Par Jean-Pierre Mbelu
Quand ils nous demandent, à nous Africains, de laisser « les spécialistes » et « les experts » faire leur travail au sujet des tests des vaccins de COVID-19, ils font un trait sur notre histoire.
Et ils évitent de lire des textes comme celui-ci :
« Prenons l’Afrique du Sud. Beaucoup d’entre nous ne font même pas le lien entre le programme génétique mis en place par l’Afrique du Sud, avec le docteur Basson (surnommé « Docteur la Mort »), pour exterminer les noirs, et la pandémie du SIDA, particulièrement forte dans la zone de l’Afrique australe. Il y a un plan délibéré pour nous maintenir en bas de l’échelle et nous éliminer. C’est de bonne guerre. C’est nous qui ne comprenons pas et nous adaptons pas. » (Extrait de « P.IFONGE, Pour nous reconstruire et redevenir nous-mêmes. Entretiens avec Bwemba Bong » (2019), p. 35-36)
Ou cet autre : « La lutte des classes ça existe, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui en est à l’initiative. Et cette guerre, nous sommes en train de la gagné. » (Warren Buffet cité et traduit par J. ZIEGLER, Change le monde : il en a besoin !, Paris, Seuil, 2016, p.21)
Lorsqu’un homme africain normalement constitué a lu ce genre de textes et bien d’autres allant dans le même sens, il n’est plus le même homme. Il se guérit de toute naïveté et doute en permanence de « la bienfaisance » de Warren Buffet et de ses amis en guerre perpétuelle contre les pauvres.
A cet homme et à ses semblables, on ne peut plus dire : « Laissez « les spécialistes » faire leur travail ».
Lui et les siens posent lucidement des questions dérangeantes : « Qui finance la recherche et pour quoi faire ? »
« Muntu musuma kudi nyoka, udi utshina ne mikila ya misodia » (Le Muntu (déjà) mordu par le serpent a peur des queux des lézards!). Il se comporte en humain averti.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961
