frères occidentaux,si vous n’avez pas encore compris le message,vous allez droit vers votre misère.INGETA