Par Mufoncol Tshiyoyo
Paul Kagamé comme modèle de leadership pour une catégorie de Congolais au motif qu’il construit le Rwanda…
À haute voix, je suis en train de me demander d’où vient l’idée chez certains Congolais qui affirment, comme réponse à ceux qui les poussent au dos du mur en interrogeant leur « silence » face au mercenaire et au type de mercenariat de Paul Kagamé du Rwanda au Congo-Kinshasa, que Kagamé, serait en train de construire le Rwanda. Et de facto, ce dernier devenait le miroir par excellence et à travers lequel ce type d’hommes congolais s’évalueraient et carrément un modèle de leadership à suivre pour eux ?
La question du leadership de Kagamé dans la région des Grands Lacs
Dans ce texte, il sera plus question de « Je ». Car non seulement il s’agit du fond de ma pensée sur le sujet précis, mais surtout une façon, pour moi, de m’engager, d’engager ma responsabilité et de défendre mon discours au lieu de toujours se cacher ou de voiler sa peur, comme c’est aujourd’hui le cas au Congo, derrière certains canons universitaires qui recommandent souvent, ce au nom d’une certaine objectivité (sic !), de se distancer par rapport à l’objet à l’étude. Pour moi, en politique, et dans la situation actuelle, le temps est venu pour que le peuple apprécie qui dit quoi, qui assume quoi et où chacun voudrait le conduire. Non, je refuse d’être cet homme qui s’habituerait à tout, celui que dénonçait Dostoïevski dans son roman « L’Idiot » quand il écrivait, et je cite : « Ils ont pleuré un peu, mais ils ont fini par s’y habituer. L’homme s’habitue à tout, le lâche ».
Et ceci dit et fait, je reviens sur la question du leadership de Kagamé dans la région des Grands Lacs et particulièrement de sa séduction auprès de ceux qui s’habituent à tout. J’aurais aimé savoir ce qu’ils disent en réalité quand ils déclarent que « Kagamé construit le Rwanda ». Parlent-ils de construction d’immeubles ? Mais les États-Unis ont de grands immeubles, mais ce n’est pas pour autant que ce type de construction évite à ce pays « les formes sournoises de tyrannies voilées que certains subissent en fermant les yeux ». Alors de quoi ils parlent ces Congolais ? D’images qui commercialisent et vendent une certaine vue de propreté de la ville de Kigali ? Ou bien, ils expriment par là leur ignorance du fait que ces mirages sont destinés à la consommation d’un public large afin d’inhiber l’exercice de la pensée, son recours au bon sens pour poser des questions réelles qui touchent au vécu quotidien de l’homme rwandais qui vit régulièrement dans la peur de l’inconnu. Est-ce que le fait de voir certains bâtiments se construire à Kigali suffit pour certifier la construction du Rwanda ?
Comment le faire comprendre à nos enfants, aux mamans violées et à notre jeunesse que leur misère assure la construction du Rwanda ? Qu’est-ce que le Congo et son peuple gagnent, mais quel profit tirent-ils contre le leadership écrasant et conquérant de Paul Kagamé, imposé par l’exceptionnalisme anglo-saxon dans la région des Grands- Lacs ?
En outre, je ne sais pas si on pourrait parler de construction du Rwanda sans préalablement accepter et intérioriser la domination, l’exploitation et l’humiliation du Congo-Kinshasa qui est contrôlé et voire dirigé par une élite qui s’autoproclame elle-même de souche « Tutsi » -congolaise et ce avant et au lieu d’être congolais tout court. La contrepartie de cette fausse image vendue se résume en la souffrance, la misère, bref en la chosification de l’homme congolais.
Sans le viol de nos mamans à l’est du Congo, de nos filles, voire la sodomisation à laquelle personne ne fait allusion de nos hommes par la soldatesque au service du mercenariat de Paul Kagamé, et sans l’utilisation éhontée de la main -d’œuvre congolaise, de nos jeunes et enfants dans des mines du coltan, ce que certains qualifient de construction reste une utopie. Quel bel exercice de pensée chez des Congolais victimes du syndrome de Stockholm dans son paroxysme. Et comment le faire comprendre à nos enfants, aux mamans violées et à notre jeunesse que leur misère assure la construction du Rwanda ? Qu’est-ce que le Congo et son peuple gagnent, mais quel profit tirent-ils contre le leadership écrasant et conquérant de Paul Kagamé, imposé par l’exceptionnalisme anglo-saxon dans la région des Grands- Lacs ?
Être un insoumis
La stratégie de l’adversaire consiste à nous faire parler de Paul Kagamé et du Rwanda quand nous devons discuter de la Grande Bretagne, des USA et du reste de l’ » alliance unipolaire » qui ont institutionnalisé une ethnie du Rwanda au Congo-Kinshasa pour cacher un pacte qui éviterait à l’occident de justifier le coût à la fois financier et humain de l’envoi de militaires occidentaux au Congo-Kinshasa en vue de sa recolonisation.
