Par Jean-Pierre Mbelu
« On ne lutte pas en sa cachant ! » – F. CHEBEYA
L’un des témoins clés dans l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, Paul Muilambwe, pourrait bientôt retourner au Kongo-Kinshasa. Il croit fermement qu’il a sa part de vérité à dire au cours du procès en cours.
Pour ceux et celles qui l’auraient oublié, Paul Muilambwe est ce policier kongolais qui, très tôt en 2010, fait fuiter la triste nouvelle du double assassinat de ses compatriotes.
La croyance en l’Etat de droit
Au cours de plusieurs interviewes qu’il a pu donner, il a soutenu, sans ambages, que cet assassinat fut « un crime d’Etat ». Il en a cité les commanditaires à plusieurs reprises, mettant ainsi sa vie en danger. Son départ en exil, d’abord au Sénégal, et après en Belgique, doit lui avoir évité de tomber sur « les escadrons de la mort » télécommandés par ces commanditaires (présumés).
Paul Muilambwe croit fermement en l’existence de « l’Etat de droit » et que sa vie ne pourra pas y être mise en danger. Bien qu’il y ait des compatriotes doutant de l’effectivité de cet « Etat » au pays de Lumumba, Muilambwe souhaite y retourner.
Actuellement, il croit fermement en l’existence de « l’Etat de droit » et que sa vie ne pourra pas y être mise en danger. Bien qu’il y ait des compatriotes doutant de l’effectivité de cet « Etat » au pays de Lumumba, Paul Muilambwe souhaite y retourner.
Ce retour pourrait être « une bonne nouvelle ». Pourquoi ? Le procès en cours ne cite qu’un seul commanditaire. Il n’est pas très sûr qu’on puisse mettre la main sur lui. Le deuxième commanditaire (présumé) est sur place au pays Sera-t-il possible que « ses immunités » soient levées afin qu’il puisse, à l’avenir, dire ce qu’il sait de ce double assassinat ? J’en doute ! La boîte de Pandore pourrait être ouverte…Néanmoins, le témoignage de Paul Muilambwe pourra être archivé.
Le sens de ce double assassinat
Que fut-il ce double assassinat ? Il fut, entre autres, une manifestation de « la dérive autoritaire du régime » et une grande déception pour les faux espoirs soulevés par les élections-pièges-à-cons de 2006. En 2009, la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme) a publié un bon petit rapport très détaillé sur cela : »République démocratique du Congo. La dérive du régime ».
Que fut-il ce double assassinat ? Une guerre contre l’intelligence de l’un de nos meilleurs pris, peut-être, dans les filets du fondamentalisme droit-de-l’homministe….au profit de ceux qui n’y croient pas un seul instant.
Titre que je récuse. Il n’y a pas eu « dérive autoritaire », mais un plan d’extermination des Kongolais(es) ; à commencer par « les élites ». (Néanmoins, relire ce rapport aujourd’hui donne la mesure du traitement infligé aux Kongolais(es) comme »non-personnes ».)
Que fut-il ce double assassinat ? Une guerre contre l’intelligence de l’un de nos meilleurs pris, peut-être, dans les filets du fondamentalisme droit-de-l’homministe….au profit de ceux qui n’y croient pas un seul instant. Peut-être…
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961