Par Jean-Pierre Mbelu
Où sont passés les médias dominants cet avant-midi du 19 janvier 2015 ? C’est à peine en début de l’après-midi que certains d’entre eux ont commencé à commenter l’actualité congolaise. Il y a là un signal fort à décrypter.
La police politique de ‘’Joseph Kabila’’ a encore assassiné des paisibles citoyens congolais protestant contre une loi scélérate et contre ‘’un possible troisième faux penalty’’. Tout l’avant-midi de ce lundi 19 janvier 2015, dans plusieurs quartiers de Kinshasa, les Congolais(es) ont eu maille à partir avec cette police politique armée jusqu’aux dents pour détruire la vie. L’histoire se répète ! Pour quel résultat ?
Faut-il jouer son jeu en faisant assassiner les filles et les fils du Congo-Kinshasa sans une véritable vision d’un autre avenir portée par les masses critiques et un leadership collectif responsable ? Des questions sur lesquelles un débat devrait être mené.
Comme sous Mobutu quand l’UDPS et l’Union Sacrée de l’Opposition mobilisait les foules, ‘’Mobutu Light’’ tue, massacre et assassine. Pourquoi ? Peut-être pour prouver à ses ‘’maîtres’’ que les rapports de force au Congo-Kinshasa lui sont encore favorables ! Faut-il jouer son jeu en faisant assassiner les filles et les fils du Congo-Kinshasa sans une véritable vision d’un autre avenir portée par les masses critiques et un leadership collectif responsable ? Des questions sur lesquelles un débat devrait être mené.
Les chefs de la police politique de ‘’la Kabilie’’ comme les 337 ‘’députés déshonorables’’ corrompus, cupides et violents ont atteint un niveau extrême d’abrutissement et d’avilissement. Ils ont perdu le sens de la mesure. Ils ont vendu leurs cœurs et leurs esprits au diable. Ces idolâtres de l’argent sont prêts à tout pour accumuler les billets de banque.
Curieusement, pendant que cette police politique assassine les filles et les fils du Congo-Kinshasa, ‘’les médias dominants’’ se taisent presque tous et dans toutes les langues.
Curieusement, pendant que cette police politique assassine les filles et les fils du Congo-Kinshasa, ‘’les médias dominants’’ se taisent presque tous et dans toutes les langues.
Ceci semble être un message à décrypté : la sortie des Congolais(es) de Kinshasa et de Goma dans les rues ce lundi 19 janvier 2015 n’a pas été programmée (en tout et pour tout ?) par les partisans des ‘’révolutions de couleur’’. Il est possible qu’ils aient été pris de court. Si cela est vrai, il ne serait pas exclu que leurs officines puissent être en train de travailler aux stratégies de récupération. Les jours, les mois et l’année en cours risquent d’être riches en rebondissements.
Grâce aux réseaux sociaux, il a été possible de suivre les manifestations congolaises et les assassinats dont elles ont été émaillées à une minute près. A n’en pas douter, ces manifestations sont un petit pas positif. Elles signent une rupture quasi définitive entre une bonne partie du peuple congolais et ‘’la kabilie’’. Celle-ci a révélé davantage son visage : fondée sur la corruption, le vol, la cupidité et la violence, elle est mortifère. (Ce visage est attrayant pour tous les charognards du monde.)
Elle a voulu, à plusieurs reprises, théâtraliser la rupture avec sa nature réelle sans y parvenir. Elle a beau chanté ‘’la cohésion nationale’’, elle n’hésite pas à assassiner les populations congolaises dans la rue et dans leurs maisons. Elle a beau se réclamer de l’héritage de Lumumba, elle n’hésite pas à assassiner Lumumba pour la énième fois en vendant les terres congolaises aux entreprises transnationales mortifères et en programmant le vote d’une loi scélérate le jour de l’anniversaire de l’assassinat de Lumumba.
Oui. Le Congo-Kinshasa n’est pas le Burkina-Faso. C’est vrai. Les enjeux sont énormes. Ou il demeure ad vitam aeternam une colonie occidentale ou il renverse les rapports de force et devient un pays souverain.
Les minorités congolaises organisées en conscience devraient devenir ‘’Kinshasa’’, ‘’Kivu’’, ‘’Goma’’ et le Congo-Kinshasa. Ou devraient-elles trouver leurs propres mantras mobilisateurs pour éviter que ‘’la révolution congolaise’’ en marche soit récupérée par ‘’les faiseurs des révolutions de couleur’’. Elles devraient tout au plus écrire un petit projet sociétal de la résistance pouvant contribuer à mettre davantage les masses congolaises en situation de lutte permanente. Elles pourraient esquisser quelque chose en ce sens : non à l’esclavage sur la terre de nos ancêtres ; non à la vente de nos terres aux entreprises mortifères ; oui à l’égalité et au patriotisme, à l’école et à l’accès aux soins de santé gratuits, à la justice distributive, etc. Ce faisant, elles pourraient faire d’une pierre plusieurs coups : mettre les masses populaires debout en donnant à leur lutte un contenu. Seules les masses populaires critiques congolaises peuvent devenir capables de renverser les rapports de force. En conscience.
Tenons-le pour dit : ‘’Le fait que tout l’avant-midi de ce lundi 19 janvier 2015 n’ait pas connu une grande couverture des médias dominants au Congo-Kinshasa est un signal qui ne trompe pas.’’
Tenons-le pour dit : ‘’Le fait que tout l’avant-midi de ce lundi 19 janvier 2015 n’ait pas connu une grande couverture des médias dominants au Congo-Kinshasa est un signal qui ne trompe pas.’’ Oui. Le Congo-Kinshasa n’est pas le Burkina-Faso. C’est vrai. Les enjeux sont énormes. Ou il demeure ad vitam aeternam une colonie occidentale ou il renverse les rapports de force et devient un pays souverain. Ici, la vitesse n’est pas à confondre avec la précipitation. Le message d’aujourd’hui doit être bien capitalisé. Une bonne partie du peuple congolais se remet debout et rompt avec la peur. Hélas ! Les masses paysannes sont encore tenues loin des luttes citadines. Les méthodes, les tactiques et les stratégies de lutte de l’émancipation politique congolaise doivent être davantage bien peaufinées.
Mbelu Babanya Kabudi