Des Congolais sont réduits à parler de « Joseph Kabila » quand ils devraient se concentrer sur Paul Kagamé, le mercenaire et bras armé de l’élite anglo-saxonne au Congo-Kinshasa. Des Congolais se laissent distraire par des gouvernements qui n’en sont pas un dans un pays qui existe à peine et dont l’État est rendu faillite par la démultiplication de source d’autorité. L’adversaire complique la nature de on adversité quand il impose « Joseph Kabila » comme parrain et mentor d’une partie de l’élite auto-proclamée du Congo-Kinshasa. La tâche du peuple congolais devient énorme face à une chaine d’endoctrinement dont les fils se tiennent. Elle devrait faire l’objet d’une étude minutieuse de la part d’une partie du public congolais.
La stratégie de l’adversaire consiste à nous faire parler de Paul Kagamé et du Rwanda quand nous devons discuter de la Grande Bretagne, des USA et du reste de l’ » alliance unipolaire » qui ont institutionnalisé une ethnie du Rwanda au Congo-Kinshasa pour cacher un pacte qui éviterait à l’occident de justifier le coût à la fois financier et humain de l’envoi de militaires occidentaux au Congo-Kinshasa en vue de sa recolonisation.
Face à l’Occident anglo-saxon, Il peut alors paraitre impossible de convaincre un grand nombre. Et comment attendre le convaincre quand la plupart sont en conflit avec eux-mêmes. Ils réfléchissent et opèrent à partir d’un imaginaire violé, qui est habité, empoisonné et malade. « Exister, [écrit Dominique Venner dans son essai « un Samouraï d’Occident, le Bréviaire des insoumis, je cite], c’est combattre ce qui me nie. Être un insoumis ne consiste pas à collectionner des livres impies, à rêver de complots fantasmagoriques ou de maquis […]. Cela signifie être à soi-même sa propre norme par fidélité à une norme supérieure. S’en tenir à soi devant le néant. Veiller à ne jamais guérir de sa jeunesse. Préférer se mettre le monde à dos que se mettre à plat ventre. Dans les revers, ne jamais se poser la question de l’inutilité de la lutte. On agit parce qu’il serait indigne de baisser les bras, et mieux vaut périr en combattant que de se rendre », (Venner, 2013 : 28).
Oui, en votant pour Trump aux USA contre le banditisme de Clinton, des pauvres aux USA, ont selon le journaliste Glenn Greenwald dans son article “Democrats, Trump, and the Ongoing, Dangerous Refusal to Learn the Lesson of Brexit” (sur le site The Intercept), démontré que : « human beings are not going to follow and obey the exact people they most blame for their suffering. They’re going to do exactly the opposite: purposely defy them and try to impose punishment in retaliation”. [Des humains ne vont pas suivre et obéir des gens qui sont responsables de leur souffrance. Ils feront justement le contraire : les défier délibérément et essayer de leur imposer une punition en représailles.]
Quel acte ou quel défi se lancer, assumer pour le Congo-Kinshasa dont les hommes et l’Histoire retiendront les conséquences ?
Mufoncol Tshiyoyo
L’article aussi lucide que pénetrant expose des réflexions sur le choix du peuple (L’article parle des humains) de leurs dirigeants politiques pour expliquer que la destinée des nations dépend des valeurs qui gouvernent leures décisions.
L’article fait allusion aux dénonciations pendant la présidentielle des États-Unis d’Amérique (Novembre 2016).
On pouvait déjá aussi citer dans ce contexte le réferendum du 23 juin 2016 pour le « Brexit » du Royaume Uni de l’Union Éuropéenne bien avant le vote présidentiel des USA (« Brexit » = Image de « L’Entente » du 27.05.1954 á Duisbourg/RFA entre La Grande Brétagne, la Russie et la France).
Il y a aussi la présidentielle de la France avec les dénonciations de Mr. Émmanuel Macron (Ministre de l’économie puis candidat á la présidentielle) bien avant le premier tour du 20 novembre 2016 contre son propre gouvernement, autrement contre le gouvernement de Francois Hollande, qui pouisuivait ses propres intérets et non les intérets du peuple.
Le bas peuple de la République Démocratique du Congo (RDC) a lancé un pareil défi par la masse et par des mouvement comme FILIMBI, ALUCHA et EKOKI contre le gouvernement de Mr. Kabila Kanambe, dernierement depuis le 19 septembre 2016 jusqu’au 19 décembre 2016 et éventuellement entre décembre 2016 et avril 2018 (du compromis constitutionnel).
Seulement, ici se pose une question: Quelles valeurs gouvernent le défi de la société civile de la RDC contre son Président? Á part le respect de la constitution avec ses droits humains, il manque aux congolais le lien á la nature á l’instar de la « Religion traditionnelle africaine », le droit humain congolais étant plus occidental qu’authentiquement congolais, car déraciné de l’idée démocratique du « Bassin du Congo » (une « Démocratie Communautariste ») qui nous relierait au sort du Basin du Congo inscrit dans l’Hymne Nationale (Peuple uni par le sort.).
Ceci oblige une correction des valeurs qui gouverneront nos décisions et projets politico-sociaux et techniques par la participation politique et sociale de tous pour une « société globale » (La participation á la vie de l’autre doit se tenir au milieu de la vie politique tout court).
Ce commentaire peut faire l’objet d’un exposé sur le programme de l’opposition congolaise qui nous manque et demandé par tous.
Mr. Kinduku ELENGE,
Consultant politique (RFA).