Par Jean-Pierre Mbelu
Les constitutionnalistes congolais devraient lire tout le texte. Vivement une Constituante Congolaise !
La Constitution Congolaise taillée sur mesure accorde de « pleins pouvoirs » à un individu au service de « ses maîtres ». Il n’est redevable devant aucune « institution » avant l’expiration de « son mandat » frauduleux. Il s’enrichit illicitement et ne rend compte à personne. Comme il n’est redevable à personne, il phagocyte toutes les institutions. Il se sert de ses clients pour les infiltrer et les incapaciter.
La constitution et ses intouchables
Il s’empare des terres et créé des sociétés parallèles en impuissantant les étatiques préexistantes. Il profite des mécanismes de brassage et de mixage pour infiltrer l’armée et les services secrets, la justice et ses différentes cours. Il tue, pille, détruit tout le pays avec la bénédiction de ses « parrains », ses clients et ses alliés. Les « pleins pouvoirs » et le soutien des lobbies dont il jouit lui permet de devenir « intouchable ». Il crée des « intouchables » parmi ses clients et ses alliés. Tout cela avec la bénédiction de « la Constitution Congolaise » dont certains journalistes et » Constitutionnalistes » lisent certains articles et pas les autres.
Ils le font en demandant à ceux qui ne sont pas comme eux de ne pas lire à leur manière « cette feuille de chou » taillée sur mesure pour la recolonisation du Congo de Lumumba. Ils font comme si les textes écrits ne devraient en aucun cas être soumis à « une lecture seconde ». Questionner l’intention des « constitutionnalistes » ayant rédigé cette « feuille de chou » est possible.
Un individu au service de ses maîtres crée des « intouchables » parmi ses clients et ses alliés. Tout cela avec la bénédiction de « la Constitution Congolaise » dont certains journalistes et » Constitutionnalistes » lisent certains articles et pas les autres.
Tout comme poser les questions du genre : « Quand et pourquoi cette « Constitution » a-t-elle été écrite ? A quels objectifs répondait-elle ? Pourquoi, pendant plus d’une décennie, l’application de cette « Constitution » n’a-t-elle pas permis qu’émerge au cœur de l’Afrique un Etat souverain digne de ce nom ? Pourquoi, pendant plus d’une décennie, cette « Constitution » n’a-t-elle pas permis que « les nouveaux prédateurs » rendent comptent de leur enrichissement illicite ? »
D’une certaine manière, il y a des questions touchant à cette « Constitution » et liées à la responsabilité citoyenne et aux lectures secondes. Celles-ci ne sont pas liées à une interprétation intra-texte dont les constitutionnalistes ont l’expertise. Alors ces derniers et leurs disciples devraient arrêter de nous demander de « laisser la Constitution aux constitutionnalistes » comme s’il n’y avait pas de questions connexes en dehors de l’herméneutique du texte.
Le refus de l’interdisciplinarité
Il y a de plus en plus une habitude qui s’installe au cœur de l’Afrique : le refus de l’interdisciplinarité, de la transversalité des disciplines et de la remise en question des « experts ». De plus en plus, voilà ce qui se raconte : « Laissez la politique aux politiciens ! Laissez la Constitution aux Constitutionnalistes!Laissez la médecine aux médecins !, etc. »
Ces slogans se moquent des « philosophes » comme « lecteurs seconds ». Ceux qui viennent, après coup, poser des questions dérangeantes du genre : »Pourquoi y a-t-il la « Constitution » maintenant plutôt que rien ? Pourquoi veut-on des »vaccins » maintenant plutôt que rien ? Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »
Il y a de plus en plus une habitude qui s’installe au cœur de l’Afrique : le refus de l’interdisciplinarité, de la transversalité des disciplines et de la remise en question des « experts ». De plus en plus, voilà ce qui se raconte : « Laissez la politique aux politiciens ! Laissez la Constitution aux Constitutionnalistes!Laissez la médecine aux médecins !, etc. »
« Les lecteurs seconds » se mêlent de ceux qui ne les concernent pas pour en vérifier la pertinence. Ils viennent questionner les principes auxquels « les experts » ès constitution, politique, médecine, etc. disent obéir à partir du sens de la vie qui en résulte. Ils sont attentifs à la transversalité entre les différents domaines du savoir et à la rationalisation de différentes sphères de la vie. Ils ont rompu avec « le magister dixit ».
Au vu de l’acharnement avec lequel « les Constitutionnalistes » congolais et leurs disciples lisent de manière discriminatoire notre « feuille de chou », il serait possible de dire qu’ils ne comprennent pas que le pays de Lumumba a besoin, pour repartir sur des bases saines d’une Constituante.
Pour un choix intelligent des gouvernants
Ceux d’entre nous sachant que cette « feuille de chou » a été copiée sur le modèle de celle de la France écrite en fonction du Général De Gaulle savent aussi que certaines luttes citoyennes en France réclament convergent vers une demande : une nouvelle Constitution qui soit le fruit du travail des citoyens constituants.
L’une des questions épineuses du Congo-Kinshasa est plus que jamais celle du choix intelligent des gouvernants et de la reddition des comptes à tous les niveaux de la gestion publique.
L’une des questions épineuses du Congo-Kinshasa est plus que jamais celle du choix intelligent des gouvernants et de la reddition des comptes à tous les niveaux de la gestion publique. Elle est celle de l’identification des compatriotes appelés à présider à notre destinée collective et de leur redevabilité avant, pendant et après le temps de la gestion de la chose publique. Et à tous les niveaux de celle-ci. Le contrôle social et le contrôle citoyen perpétuel devrait pouvoir être consacré par les textes des lois et protégés par de véritables hommes et femmes d’Etat.
Les experts ès constitution et les autres doivent pouvoir y travailler. Cela nous éviterait de voir de « nouveaux riches », des ex-seigneurs de guerre et autres criminels contre l’humanité accéder aux postes de responsabilité et se constituer des milices pour protéger leur enrichissement illicite impunément.
Vivement une Constituante Congolaise et une nouvelle Constitution Citoyenne !
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961
