Par Jean-Pierre Mbelu
« Ignorer l’histoire est un choix. Un choix que nous ne partagerons pas au nom d’une pseudo Real Politique. » B.K.
Depuis plus d’une semaine, le procès Chebeya a repris son cours. Des policiers sont en train d’être jugés pour avoir participé à l’assassinat de deux fils du pays. L’un d’eux est très connu pour sa lutte contre les escadrons de la mort au cours de plus de deux décennies passés. Il s’agit de Floribert Chebeya. Il est assassiné au même moment que son beau frère. Il était son chauffeur.
Ce procès est révélateur du modus operandi de « la kabilie ». D’ailleurs, en écoutant Jacques Mugabo ou Daniel Mukalayi, ce procès devrait, en principe, conduire à deux ou trois autres. L’un des escadrons de la mort est impliqué dans plusieurs autres assassinats. Il se terre dans un silence assourdissant. Kenga Kenga refuse de parler. Il préfère peut-être une prison à vie au lieu de trahir les secrets du régime.
Le procès est en cours. Les politicards n’en parlent presque pas. Pourtant, en juin 2010, tout le monde voulait que la vérité soit faite autour de ce double assassinat odieux. Le moment venu, non, la chose n’est plus intéressante. Les alliances pour les élections-pièges-à-cons deviennent beaucoup plus prioritaires. Le reste est jeté dans les oubliettes.
Il me semble vraiment curieux qu’à ce moment précis, il y ait des alliances que les compatriotes kongolais nouent avec les membres de ce régime. Et que cela se justifie par le fait que le « fatshistan » a fait la même chose. Il y a là quelque chose que je ne comprends pas. Peut-être parce que je suis bête à manger du foin ! Peut-être !
Le procès est en cours. Les politicards n’en parlent presque pas. Pourtant, en juin 2010, tout le monde voulait que la vérité soit faite autour de ce double assassinat odieux. Le moment venu, non, la chose n’est plus intéressante. Les alliances pour les élections-pièges-à-cons deviennent beaucoup plus prioritaires. Le reste est jeté dans les oubliettes.
Il en sera de même demain pour toutes les fosses communes, pour Kamwina Nsapu, pour les massacres des Bundu dia Kongo, pour le Rapport Mapping, pour Rossy Mukendi, Thérèse Kapangala, Luc Nkulula, Boteti, pour Kasika, pour Makobola, pour Mwenga, etc. Le court-termisme est une drogue pour nous. Nous devrions, nous, Kongolais, être des « gens spéciaux ». Très liés aux questions dites d’actualité et trop faibles en mémoire historique. Même quand elle est immédiate ! Kokamwa !
Les martyrs kongolais devraient mener leur lutte en sachant qu’ils seront oubliés. Que leur fierté soit liée au fait qu’ils croient tout simplement en une cause noble. Car avec des compatriotes si amnésiques et si versatiles, le travail de mémoire n’a pas de prix.
Heureusement qu’il y a des exceptions !
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961